Heartstrings

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14/20
Nom du groupe Mournful Lines
Nom de l'album Heartstrings
Type EP
Date de parution 15 Avril 2016
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Intro 01:01
2. Away 04:24
3. Two Souls, One Heart 04:40
4. Guiding Light 04:18
5. Crystal Clear 06:23
Total playing time 20:46

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Mournful Lines


Chronique @ ericb4

19 Juin 2016

A l'image de cette encourageante offrande, le groupe peut espérer l'emporter...

Le discret combo finlandais n'aura pas attendu bien longtemps pour revenir dans les rangs suite à « I'm Bleeding », minimaliste et second EP sorti six mois à peine avant ce nouvel arrivage. Sur cette lancée, et avec son dernier line up, le sextet originaire d'Oulu, 3 ans suite à sa formation, nous immerge dorénavant dans les vibes de son troisième EP, « Heartstrings », menue rondelle de 5 titres égrainés sur une bande auditive de 21 minutes simplement. Pour ce faire, Markus Jussila (Menial, ex-Fallen), auteur/compositeur, vocaliste et guitariste, s'est collé à l'enregistrement de l'opus, lui assurant une belle profondeur de champ acoustique et bien peu de notes parasites. De son côté, Juha Simola a assuré le mastering et un mixage autorisant une péréquation de l'espace sonore entre les parties instrumentales et vocales en présence. Quant aux arrangements, ils ont été passés au peigne fin par l'équipe au complet, à savoir Jarmo Pyorala (basse), Janne Pannanen (batterie), Heikki Veijola (guitare), Matti Halonen (claviers), Minna Niemelä (chant) et Markus. Des prestations d'ensemble qui se sont affinées et diversifiées, dans un registre metal mélodique devenu symphonique, dans le sillage de Sonata Arctica, avec un soupçon de Visions Of Atlantis.

La galette est élaborée sur un moule classique du genre, en modèle réduit : laconique entame semi-instrumentale, alternance de titres up et mid tempo, fresque en outro se succèdent dans ce programme. Si la recette semble convenue, elle n'est pas encore devenue usuelle chez nos acolytes. Cela dit, contrairement à bien d'autres formations de cette obédience stylistique, pas la moindre ballade, ni de lyrisme frissonnant, cette fois, pour stimuler la fibre émotionnelle ; juste des gammes authentiques, le charme d'une harmonieuse combinaison de timbres et de substantiels progrès relatifs à la qualité des lignes mélodiques pour nous interpeler. Pour une mise en valeur de leurs compositions, nos compères ont fait appel aux talents du violoniste Marjo Kangasluoma et du growler Jaakko Tervo. Embarquons sans plus attendre dans la petite goélette.

Les pas mal assurés des débuts semblent s'être évaporés pour faire place à des instants éminemment riches en rebondissements qu'on ne lâche plus en cours de route. A pas feutrés, un touchant piano aux arpèges inspirés entame « Intro », bref morceau a-rythmique prestement relayé par un duo en voix claires conjuguant les empreintes de Markus et Minna. Enchaînant sereinement avec son voisin de piste, « Away », ces deux titres forment une seule et même entité. Par contraste, la seconde plage, d'inspiration metal symphonique pur, laisse moult riffs meurtrissants crever la grève, une mordante rythmique rougeoyer et une insolente lead guitare prendre ses quartiers, et ce, dans l'ombre d'un Sonata Arctica de la première heure. Des nappes synthétiques enveloppantes et libertines s'insinuent dans une trame instrumentale mouvementée, un poil techniciste, où nos deux tourtereaux convolent à l'unisson, pour quelques fines modulations en voix de poitrine mises en exergue sur un refrain catchy. On serait assurément sur la bonne voie, cette fois. Mais, là n'est pas la fin du voyage, loin s'en faut. Aussi, le frétillant « Guiding Light » déboule avec son cortège de riffs massifs et sa rythmique plombante, prêt à nous happer. Ses sculpturaux couplets alternant avec d'immersifs refrains, sous-tendus par une riche et invitante orchestration ne manqueront pas de retenir le chaland, ni d'ailleurs le joli solo de guitare judicieusement inséré. Pour sa part, le couple de vocalistes se charge de compléter l'offre, par une chatoyante présence, corroboré par une subtile empreinte violoneuse. On se situe dès lors dans une logique de construction d'un hit en puissance, exercice auquel ne nous avait pas encore habitués le collectif et qui semble lui réussir.

