Goddess of the Moon

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13/20
Nom du groupe Bendida
Nom de l'album Goddess of the Moon
Type Album
Date de parution 16 Novembre 2017
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Land of Perun
Ecouter07:07
2.
 Witch and the Devil
Ecouter04:34
3.
 Goddess of the Moon
Ecouter04:34
4.
 Whispers in the Dark
Ecouter05:11
5.
 The Farthest Shore
Ecouter07:10
6.
 All Life Long
Ecouter04:15
7.
 Visions from Beyond
Ecouter05:06
8.
 Prince of Ice (Winter Tale)
Ecouter08:56
9.
 Some Other World
Ecouter05:21

Durée totale : 52:14

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Bendida



Chronique @ ericb4

13 Décembre 2019

Un élégant et troublant effort en guise d'introductif mouvement...

Parmi les rares formations metal symphonique à chant féminin bulgares à se lancer dans l'arène, s'immisce cet expérimenté groupe sofiote. Créé en 2008 par l'auteur/compositeur/interprète et multi-instrumentiste Vinnie Atanasov, le combo s'est laissé le temps de la maturité compositionnelle opérer, condition sine qua non pour que se solidifient les fondations artistiques et techniques d'un projet de longue haleine et que se voient optimisés les talents impliqués dans l'aventure. On comprend dès lors que la troupe souhaite aujourd'hui et légitimement, à l'instar de ses compatriotes de Metalwings, embrasser une carrière à l'international. Quelles seraient alors ses points de force pour tenter de se démarquer et faire trembler ses homologues générationnels, toujours plus nombreux à se bousculer au portillon ?

Encore peu popularisé hors de sa terre natale, le combo s'est toutefois illustré durant de nombreuses années sur la scène locale (Gothic Night Fest (Sofia)... en 2010 ; Rock Bar Fans (Sofia) en 2012 ; Stage 51 (Plovdiv)... en 2013 ; 8th Ball Club (Sofia)... en 2014 ; Polinero Place (Plovdiv), Arkata (Kyustendil)... 2015 ; Maimunarnika (WOA Metal Battle) (Sofia), Central Square (Veliki Preslav)... en 2016 ; Rock’n Rolla (Pleven), BNR Studio (Varna)... en 2017) ; soit une occupation croissante de l'espace scénique ayant précisément alimenté un élargissement de sa fan base. De plus, déjà à la tête de deux singles (« The Farthest Shore », incluant le titre « All Life Long » (2012) ; « Prince of Ice » (2014)) et de quatre clips vidéo (« Prince of Ice », « Witch and the Devil », « Land of Perun » et « Whispers in the Dark »), le collectif bulgare disposerait dores et déjà d'armes suffisamment affûtées pour assurer sa défense. Un set de compositions que nos acolytes incluront d'ailleurs dans leur premier et présent album full length dénommé « Goddess of the Moon » ; auto-production où 9 pistes s'égrainent sur un ruban auditif de quelque 52 minutes.

Suite à de multiples remaniements de son line-up et conformément à l'évolution stylistique du projet, Vinnie Atanasov a sollicité les apports de : Kremena Nikolova (ex-Phoenix) en qualité de frontwoman ; Joana Petrova aux claviers et au violon ; Emil Boyanov (Ares) à la basse ; Lyuben Dimitrov à la batterie et aux percussions ; Viara Grancharova à la contrebasse et à la viole de gambe (instrument à six cordes à frettes et nécessitant un archet, lointain cousin du violoncelle). A cet escadron s'adjoignent, pour l'occasion, moult instrumentistes chevronnés, évoqués plus loin dans l'analyse, contribuant à conférer une dimension folk à cette œuvre power symphonique progressif à la fois épique, théâtrale et romanesque, inspirée par la mythologie et la fiction. Message musical à la confluence entre Eluveitie, Ancient Bards, Mattsson, Lyriel, Blackmore's Night et Elane. Pour une mise en valeur de son propos, les enregistrements, le mixage tout comme le mastering ont été confiés au pluri-instrumentiste et vocaliste Vladimir Bochev, dit ''Valdemar'' (ex-Demenzia, ex-Morion), connu pour avoir oeuvré pour Nightmare, Rampart, The AXE Project, entre autres. Une heureuse mise en relief de l'espace sonore en émane, incitative à une exploration approfondie des lieux...

A la lumière de ses passages les plus offensifs, le combo marque ses premiers points. Ainsi, nous menant sur des charbons ardents, le tonique et énigmatique « Witch and the Devil » nous octroie parallèlement un infiltrant cheminement d'harmoniques sur lequel viennent se greffer les troublantes volutes de la déesse. Sur ce brûlot à mi-chemin entre Eluveitie, Elane et Ancient Bards, on appréciera notamment les effets de contraste atmosphériques dispensés, la sensible et virevoltante flûte de Diana Petrova venant se frotter à la basse vrombissante d' Alexander Panayotov (ex-Bendida) et aux inaltérables et sèches frappes de Teodor Yankov. Dans cette énergie, le mordant et enjoué « Whispers in the Dark » happera le pavillon du chaland au regard de son triple solo de guitare. Au cœur de ce champ de turbulences, aux premières impulsions de cordes de Vinnie, s'ensuivra le grisant legato dispensé par Yana Ivanova (ex-Equlibrium), lui-même précédant le flamboyant solo d' Alexandra Zerner (Aurora Borealis, Vivaldi Metal Project).

