Liste des groupes Black Metal Frozen Shadows Hantises

Leur premier album Dans les Bras des Immortels avait contribué à faire connaître la scène Black Metal québécoise à l’international, adoubant Frozen Shadows comme le fer de lance de la région. Fort de ce changement de statut, Myrkhaal, Namtar et Alvater décident d’abandonner leur fonctionnement en autoproduction (Sepulchral Productions étant leur propre label autogéré) pour signer avec Holy Records, label français spécialisé dans les groupes Doom / Death / Gothic / Black souvent originaux / particuliers, mais qui étend son roaster à des sorties plus classiques ces dernières années.

Hantises (2004) parait donc dans les bacs près de cinq années après leur précédent format complet, et la rage qui anime les membres ne semble pas s’être apaisée. La pochette sombre figurant un homme désespéré qui tourne le dos à des empilements de crânes à perte de vue et auquel le démon murmure à l’oreille en dit long sur leur état d’esprit du moment.
As Od as Time Itself crache d’ailleurs immédiatement un Back Metal implacable, soutenu par une production donnant la part belle à la batterie dont nous pouvons distinguer chaque élément, d’ailleurs Namtar a déposé les baguettes pour se concentrer sur ses instruments à cordes et a laissé la place au dénommé Melkor. La différence est manifeste : là où Namtar frappait vite et fort de façon quelque peu chaotique (ce qui convenait très bien à leur style auparavant), Melkor est d’une précision diabolique et combine la variété d’un Hellhammer avec la rapidité d’un Frost**.

Fini donc le concept du froid éternel, les paysages épiques et mortels, les claviers grandiloquents et le son « trve », place à une musique d’une violence froide, précise et négative qui n’est pas sans rappeler Mayhem notamment. Le synthé n’a pas totalement disparu mais n’intervient plus que sur de courtes séquences, comme sur l’intro d’A l‘ombre du mal, qui ne sert d’ailleurs qu’à préparer la guerre qui suit, Melkor enchainant blast-beat nerveux avec double pédale écrasante. Ce long titre de huit minutes propose des interventions de guitare inspirées tout du long, particulièrement sur la fin du titre où règne une violence épique qui n’est pas sans rappeler Keep Of Kalessin.

Sur Des siècles d’épitaphes, nous retrouvons un riffing norvégien : Satyricon pour les mid tempo, 1349 lorsque le tempo accélère (c’est encore plus flagrant sur l’impitoyable Through Fields of Mercilessness), mais le tout reste très québécois au niveau du chant, de la langue et la diction. Comme nous le constatons sur Battered Souls, les compositions savent aussi se montrer subtiles, pesantes et hypnotiques, pas seulement participer à un concours de violence, même si en vérité Hantises est performant dans les deux domaines, et la dernière accélération à 6:06 en témoigne.

Ne laissant personne leur dicter une ligne de conduite et ne s’enfermant dans aucun codes ni aucun sons définis, la démarche des Frozen Shadows rappelle celle de Mayhem ou Abigor : n’en faisant qu’à leur tête, quitte à parfois froisser les fans, qui comme chacun sait n’aiment pas beaucoup le changement. Je dois d’ailleurs admettre qu’il m’a fallu un certain laps de temps avant de jauger cet album à sa juste valeur, le temps de digérer le nouveau style.

Hantises sera hélas le dernier éclat de Frozen Shadows qui disparaitra dans les limbes, alors que parallèlement et paradoxalement, Myrkhaal relancera Sepulchral Productions afin de produire une myriade de disques de combos de Black Metal de la belle province.
Peut-être avec le temps qui passe certains auront oublié Frozen Shadows, mais moi : je me souviens...

BG le 11/10/2022

Frozen Shadows, toute nouvelle signature d’Holy Records et roi du black metal québécois, nous propose là leur troisième offrande maléfique et sombre de true black metal de très grande qualité grâce notamment à une production très bonne, puissante et cristalline et c’est assez rare dans le style pour le souligner.
La musique est de très bonne qualité notamment de par les mélodies sombres et lugubres que les étendues glaciales du Québec leur ont inspirées.
Les morceaux sont tous très longs, autour de 7 minutes.
La batterie joue très vite la plupart du temps mais sait ralentir pour y instaurer une atmosphère de pure noirceur.
Les vocaux de Namtar sont bourrés de haine et de mépris de la société (il considère les hommes comme étant des faibles et des larves). Les paroles sont une sorte de poésie noire vénérant le maître de l’enfer et recrachant toute la haine enfuie dans le cœur du chanteur et des autres musiciens.
Je recommande à tout le monde de se procurer cet album qui vous transportera dans un monde de noirceur absolue.
Cet album existe aussi en édition limité avec l’album interdit de 1999 Empires de Glace.
Attention il n’en existe que 2000 exemplaires moins un car je me le suis déjà procuré...

Voici Frozen Shadows avec leur dernier album en date: Hantises. Ce groupe qui nous vient tout droit du Quebec. Alors autant vous dire de suite ; cette album n’est pas le plus original du monde. Mais cependant ils n’en reste pas moins convaincant, voici les quelque passages les plus réussie de l’album:
-Le morceaux « Battered Souls » qui débute avec une guitare qui gronde cette impression d’avoir une marche militaire vers la victoire. Environs une minute de pure bonheur. D’ailleurs même la musique reste bonne.
-Le morceaux « L’ombre du Mal » qui est sans doute la pièce maîtresse de cette album. Tout commence avec une intro très lente qui est composée d’une batterie discrète et d’une guitare qui se noie dans des nappes de synthé. Ce titre nous encore une fois l’impression d’une marche vers la victoire. Mais elle semble plus pénible, plus lente et lourde. Étouffant et parfaitement exécuté. Ensuite le hurlement de Myrkhaal enclenche les instruments. Durant ce titre il y a un passage de synthé et des hurlements du chanteur, qui vous fera pensez à Malefic de Xasthur.
-Le dernier morceaux « Toward the Chambers of Nihil » est un titre instrumental. Mais ce qui me marque c’est surtout la fin de ce titre. Lent, pesant, la fin très sombre et ne présage rein de beau. Une fin des plus réussie pour Frozen Shadows.
La particularité de cette album est l’aternance chant français et anglais. De plus le batteur de FS (à savoir Melkor) joue remarquablement bien sur cette album. Noté l’intro « Des Siècle D’épitaphe ». En résumé cet album reste froid (une production qui me plait beaucoup), puissant, ravira sûrement les fan de Brutal Black .
Malheureusement je ne pourrait pas évalué la qualité du EP « L’empire des Glaces » qui se trouve dans les 2000 éditions limités.
En tout cas un album très solides.
Un des albums des plus réussis de l’année 2004.