Liste des groupes Black Symphonique Blazing War Machine Haunted Memories

Groupe parallèle de Franky et Izakar de Dagoba, le projet Blazing War Machine ne date pas d’hier ! Créé en juin 2005 à l’initiative de Franky et Phil (ex-claviériste de Unealthy Dreams), le groupe a pris son temps pour sélectionner ses membres, accueillant progressivement le chanteur Typhus de Ninmah, le bassiste Max de Sonny Red et au final Izakar, guitariste de Dagoba. Enchainant quelques dates dans la région, BWM a vite changé de membres pour arriver récemment au line-up final comprenant Fab à la seconde gratte et Strychnine à la basse. Le projet se met lentement en place, proposant un mélange de Black Sympho et de Power/Indus. Le thème est donné : le groupe sera visuellement avantageux, mettant en avant des costumes baroques, du maquillage sanguinolent et des effets graphiques favorables.

Le groupe n’ayant toujours pas d’album voire de démo, il va falloir nous contenter de cet excellent live enregistré le 21 janvier 2006 à Salon de Provence. Avant toute chose, le son est exemplaire, on a du mal à croire que c’est du live tant tout est net, quasiment sans grésillement aucun, plutôt propre et bien mixé par un certain M. Costanza d’ailleurs !

En guise d’intro mélodique, symphonique et envolée, digne de Cradle of Filth (influence majeure du groupe, avec Dimmu Borgir), c’est en fait le thème principal du film L’associé du diable composé par James Newton Howard qui est utilisé. Un choix certes emprunté mais qui colle parfaitement au style du groupe. L’introduction passée, on attaque dans le vif du sujet avec ''Rigor Mortiis''. Saccades en puissance, entremêlées d’harmoniques stridentes, double-pédale ultra-carrée, clavier sympho omniprésent, le morceau est dévastateur à défaut d’être original. La voix de Typhus est absolument torturée et située entre le grave et le médium crasseux, limite glaireux si je puis me permettre. ''Sanguinolentus Kali'', le titre suivant, beaucoup plus glauque, propose une toute autre ambiance, le chant comme le rythme sont beaucoup plus rapides tout en étant néanmoins plus posés, afin de réellement instaurer une ambiance pesante. Ainsi, au bout de deux titres, on perçoit clairement le style du groupe : torturé et rentre-dedans. Pas de fioritures, pas de dilemmes, on aime ou on n’aime pas.

Le set est court mais bien construit, pas de titres trop lourds ou un ressentiment de pas assez, le live propose une bonne première partie convaincante qui envoie le steak comme il faut. En témoigne le titre-phare du groupe, le désormais célèbre ''Swamp [Stagnant Memories]'', dont le refrain scandé en chœur par le public est une réelle preuve de complicité (« Hey ! Hey ! Hey ! Decreate ! Hey ! Hey ! Hey ! Recreate !»). En voyant le DVD, on peut apercevoir un groupe pro, qui sait ce qu’il fait et qui le fait bien. Visuellement c’est époustouflant, Blazing sachant correctement bouger sur une scène, en totale osmose avec son public (« Maintenant, mangez-vous les uns les autres »), à l’aise avec leur style.

Des défauts, Haunted Memories en a aussi. Le côté live/démo mis de côté, on regrettera une voix pas assez mise en avant et peu audible, voire approximative par moments, des problèmes purement dus à la scène live (comme les nombreux larsens et autres dissonances…) mais niveau musique, pas énormément de technicité : le combo nous sert des riffs saccadés en pagaille, hélas trop couverts par un clavier omniprésent et peu de riffs Black au final (excepté sur ''Brutally Haunted'', qui regorge de passages à la Emperor ou du vieux Dimmu). Quant à Franky, derrière ses fûts, il propose globalement quelque chose de beaucoup plus original que du Dagoba (malgré le martelage de sa double grosse caisse) : du blast, des breaks, des taquets, des accélérations. Dire qu’on y voit une différence majeure serait mentir, disons simplement que le batteur marseillais se laisse guider par ses propres convictions musicales. D’ailleurs la fin de ce live se termine sur une musique plutôt inhabituelle, un passage de ''You are Always on my Mind'' du King Elvis Presley ! Bizarre m’avez-vous dit ? Oui. C’est décalé, original, pas forcément sympa en soi-même mais rigolo.

Au final, dire que Blazing est du Dagoba avec du clavier serait assez réducteur. Les influences sont nombreuses, bien qu’elles soient tirées de groupe sortis depuis bien longtemps de la scène underground (Cradle of Filth, Dimmu Borgir voire même Anorexia Nervosa). Ce live nous montre avant tout la passion commune d’un groupe faisant la musique qui lui plait, aussi simpliste soit-elle. Le tout est rentre-dedans au possible et qu’on n’aime ou pas, on ne peut passer un côté d’un live autoproduit de cette qualité. Les six gaillards ont d'ores et déjà conquis de nombreux fans grâce à des scènes convaincantes, bien rythmées, dignes d'un vrai show. Ils ont par ailleurs depuis quelque peu accentué le côté indus (voire même électro) et progressé dans un nouvel univers propre à eux-mêmes. Sur ce, écoutez et faites-vous-en une idée comme dirait l’autre.