Construit sur les ruines de
Hellkult, groupe n'ayant produit qu'un total de trois démos,
Wyrd est aujourd'hui le leader finlandais en matière de Black pagan. Un peu à l'image de
Kampfar en Norvége, bien qu'étant moins vieux,
Wyrd assois une grosse notoriété dans leur pays. Narquath, assisté du batteur Kalma fonde le groupe et produise là encore quelques démos qui vont faire que
Heathen (le païen, le barbare), leur premier album, sera un surprise, en quelque sorte. Ce qui je veux dire, c'est que les démos enregistrées jusque là était d'un rythme passablement plus féroce, du style de leur album suivant,
Huldrafolk (la preuve en est avec la compile de démos,
Wrath & Revenge, qui sortira quelques années plus tard).
Heathen est donc une surprise car l'album est étonnement atmosphérique, avec donc un rythme passablement lent et suintant. Le deuxième point marquant concernant l'album, du fait qu'
Heathen dure un bonne cinquantaine de minutes, est que le disque est composé d'une seule et même piste. Concept rarement vu, existant ailleurs évidemment, mais qui ne m'enchante pas vraiment. Ce qui peut être embêtant, si comme moi, vous aimez vous repassez certains passage du disque, meilleurs que d'autres, eh bien il faut vous munir de patience. Petite parenthèse donc sur le sujet, qui est un choix propre du groupe. A vrai dire, même si le morceau dure 51 minutes, celui-ci est décomposé en environ cinq parties distinctes, avec un léger renforcement sur la fin, en matière de rythme.
Musicalement parlant, c'est pas mal du tout. Concernant l'ambiance dégagée, c'est on ne peut plus pagan. Un bon vieux son propice aux balades noctures est de mise et le côté bois sec dans la prise de son n'est certainement pas étrangère au fait qu'on se retrouve pris dans l'engrenage d'une musique aux allures ancestrales. Sans faire de comparaison inutile, je dirai tout de même que
Wyrd, avec
Heathen, ce raproche passablement de la musique de Rob
Darken avec
Graveland, idéologie pateuse en moins.
Tout commence, logiquement, avec quelques notes accoustiques qui vont se prolonger pour déboucher sur un de ces bons vieux riffs qui font que le black pagan, le vrai de vrai, se reconnaît entre mille. Le schéma va d'ailleurs se reproduire tout au long de la galette, oscillant entre passages accoustiques, passages à tendances plus folk et passages métal pur jus. La batterie accuse le coup, et le rythme voulu ne lui donne que peu d'importance en matière de technique, mais là ou celle-ci prend tout son sens, c'est que là encore, le son de caisses donne un coup de vieux à la musique. Les vocaux, parlons-en, qu'ils soient criards ou clairs sont pas trop mal dans leur ensemble. La voix black est glauque comme il se doit, quant à la voix claire, celle-ci à une fâcheuse tendance à sonner faux.
Pas mal d'amateurisme donc dans le chant clair. Sans être vraiment un défaut, cela m'a tout de même sauter aux oreilles à la première écoute. Je tiens également à signaler que
Wyrd, sur ce coup, privilégie la musique dite d'ambiance. Ne vous attendez donc pas à une musique évolutive. A vrai dire, certains auront sans doute un peu de mal avec des passages qui traînent en longueur et qui reviendront sans cesse.
Heathen n'en reste pas moins un valeure sûre, et sur l'ensemble de la prolifique carrière musicale de
Wyrd, celui-ci n'est en aucun cas le plus mauvais. S'imprègner de cette ambiance, c'est sortir des sentiers battus de notre quotidien moderne et technologique. Un bonne descente vers un milieu ancestrale et naturel ne fera donc aucun mal au paganiste que nous sommes. Attention tout de même à ne pas mettre
Wyrd dans le même panier que ses compatriotes finlandais en matière de métal folk/pagan. Avec
Wyrd, on n'est tout de même, malgré les influences, confronté à un groupe de la force obscure, j'entends par là un groupe haineux travaillant sur les fondements du Black
Metal tel qu'on le connaît. Colère contre la religion, haine envers l'empire chrétien, mais également un retour vers la nature, vers les mythes ancients oubliés. Tel est leur crédo. La suite de la discographie, bien qu'évoluant au fil des humeurs de Narqath va passablement divergé de
Heathen, tout en restant malgré tout dans le même registre. Bonne album.
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