Global Rock

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17/20
Nom du groupe Waltari
Nom de l'album Global Rock
Type Album
Date de parution 20 Mars 2020
Labels Metalville
Style MusicalFusion
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1.
 Postrock
 04:37
2.
 Metal Soul
 04:27
3.
 Skyline (ft. BOW of Bomfunk MC’s)
 03:59
4.
 The Way
 03:59
5.
 No Sacrifice
 05:18
6.
 Sick'n'Tired
 05:19
7.
 Boots
 05:41
8.
 Going Up the Country
 03:11
9.
 Orleans
 04:03
10.
 Had it All
 03:47
11.
 And the
 04:00
12.
 Sand Witch
 03:53
13.
 Beloved
 05:04

Durée totale : 57:18

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Waltari


Chronique @ Eternalis

02 Avril 2020

Du rock à la Waltari, mais du rock qui donne une patate monstrueuse, avec une inventivité complètement folle

Waltari, c’est un peu ce à quoi correspondrait la définition musicale du terme éclectisme si un groupe devait le représenter. Beaucoup d’artistes se réclament de l’éclectisme car ils mélangent la musicalité d’un genre avec un autre, parce qu’ils mixent un type de riff avec un son différent. Mais Waltari a toujours été bien plus loin, lui fermant par la même occasion les portes d’un grand public qui n’a jamais répondu à ses sirènes. Plus de trente ans de carrière, une reconnaissance de ses pairs, un succès d’estime mais peu de retours commerciaux. La bande à Kärtsy Hatakka continue de vivre contre vents et marrées et surtout de proposer sa définition de la fusion (le genre bien nommé), en broutant du côté du rock, du metal, du hardcore, du rap, du death metal, parfois du grind ou du prog sans jamais oublier la pop ou la musique classique, le tout saupoudré une dose de d’électronique parfois non négligeable. Et si la recette pourrait être franchement indigeste ou informe, la personnalité de Waltari n’est jamais prise à défaut puisque rien ne ressemble autant à un album de Waltari qu’un autre album du groupe, avec une personnalité très forte mais pourtant une empreinte toujours tellement différente et inventive.

S’il faut rappeler que les finlandais furent parmi les premiers (je ne veux pas dire LE, par peur d’une erreur historique) à réellement utiliser un orchestre symphonique et à enregistrer live avec (le phénoménal "Yeah ! Yeah ! Die ! Die § Symphonic Death Metal in Deep C" en 1996), ils sont aussi parmi les seuls à être autant novateurs et à n’avoir jamais suivi aucune mode, tout en étant foncièrement accessible et toujours basé sur des refrains, des structures. Waltari compose avant tout des chansons. Et ce 15e album en est une nouvelle démonstration.
Si "Release Date" (2007) et "Below Zero" (2009) étaient assez expérimentaux, avec une recherche sonore très marquée, "Global Rock" porte plutôt bien son nom et, autant visuellement que musicalement, prend la droite lignée de son prédécesseur "You Are" (2015). Du rock à la Waltari, mais du rock qui donne une patate monstrueuse, avec une inventivité complètement folle, des paris osés, une multitude d’invités (pour la plupart issus de l’underground finlandais) et une sensation d’écouter des types vraiment géniaux.
Chaque titre est une pépite pour différentes raisons et il serait presque cruels de ne pas parler de chacun d’eux. Difficile de ne pas évoquer le monstrueux "The Way", presque hardcore sur les couplets, avec ses riffs hachés et agressifs mais dans une veine rock n’roll et séductrice catchy. Vous pensez ça impossible ? Attendez de vous exploser le crane sur un refrain imparable fait pour les stades (dans lesquels ils n’iront malheureusement jamais) qui se poursuit sur un solo heavy avec ensuite une superbe transition pour revenir sur le refrain. Comme sur l’album précédent, les transitions, toujours extrêmement fluides, entre les parties sont impressionnantes tant tout coule de source, sans grand pont musical qui ralentirait le rythme ou cassure pour justifier les transitions. Tout est naturel, respire et s’emboite comme un légo. On parle rarement de ça mais on est à l’antithèse complète d’un groupe de prog qui allonge des parties acoustiques pour passer d’un univers à un autre.

