Après avoir conquis des milliers de fans grâce à leur deathcore brutal, un brin technique et surtout terriblement accrocheur, les Mexicains de
Here Comes the Kraken reviennent en 2011 pour un deuxième album très différent de ce qu’a pu proposer à ce jour le groupe. Surfant à leurs débuts sur la vague américaine du deathcore, la jeune formation a su s’acquérir d’un style non pas original mais bigrement efficace. S’en est suivi un EP plus sage un an après la sortie de leur premier full-lenght,
The Omen, un 5 titres mélangeant anciennes sonorités et neo metal à la Slipknot qui ne fut d’ailleurs pas au goût de tout le monde. Aujourd’hui, ce deuxième album suit logiquement la tournure musicale amorcée par
The Omen. Voici donc du
Here Comes the Kraken sans sweep, sans breakdown, sans brutalité, ces éléments étant désormais remplacés par du chant clair, des riffs plutôt bateaux ainsi que quelques passages honteusement scratchés avec la présence d’un DJ inutile.
Car il faut savoir que HCTK et son line-up, c’est une grande histoire d’amour : quand certains membres se remplacent et d’autres se joignent au groupe, le chanteur s’alterne quant à lui sans prévenir, passant du membre originel TTS à l’inconnu Gelar puis à d’autres chanteurs de session lors des (nombreuses) tournées, le groupe s’est enfin posé pour ce
Hate Greed & Death avec le retour de TTS aux screams et autres growls ainsi que l’invisible second claviériste José Paredes pour les chants clairs. Toutefois, il est naturel de dire qu’un peu avant la sortie de l’album, le groupe a encore modifié sa team avec l’arrivée de l’ancien chanteur du groupe mexicain
Cross And Blackwell Eddy, le temps de s’afficher dans un clip pour se faire rapidement remplacer par l’Autrichien Daniel Weber du groupe Carnevals
Blood Disaster. Quelle histoire !
Trêve d’histoires, place au son. Une déception certes, mais une déception plutôt bien maîtrisée, la production étant monstrueuse, enregistrée de façon très minutieuse dans leur propre home studio. Côté son, rien à redire donc, les jeunes musiciens sachant parfaitement s’autoproduire afin de dévoiler un album très professionnel. Au niveau des morceaux, c’est une autre paire de manches : pas d’intro, la galette commençant cash par les deux singles dévoilés sur la toile nommés "3:33 a.m." et "
Never Regret". Du Slipknot, ni plus ni moins. Riffs similaires (on remarquera aisément les harmoniques typiques au groupe de Des Moines), nombreux refrains doublés entre growls et chant clair, un sage breakdown et de petits passages scratchés sincèrement inutiles. Voilà le nouveau
Here Comes the Kraken. Un changement radical que le groupe a l’air de pleinement assumer.
De plus, outre ses deux singles dévoilés sur la toile ainsi qu’un petit interlude instrumental ("90666"),
Hate Greed & Death contient deux morceaux issus de
The Omen, les bien nommés "Knights from the Southside" et "Beverly
Hell", réenregistrés pour l’occasion, ajoutant son lot de modernité et de légère brutalité à ces « vieilles » chansons datant d’il y a un an et permettant également à l’album d’être moins radical quant à sa nouvelle sonorité. Un peu de remplissage ne fait jamais de mal, chose que le combo avait déjà fait avec leur premier album éponyme. On se retrouve donc au final avec six véritables nouveaux titres inédits après l’achat de l’album, un achat par conséquent quelque peu amer.
Restent heureusement quelques morceaux qui arrivent à nous faire un temps soit peu plaisir. En premier lieu, "Knights from the Southside" et "Beverly
Hell", les deux chansons de
The Omen étant cette fois-ci plus agréables grâce à un rythme plus accéléré et un chant moins simpliste. Ensuite, les titres "A New Leader" (moins neo et plus influencé par le death mélo suédois à la
Soilwork), l’inégal "Nu Beginning" qui bénéficie par ailleurs d’un prestigieux guest en la personne d’Eddie Hermida d’
All Shall Perish que seuls les fans arriveront à reconnaitre et enfin "Stoner Sundays" qui, après plusieurs écoutes, s’avère finalement plutôt sympathique. On admettra donc que ce deuxième album ne possède pas de véritables perles et encore moins de titres suffisamment réussis pour pleinement adhérer à cette nouvelle crise identitaire.
Hate Greed & Death est donc un opus osé, tentant de revenir aux sonorités de notre adolescence avec un son plus neo entremêlé de touches death moderne mais qui, au final, rate un peu le coche, le groupe n’arrivant visiblement pas à servir correctement ce qu’il voulait montrer. Inégale, cette deuxième mouture n’est pourtant pas si désagréable. Fans du deathcore de leurs premiers méfaits, vous allez sans aucun doute haïr
Here Comes the Kraken. Pour ceux qui ont un peu plus de tolérance, vous risquez peut-être de légèrement apprécier cet album. Dans tous les cas, une nette déception.
Vraiment déçu, le premier HCTK était très bon mais là ...
Après j'ai vu les vidéos présentes sur le site, c'est vrai que ça change... Radicalement Oo
Mais j'aime bien les deux quand même, à vrai dire.
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