Après le premier EP/DVD/
Live sorti il y a de ça déjà trois ans, voici enfin le premier album éponyme de
Blazing War Machine. Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas encore : ce n’est ni plus ni moins que le groupe parallèle de Franky et d’Izakar de
Dagoba. Je sais c’est (très) facile de dire ça, très réducteur mais comme on dit : premier arrivé, premier servi. Ayant écumé les salles de la région PACA sous toutes les coutures, commencé à enchaîner d’autres dates dans le pays, joué au Hellfest et partagé la scène avec des groupes comme
Gojira,
Abigail Williams,
Arch Enemy ou encore
Benighted, ils surprennent de nouveau leur monde et explosent enfin au grand jour.
Autre petite information : le groupe a (comme toutes les formations) changé quelques fois de line-up mais aussi de maquillages et de «costumes». Pour ma part, je n’adhère pas au look mais l’habit ne fait pas forcément le moine. Si je parle du visuel, c’est que cet aspect est primordial pour le groupe. Par ailleurs, celui-ci soigne son image et ça se voit… Entièrement auto-produite, la galette dispose d’un son clair, net et par conséquent excellent. Enregistré à
Marseille par les deux guitaristes Fab et Izakar, puis mixé et masterisé par Bruno Varea (qui enregistre le quatrième opus de
Dagoba d’ailleurs), l’album sonne tout simplement pro. Ajoutez à cela une pochette sobre mais efficace, un inside présentant les membres ainsi qu’un décor apocalyptique symbolisant parfaitement la musique black/extreme metal d’un côté, industrielle de l’autre, et vous avez un côté visuel qui envoie suffisamment pour ne pas passer pour de simples petits amateurs.
Peut-être est-ce grâce au son beaucoup plus net et audible mais les morceaux du précédent DVD/
Live ont l’air plus violents. Je connais
Blazing War Machine depuis sa création et je dois avouer qu’après avoir assisté à bon nombre de concerts, je les connais les morceaux. Onze chansons, cinq «anciennes» datant de leur live, cinq nouvelles entièrement inédites et un interlude au milieu pour calmer les ardeurs. Différences avec l’EP : les guitares sont plus précises et rajoutent quelques soli ici et là ainsi que des variantes de riffs sur certains passages ; la basse et surtout la voix sont beaucoup plus en avant (le passage de basse en lead "Manu Military" est vraiment bien aérien). Quant au clavier, il a une part bien évidemment importante dans les compos. Pour finir, la batterie de Franky est parfaite, à la fois sobre en soi mais variée dans les différentes structures.
Contrairement aux lives, ici pas d’intro : on commence sec avec "
Swamp (Stagnant Memories)", bien connu des fans. La chanson-phare du groupe annonce la couleur et fait trembler les enceintes : des saccades acérées, des nappes symphoniques donnant tout son charme à l’ambiance mélo-malsaine, une double-pédale fracassante, un blast-beat étourdissant et une voix écorchée, oscillant entre l’aigu caverneux et le growl bourrin. Les quelques chœurs apportent une touche propre à la formation, une touche qui fera le charme de la galette entière, une personnalisation fidèle au nom du groupe : le militarisme. En effet, ce côté martial est bien exploité par la
Machine de Guerre Flamboyante, que ce soit à travers ces chœurs scandés ou avec les roulements de caisse claire sur le titre suivant, "Manu Military", qui commence donc à sérieusement nous amener dans l’univers de BWM avec des saccades résonant comme une mitraillette et des mélodies au clavier envoûtantes.
On retrouve donc ce côté militaire sur bon nombre de morceaux, s’étanchant tel une patte que le groupe s’efforce de proposer. Les refrains restent en tête, notamment sur "
Rigor Mortis", "Zombie’s Fragrance" ou encore "Qui Desiderat Pacem". Mélange d’extreme metal aux sonorités black, les morceaux sont un peu longs mais regorgent de saccades assassines à la
Dimmu Borgir (derniers albums), d’un clavier magnifique quoiqu’un peu trop présent inutilement par moments (sur "Sanguinolentus Kali" par exemple), mais d’une batterie vraiment effrénée, Costanza proposant un jeu relativement différent que celui dans
Dagoba. La voix de
Typhus s’est nettement améliorée en revanche : beaucoup plus personnelle, le chanteur n’hésite pas à rajouter quelques gruiks sur certains passages. Sans tomber dans le pig squeal classique, cela apporte une nouvelle touche au genre. Bref, le gros point positif dans l’ensemble c’est qu’on ne s’ennuie jamais, le groupe proposant une pléiade de morceaux tous aussi différents dans la forme que similaire dans le fond, en osmose totale avec l’univers concocté.
Certains pourront ne pas aimer le style du groupe, et beaucoup diront que c’est du «
Cradle Of Filth marseillais ». Il n’en est rien,
Blazing War Machine puise peut-être ses ressources dans les groupes susnommés mais possède bel et bien une identité propre (en témoigne également leur interlude electro-indus glauque placé au beau milieu de l’album). On pourrait leur reprocher aussi une certaine petite monotonie dans les compos, des répétitions de refrains surtout. La plupart des morceaux durent entre 4mn30 et plus de 5mn ; et le même riff revient souvient (par exemple sur "
Swamp", "Qui Desiderat Pacem" ou encore "Sanguinolentus Kali"). La formation vient de la scène, elle aime donc que le public participe aux concerts, retienne certaines parties et les chante en chœur. Ceci dit, sur CD, le tout peut paraître assez répétitif.
Dans tous les cas, ce premier album vaut donc le coup. Avec des morceaux relativement bourrins, aériens et prenant, un côté professionnel bien assuré par un souci du détail alarmant et une hargne sonore à toute épreuve, le disque est une agréable surprise qui en étonnera plus d’un.
Par ailleurs succès commercial ne rime d'ailleurs pas forcément avec succès musical et bon goût.
Enfin bref, n'épiloguons pas des années, bonne continuation ;)
Allez bye !
On reconnait bien au son de la batterie que c'est Franky !
Mais je trouve que parfois le clavier un peu trop présent, on pourrait s'en dispenser certaines fois. Bref, pour moi c'est un bon album qui mérite bien 16/20 !
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