Ça bastonne dur du côté du heavy revival. Parmi les principaux belligérants: la Suède, les Etats-Unis et le Canada. Le Canada qui peut s’enorgueillir d’une nouvelle arme secrète qui pourrait lui faire remporter la bataille et tailler en pièces les autres formations ennemies. Cette arme en provenance de
Toronto n ’est autre que «
Skull Fist », déjà répertoriée dans les poids lourds du heavy revival avec un simple EP, qu’il faut le dire, aura beaucoup attiré l’attention. Le mini «
Heavier Than Metal » sorti en 2010, soit 4 années après la démo «
No False Metal » et la création officielle du groupe, aura été salué par l’ensemble de la critique. Le nom du groupe comme la hideuse pochette laissaient pourtant à croire que nous avions plus affaire à une formation thrash metal, mais la bande de Jackie
Slaughter, fervente admiratrice d’«
Anvil » et d’« Iron Maiden », a décidé de faire du heavy metal son porte-glaive. Des canadiens quelque peu déroutés par les défections de membres, même après l’enregistrement de son tant attendu premier album «
Head öf the Pack », chez le label NoiseArt Records, où figure déjà les concurrents suédois de «
Steelwing ». Cela n’empêchera pas «
Skull Fist » de cogner fort et dur quoiqu’il puisse se passer, comme l‘atteste ce tout premier album chauffé à blanc. «
Head öf the Pack » est l’une des plus belles saignées que le heavy revival est aujourd’hui capable d'infliger.
Tirs sans sommation, voilà le conflit ouvert dès le titre éponyme. Les rafales sifflent de toutes parts. Difficile de parer les coups offerts par la batteuse Alison
Thunderland, assez neutres cependant, ou de circuler au milieu des riffs salvés des guitares. Nous voilà pris au piège par cette puissance de feu. Impossible d’avancer ou de reculer. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que l’on nous envoie de la dynamite. Une matière explosive incarnée par le chant extraordinairement juvénile de Jackie
Slaughter. «
Skull Fist » ne fait pas dans la demi-mesure. On a ici un heavy metal de haute facture, tout en force et en finesse.
Plus bourrin et sale que ce que font les suédois toutefois, donnant d’une certaine façon, une interprétation plus authentique, dans la veine de ce que l’on faisait de mieux à une certaine époque. Un démarrage en trombe avec un riff maintes fois utilisé (sur le morceau « Under the Blade » de
Twisted Sister » notamment), puis le titre « Cömmanding the
Night » s’imprègne d’une rage à peine contenue. Le chant encore une fois fait le gros œuvre nous dégageant les tympans. Ce dynamisme se solidifie pour dégager un véritable hymne sur son dernier tiers. Le refrain se voit d’ailleurs entonné par un chœur littéralement porté par la musique. On se situe alors dans les grands de l’opus. Il sera volontiers ajouté parmi ceux-ci la très bonne reprise de «
Tokyo Blade », «
Attack Attack ». L’interprétation est rafraîchissante. La propreté du contenu nous rappelle néanmoins que nous avons affaire à du revival. C’est en effet plus posé, plus docile que l’orignal, mais l’intensité est bien là. Une touche émotionnelle y aurait été même incorporée.
«
Skull Fist » sait allier douceur et puissance à sa manière, sans complication, inspiré de la scène nord-américaine comme de la scène britannique des eighties. On se surprendra à arpenter différentes tonalités au travers de cet album. Ainsi « Cömmit tö Röck » adopte un heavy acidulé, à la teneur suave. Une forme sexy qui rappellerait la scène californienne des années 80. Un titre bien aéré même si on lui reconnaît un caractère répétitif. Moins commun en revanche que son suivant « Ride On » qui dépote grâce en grande partie à son refrain, à ses parties acoustiques apportant en souplesse. Les guitares réagissent à la perfection. Elles parviennent à égaler le chant déjà redoutable d’efficacité. En température modérée, on aurait aussi « Get Fisted ». Tempéré certes, mais ça envoie du jus. Sans doute à cause de cette nervosité, cette impatience perceptibles. Cette sensation prendra une tournure menaçante sur « Tear Döwn the Wall ».
Plus de soucis dans le détail, on cogne, on tire à vue.
À la différence de bon nombre de ses compères, «
Skull Fist » se prend aussi d’aisance à appuyer sur l’accélérateur pour en donner du Speed metal. «
Cold Night » n’a rien de froid. Au contraire, ça chauffe, les turbines vibrent la piste du début à la fin. Une imprégnation européenne, que l’on pourrait estimer prolongé avec « Ride the
Beast » ou «
No False Metal » dans le pur style NWOBHM cette fois. Énergique, enthousiasmant, où figurerait une voix légèrement mise en écho, histoire d’en renforcer la profondeur.
Grosse et belle surprise que ce premier véritable volume de «
Skull Fist », et pourtant prévisible si l’on s’en tient à ce qu’ils nous ont sorti juste un an plus tôt. Voici là un disque qui tournera sans problème en boucle. L‘auditeur sera charmé par ce heavy metal eighties ravageur, mais aussi par cette voix venue d‘une autre planète. L‘orfèvre Jackie
Slaughter, aussi performant à la lead guitar qu‘au chant, serait-il un extraterrestre? Une question qui sera en suspens, jusqu‘à un prochain album peut-être. En tout cas «
Head öf the Pack » n’est pas seulement une œuvre de nostalgie, c’est un chef-d’œuvre qui donne tout le sens du mot « revival ». Revenir à la vie et continuer de tuer.
16/20
De plus le chant n'est pas éloigné de Mercyful Fate ou Midnight et ça j'adore, il y a de vrais influences 80's dans la guitare notamment. Je crois bien qu'ils sont très doués. Merci pour la découverte AlonewithL tu m'en fait encore une belle .. de chronique !!
Plus d'affinités du côté d'Axxion, du coup.
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