First of the Heroes

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15/20
Nom du groupe Bendida
Nom de l'album First of the Heroes
Type Album
Date de parution 06 Mars 2020
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Enter the Sanctuary
 02:08
2.
 Legend of Gilgamesh
 05:37
3.
 Hunt the Hunter
 03:55
4.
 Vampires' Ball (ft. Janika Groß)
 04:36
5.
 Beast and Man
 06:27
6.
 Desolated Sea
 04:32
7.
 Music of the Spheres
 04:34
8.
 The Fern Flower
 05:22
9.
 Lady of Eternal Winter
 04:01
10.
 Dawn of Man
 01:12
11.
 Civilization
 04:33
12.
 Middle Ages
 02:59
13.
 Apogee
 01:10
14.
 Demolition
 02:31
15.
 The New World
 03:06

Durée totale : 56:43

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Bendida


Chronique @ ericb4

30 Avril 2020

Désormais plus sûr de sa force, voilà l'escadron bulgare prêt à prendre son envol...

Après trois ans de silence radio depuis un élégant et troublant « Goddess of the Moon », son premier album full length, le combo bulgare, créé voilà déjà 12 ans par l'auteur/compositeur/interprète et pluri-instrumentiste Vinnie Atanasov, réinvestit enfin les studios. Le temps pour la formation sofiote de peaufiner sa production d'ensemble, de fluidifier ses lignes mélodiques, d'affiner le trait de sa plume, mais aussi d'essaimer ses prestations scéniques, à nouveau dispensées pour l'essentiel sur la scène locale (Varna Mega Rock Festival (Varna), Symphonic Metal Gathering II (Plovdiv)... en 2018 ; Psychosounds Metal Ladies Night V (Bucarest, Roumanie), Max Club (Roussé, Bulgarie)... en 2019). Fort de ce bagage musical et aux fins d'un titanesque travail en studio, le collectif sud-est-européen nous revient, plus déterminé que jamais à en découdre, avec, sous le bras, son second bébé répondant au nom de « First of the Heroes » ; une galette généreuse de ses 57 minutes écoulée, cette fois, via le discret label roumain Psychosounds Music. Ainsi pourvue, à l'image de ses compatriotes de Metalwings, la troupe serait-elle désormais en mesure d'élargir le champ de son auditorat, et ainsi tenir la féroce concurrence en respect ?

Dans ce dessein, le maître d'oeuvre a troqué le sextet de la précédente livraison par un octet où se conjuguent dorénavant les talents de : Kremena Nikolova (ex-Phoenix) en qualité de frontwoman ; Ralica Georgieva (Phoenix) et Bisera Dimitrova, en remplacement de Joana Petrova, aux claviers et au violon, respectivement ; Alexander Panayotov, en lieu et place de Emil Boyanov (Ares), à la basse ; Velislav Kazakov (ex-Rampart), se substituant à Lyuben Dimitrov, à la batterie et aux percussions ; Viara Grancharova à la viole de gambe (instrument à six cordes à frettes et nécessitant un archet, lointain cousin du violoncelle) et Plamen Dimitrov au cor. En réponse à un souhait de densification de son corps oratoire, le groupe a sollicité à la fois les empreintes vocales de la soprano Janika Gross (Haggard) et du vocaliste Dimitar Naydev (Ghost Warfare), avec le concours du "Sveta Paraskeva" Academic Choir (National Academy of Art), conduit par Galina Lukanova. De cette fraîche et étroite collaboration émane une offrande power symphonique, opératique et romanesque, aux relents folk et progressif, à l'ingénierie plutôt soignée, à nouveau dans le sillage de Mattsson, Ancient Bards, Nightwish, Therion, Eluveitie, Lyriel, la touche personnelle en prime...


Comme souvent dans ce registre, le rideau s'ouvre sur une laconique et somme toute dispensable entame instrumentale symphonico-cinématique aux airs d'un générique d'une grande production hollywoodienne. Surmonté d'une muraille de choeurs, sous-tendu par les frappes régulières et en profondeur d'un tambour martial, et doté d'arrangements ''nightwishiens'', c'est au luxuriant mais un tantinet répétitif « Enter the Sanctuary » que revient l'honneur de franchir la première marche...

A l'instar de son aîné, le message musical nous place volontiers sur des braises incandescentes, nos acolytes trouvant alors les clés pour nous rallier à leur cause. Ainsi, à mi-chemin entre Ancient Bards et Eluveitie, l'intrigant et théâtralisant « Legend of Gilgamesh » et l'impulsif et opératique « Hunt the Hunter » disséminent tous deux un tapping effilé parallèlement à une rythmique résolument sanguine. Complétés d'un sémillant toucher d'archet et enjolivés par les troublantes envolées de la sirène, alors défiées par les grunts abyssaux de Dimitar Naydev dans le second mouvement, chacun de ces méfaits ne saurait être éludé par le chaland. Dans cette mouvance, calé sur des riffs épais, une dynamique percussive propice à un headbang bien senti, et juché sur un entêtant refrain, l'enjoué et chevaleresque « Civilization » joue, lui, dans la catégorie des hits en puissance que l'on ne quittera qu'à regret.

