Enchainée aux Enfers, sabots et cornes liés, le démon
Arkhon Infaustus a atterrit en 1997 du côté de
Paris. Encore jeune, il se morfond le jour pour mieux crier la nuit où ses hurlements emplissent son antre d’une haine tenace et d’un singulier sadisme. L’air vicié de cette prison infernale (l’enfer n’est-il point sur Terre ?) pue l’alcool. Et les psychotropes qu’il rajoute à son whisky n’arrangent rien.
Arkhon Infaustus est une bête vicieuse considérée comme folle…trois esprits ravagés composent cette entité diabolique : The
666 Torturer (gratteux d’
Hell Militia sous le pseudo de T.Persecutor),
Deviant et jusqu’en 2003 The Hellblaster (batteur de
Antaeus et
Aes Dana notamment), Il sera remplacé par un ancien d’
Ad Hominem, Azk.6 dit
Altar (officiant pour Crystallium depuis le début du groupe lyonnais). Ils ont pour influences (spécialement)
Watain, Deströyer
666,
Impiety ou encore
Enthroned…ce démon qui se dit envoyé sur Terre par
Satan engendra en 2001 un premier album du nom de «
Hell Injection » chez
Osmose productions. Prêt pour un fix infernal ?
La bête
Arkhon Infaustus se représentait à l’époque tel un Antéchrist un peu mansonien (il faut l’avouer !) sur le point d’être pendu par un angelot et de se faire euthanasier par une chose dissimulée derrière l’échafaud…la pochette est assez réussie, voila pourquoi j’en ai parlé ici. Le contenu reste celui de satanistes restés au stade anal et émoustillés par le sado-maso de chez 36 15 Domina. Qui aboie ne mord jamais ! Si seulement c’était faux…
Dès « Brethen of
Flesh »les choses sérieuses commencent ! Des blasts furieux se mêlent au brasier des riffs aigus qu’on entend ci et là. Ça mouline bien derrière les fûts et le duo vocal arrive à imposer son double phrasé black death, emmêlé comme séparé. Les riffs déchiquètent le couvercle sonore pesant avec une légèreté insolente pendant que ça envoie sec derrière comme devant la batterie ! Une petite bombe qui dépote, chers amis ! « Hokus Demons » nous aspire dans les Ténèbres les plus hideuses des Enfers. Alors que les tambours surchauffent et que les cymbales sont en feu, le marteau de
Deviant balance une déflagration auditive qui ne se clos qu’à la fin. Une vraie boucherie…que dis-je ? Un carnage purement jubilatoire ! Les deux interprètes se relayent adroitement pour un rendu musical sauvage et jouissif. «
Dead Cunt Maniac » n’est pas un morceau sur la nécrophilie mais sur les fameux rites sataniques qui font s’égosiller les journaleux en mal de ragots sur la jeunesse. Un sacrifice (ou plusieurs, selon les goûts) suivit d’incantations, invocations et autres salamalecs…à l’arrivée ? Un des meilleurs morceaux de cet album et du groupe tout court ! Tout débute par une ligne de basse grave très palpable. The hellblaster tambourine de tout son soûl et use gaiement des triggers et de la double-pédale pendant que
Deviant balance des blasts bien fournis accompagnant de belle manière les chants death brutaux et les vocaux blacks acerbes pour un nouveau duo guttural entre lui et
666 Torturer. Les riffs sont guerriers, orageux et s’entremêlent savamment avec le rythme ralentissant sa cadence, nous immergeant dans un monde souterrain belliqueux et insondable. Un morceau énorme, puissant et brutal, qui, je vous le dis, défouraille ! (comme dit l’autre)
Grâce à « Ineffable
Hell Commander », on arrive à avoir une toute petite idée de ce que fera
Arkhon Infaustus dans ses prochains albums, surtout dans «
Perdition Insanabilis ». Du black death ésotérique qui, sans perdre sa force de frappe, développera des ambiances malsaines et sophistiquées pour des textes abstraits et carrément moins vulgaires. On peut penser qu’on y a perdu au change mais quand un groupe de métal entreprend une métamorphose spirituelle de sa musique, il faudrait essayer de comprendre cette évolution au lieu de la huer ou de la mépriser. « The
Whorehouse Coven »est un titre de black death brutal qui ne se distingue pas particulièrement sur le plan musical mais plutôt par la doublette vocale, terriblement efficace, et le talent du Hellblaster baguettes en mains. Une satanée baffe touffue dans nos tronches ! Du brutal à l’état pur !
«
Domination Xtasy » possède une dimension BM plus importante que les autres titres de «
Hell Injection ». La guitare dévore l’espace sonore comme sur un bon, un très bon morceau de black industriel. Le tempo est rapide, les sonorités sombres, du black métal martial sans compromis en somme. Guitare et batterie dominent cette chanson très intense et obscure, sorte de version sataniste d’un titre d’
Ad Hominem (le chant death métal en plus et pas du tout la même idéologie). Bref, un foutu moment de BM qui vous écartèle ! Une satanée giclée de sang dans la pomme !!
Entrée en matière satisfaisante pour le désormais quartet parisien. Des gros riffs, du death brutal servi chaud avec du black sataniste saignant en accompagnement. Un bel album pour tous aficionados de black death métal pro-satan.
Métalleux à vie/Beumeux jusqu’à la mort.
Bj
J'en profite donc !
Me reste plus qu'à me procurer In Perma Infernum !!!
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