Le combo a également veillé à ralentir quelque peu la cadence, tout en conservant une certaine dynamique percussive d'ensemble. Ainsi, de profondes rampes au maître instrument à touches nous accueillent avec les honneurs sur « Two Souls, One Heart », entraînant mid tempo metal symphonique gothique aux riffs corrosifs et à la rythmique encanaillée, dans la veine de Visions Of Atlantis, avec un zeste de Sonata Arctica sur les harmoniques. Un pont technico-mélodique coordonne parfaitement de ragoûtantes gammes pianistiques, de sémillantes ondulations synthétiques, des tirs en rafale de la ligne de basse et une lead guitare endiablée pour une furieuse embardée. Soudain, s'impose la reprise sur la crête du refrain, alimentée par de subtiles variations de tonalité, mise en habits de lumière par le clair et séduisant timbre de la douce et la limpidité de la tessiture de son comparse, non sans rappeler Tony Kakko. On commence à comprendre que le combo a élevé d'un cran le niveau de ses prérogatives et qu'il compte désormais tenir la dragée haute à la concurrence de ce convoité registre metal.

Dernier exercice auquel s'est attelé le collectif, celui des moments plus dilués, esquissés sur une ample toile, à l'image d'une petite fresque. Ainsi, un sanglottant violon introduit « Crystal Clear », prestement endigué par un ample et fouettant riffing étreignant une frondeuse et omniprésente rythmique. Ce faisant, on entre au cœur des affres d'un puissant instant dark gothique aux accents symphoniques sur un titre conçu sur le modèle d'un tableau riche en nuances. Partiellement saccadé, injecté d'un tapping martelant, d'une growleuse et intrigante présence et de passages techniques aux blasts et aux harmoniques bien enlevés, le brûlot n'en demeure pas moins mélodiquement agréable. On pénètre alors au sein d'un étrange balai à l'instar d'une inattendue triangulation oratoire entre le duo mixte en voix claires et la caverneuse créature, mais sans réellement nous perdre en cours de route. C'est sur des charbons ardents qu'évoluent alors tant le parterre oratoire que le convoi instrumental, tout en gardant le cap de bout en bout. Comme pour témoigner d'un souci accolé aux finitions, la clôture de l'acte est à l'image de son entame, violon en tête.

On comprend que le groupe n'en est plus à ses balbutiements, qu'il souhaite désormais adopter une tout autre ligne de conduite à son propos. Pour ce faire, il s'est doté de nouvelles armes pour tenter de s'imposer dans un registre qui ne l'a pas attendu : un efficace duo mixte au détriment d'une unique fibre masculine ; des tracés mélodiques mieux dessinés et des cheminements harmoniques plus efficients ; l'inclusion de guests synonyme d'ouverture du champ des possibles ; des portées plus rigoureuses dans leur principe d'émission ; des parties vocales au meilleur placement et plus finement ciselées ; une orientation mixte metal mélodique/symphonique encore peu éprouvée et qui sied plutôt bien au collectif. Si des progrès ont été réalisés, peu d'originalité et de prises de risques transpirent par les pores de cette auto-production et si les formules adoptées s'avèrent rondement menées, elles devront gagner encore en épaisseur artistique et en diversification d'accords pour nous toucher plus directement en plein cœur. Mais, le groupe a encore le temps de peaufiner son projet pour nous octroyer, espérons-le, un second album longue durée.

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