Comme elle a su le démontrer à l'aune du précédent effort, la troupe s'emploie parfois à complexifier ses gammes et ses arpèges, et ce, à l'image de ses passages symphonico-progressifs. Aussi, les péripéties abondent, au risque toutefois de nous égarer, sur « Beast and Man », ''nightwishienne'' et épique pièce en actes, infiltrée de riffs massifs et corroborée d'un fuligineux legato à la lead guitare. Jouant à plein sur les effets de contrastes atmosphériques, rythmiques et vocaux, les fluides impulsions de la belle faisant front aux growls caverneux d'une bête revêche, la luxuriante offrande ne se domptera qu'au fil d'écoutes circonstanciées. S'ils ne manquent ni de caractère ni de panache, se faisant fluides et lyriques à leurs heures, en raison de nombre de chemins de traverse empruntés, l'énigmatique « The Fern Flower » et le noirâtre et tortueux « Demolition », quant à eux, ne s'offriront guère plus aisément à un tympan non averti. Seuls les plus déterminés, et surtout aguerris aux prises de risques, trouveront, au fil de plusieurs écoutes attentives, matière à se sustenter.

En revanche, quand la cadence se fait un poil moins vive, nos compères s'avèrent aptes à nous retenir sans avoir à forcer le trait. Ainsi, au carrefour de Nightwish (première période) et Lyriel, évoluant sur une sente mélodique aux fines nuances, le mid tempo mélodico-symphonique « Vampires' Ball » se double d'un duo féminin bien habité et des plus ensorcelants, les fluides inflexions de la déesse et les chatoyantes volutes de Janika Gross évoluant à l'unisson. Dans cette énergie, on retiendra également le ''mattssonien'' « Desolated Sea » tout comme le ''therionien'' « Lady of Eternal Winter » eu égard aux émoustillantes oscillations d'un violon libertaire et à leurs enchaînements couplets/refrains ultra sécurisés. On ne saurait davantage esquiver le ''nightwishien'' « Middle Ages », enivrant effort au refrain immersif à souhait et agrémenté des caressantes patines de la princesse, aux faux airs d'une Tarja à ses débuts.

Lorsque les tensions s'apaisent et que les lumières se font tamisées, nos huit gladiateurs se muent alors en bourreaux des cœurs. Ce qu'illustre, tout d'abord, « Music of the Spheres », ballade atmosphérique et opératique d'une sensibilité à fleur de peau, glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, mise en habits de soie par les envoûtantes envolées lyriques de la maîtresse de cérémonie, que n'auraient reniée ni Mattsson ni Nightwish. Et ce ne sont ni le fringant solo de guitare ni l'infiltrant cheminement d'harmoniques dont se pare l'instant privilégié qui nous feront lâcher prise, loin s'en faut. Dans la veine de Lyriel et Therion, la crépusculaire et aérienne ballade « The New World », pour sa part, laisse parallèlement entrevoir de deux rayons de soleil cristallisés par de discrets clapotis au piano secondés d'un romantique violon. A la troublante frontwoman, eu égard à ses chatoyantes volutes, de contribuer à magnifier la tendre sérénade.

En dépit de ses points de force, au demeurant loin de manquer à l'appel, il est cependant des espaces d'expression moins loquaces, moins ragoûtants, ne pouvant, en l'état, prétendre à une inconditionnelle adhésion. D'une part, très brève ballade a-rythmique aux intarissables et usantes ondulations violoneuses, desservie par un sillon mélodique sujet à de tenaces linéarités, « Dawn of Man » peinera à s'imposer parmi ses voisines de bobine. D'autre part, en raison de sa structure éminemment classique et ne jouant qu'un simple rôle d'interlude, le laconique instrumental symphonico-progressif « Apogee » ne pourra davantage prétendre aspirer un pavillon exigeant et déjà sensibilisé aux travaux de leurs maîtres inspirateurs.


Un poil plus efficace, car plus aisément lisible, et non moins épique et luxuriant que son aîné, ce nouvel arrivage s'offrira plus volontiers à un tympan non averti, sans pour autant froisser celui du fan de la première heure. Tout aussi frondeur, délicat et propre que son prédécesseur, octroyant toutefois des lignes mélodiques ayant gagné en fluidité et désormais l'une ou l'autre prise de risque, ce second opus va jusqu'à s'en démarquer suffisamment pour y voir là quelques points d'évolution nourrissant l'actuel projet. Si certains passages requièrent encore quelque efforts aux fins de leur éventuelle assimilation, le combo les ayant judicieusement positionnés dans la tracklist, ils ne sauraient empêcher l'écoute d'un seul de tenant de la foisonnante rondelle. Si le combo bulgare délivre un message musical plus personnel aujourd'hui qu'hier, offrant alors une heureuse fusion de styles, il lui faudra cependant digérer encore certaines sources d'influence pour les faire siennes et évacuer de son répertoire les quelques bémols tendant précisément à le ternir. Quoiqu'il en soit, voilà donc l'escadron sofiote prêt à prendre son envol pour essaimer plus largement ses riffs et ses voix. Du moins, on ne peut que le lui souhaiter...

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