Lorsqu'ils nous immergent au cœur d'amples espaces metal symphonico-progressif, nos compères n'ont guère davantage tari d'inspiration, jouant alors habilement des effets de contraste atmosphérique et rythmique pour tenter de nous faire plier l'échine. Aussi, le plantureux, luxuriant et fringant single « The Farthest Shore » nous plonge au sein d'une galvanisante fresque délivrant ses 7:10 minutes d'un spectacle à la fois épique et romanesque, dans la lignée d'un Mattsson estampé « Dream Child ». Tant les coups de théâtre que les péripéties abondent sur cette frondeuse et chevaleresque offrande. Enjolivée par les limpides impulsions de la belle que viennent rejoindre les growls ombrageux d'une bête en tapinois, la corpulente plage se dote, en prime, d'un généreux et grisant solo de guitare signé Vinnie Atanasov. D'autre part, l' ''eluveitien'' « Prince of Ice (Winter Tale) » déverse ses 8:56 minutes d'une tumultueuse, complexe et orientalisante pièce en actes de nature folk symphonique. Dans le chaudron bouillonnant, se déploient de concert la basse claquante d'Alexander Panayotov et les sanglants coups de boutoir d' Antonio Velkov (Abstraction), le combo nous réservant alors une traversée sous haute tension.

Sur un tempo plus mesuré, le collectif parvient, une fois encore, à aspirer le tympan sans avoir à forcer le trait. Ainsi, dans le sillage d'Eluveitie, le mid tempo progressif d'obédience folk symphonique « Land of Perun » nous immerge au sein d'un enchanteur paysage de notes, loin des poncifs d'un metal symphonique opératique, fleurant bon l'authenticité et les vastes espaces vierges de toute sonorité organique. Dans cette tourmente, où claque la basse d' Anton Yanachkov (The Cardinal, ex-Bendida), évoluent à l'unisson la flûte gracile de Diana Petrova et l'élégant tambura (instrument à cordes pincées, proche d'une cithare sans frettes) de Boris Pavlov (ex-Embrace By Dark). A la sirène, eu égard à ses angéliques oscillations, d'achever de nous convaincre de poursuivre notre traversée jusqu'à son terme. Dans cette veine, on retiendra également le caressant et ''mattssonnien'' « All Life Long » tant pour ses couplets finement ciselés, ses oscillants gimmicks guitaristiques, la sérénité de son climat que pour ses insoupçonnées et enveloppantes variations atmosphériques.

Quand elle flirte avec d'intimistes espaces, la formation bulgare nous révèle ses mots bleus les plus sensibles. Ce qu'atteste, d'une part, « Visions from Beyond », aérienne et touchante folk ballade au carrefour entre Elane et Blackmore's Night. Voguant sur une sente mélodique aussi pénétrante qu'ondoyante, dispensant un fin picking à la guitare acoustique et mise en habits de soie par les câlinantes et cristallines patines d'une frontwoman bien habitée, l'instant privilégié ne ratera pas sa cible, celle de nos émotions les plus profondément enfouies. On n'éludera pas davantage « Some Other World », gracieuse et romantique ballade progressive dans le sillage de Mattsson, où de seyantes gammes au piano corroborent le troublant tambura de Boris Pavlov.

Est-ce à dire que le sans-faute serait au bout du chemin ? Pas tout à fait. Ainsi, en raison d'une sente mélodique en proie à de tenaces linéarités et d'enchaînements de séquences d'accords peu loquaces, le mid tempo « Goddess of the Moon » peinera à encenser le tympan. Et ce ne sont ni la fluette et somme toute dispensable empreinte masculine en voix claire ni les déambulations oratoires par trop libertaires de sa comparse qui sauveront la frêle embarcation du naufrage.

Arrivé au terme de notre voyage, un doux sentiment de plénitude nous étreint, l'opus se révélant à la fois pétri d'élégance, éminemment poignant, empreint de sonorités traditionnelles propices au total enivrement de nos sens. Cela étant, le chaland devra néanmoins se laisser le temps de l'imprégnation opérer, la galette ne dévoilant ses charmes qu'au fil d'écoutes attentives et répétées. Diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, le manifeste offre parallèlement une jolie panoplie d'exercices de style, relevés de main de maître par le combo. Il conviendra toutefois que nos acolytes fluidifient davantage leurs lignes mélodiques, rendent un peu plus accessibles nombre de leurs portées, et consentent à quelques prises de risques, s'ils souhaitent élargir d'un cran le champ de leur auditorat. Bref, un honorable premier essai, faisant de la formation bulgare un redoutable challenger de ce registre metal, que la concurrence se fera fort de ne pas éluder...

Note : 14,5/20

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