"Postrock" est le parfait lien avec l’opus précédent, avec ce refrain percutant et ce travail sur les guitares très futuristes et lourdes, véritable marque de fabrique du groupe. Le solo de « Mr Kreator » Sami Yli-Sirniö apporte, comme toujours, une énorme touche virtuose et mélodique aux compositions. "Metal Soul", premier extrait, va dans le même sens en balançant un refrain quasiment pop, entrelacés par quelques hurlements en fond et surtout un riff central très syncopé, constamment accompagné par un clavier 70s réussissant à sonner moderne dans ce mix encore une fois impérial tant tout est lisible et audible dans cette multitude de pistes.
"Global Rock" n’est pas une révolution pour Waltari et il est évident que les fans du combo ne seront pas dépaysés de ce qu’ils entendent. J’irais même jusqu’à dire qu’il est si proche de son prédécesseur que les titres de l’un ou de l’autre pourraient s’interchanger (j’ai fait le test) sans que ce soit choquant, que ce soit au niveau du style ou du son. Mais alors, est-ce péjoratif ? Absolument pas puisque ce que Waltari mélange tellement de choses qu’ils auraient encore des idées dans cette veine pour plusieurs albums à n’en pas douter. La ressemblance avec "You Are" vient plutôt de son côté globalement assez lumineux et humain, là où le combo pouvait parfois se trouver plus hermétique, froid ou mélancolique.

De l’humain et de la lumière, le bien nommé "Skyline" en est pétri. Avec ses couplets rappés (guest finlandais) peuplés de sonorités spatiales, la voix de Kärtsy vient illuminer un refrain cosmique et magnifique, qui reste longtemps en tête et aurait sa place dans les radios les plus populaires. Et pourtant que d’idées dans cette compo, dans ces sons de claviers et dans la mélodie du refrain belle à tomber. On pourra parler forcément du bien nommé "Orléans" et son côté ricain, entre les riffs thrashisants qui se mêlent au délire country avec harmonica. Ou encore du splendide "Boots", avec incursion massive de chant féminin pop, d’électronique qui pourtant révèle une véritable puissance hypnotique. Est-ce que l’on n’aurait pas l’impression d’avoir un refrain quasi disco ? Peut-être bien que si...est-ce que tout ça ne sonne pas affreusement bien ? Bordel que si !
A côté de ça, "And The" viendra tout broyer sur son passage (tiens, le spectre de Kreator surgit !) avec son riff démentiel de puissance, ses vocaux extrêmes et sa double pédale sans pour autant partir dans le grind comme l’opus précédent. "No Sacrifice" officie sensiblement dans le même registre plus purement radical, malgré un refrain plus mélodique et un solo totalement en shred. Est-ce que ça nous empêche d’avoir juste derrière "Sick n’ Tired", ballade sucrée acoustique à chanter au coin du feu, moins délirante qu’un "Right Wing Theme" mais assurément plus sensible à chanter au coin du feu sans tous les effets electro qui le rapprocherait presque d’un "Glitter" de Mötlëy. Quant à "Beloved", qui clôture tout ça, il débute très calmement pour aboutir sur l’un des refrains les plus chantant de l’album (oui, je sais, je l’ai déjà dis pour la moitié des titres !), chanté et hurlé en même temps, totalement « Waltarien » si j’ose dire.

Waltari est toujours aussi difficile à décrire car sa musique ressemble à tellement de choses et aucun autre groupe en même temps que l’on peut, au choix, dire qu’il est unique ou au contraire citer environ 10 groupes par morceaux. Toujours est-il que la constante est de mise chez les finlandais, que Global Rock est une nouvelle tuerie pour les amateurs et que posséder une échelle de notation pour un tel opus est un casse-tête. Du coup, je ne vais pas m’emmerder bien longtemps. "You Are" avait eu 18. "Global Rock" aura 18. Certains lui mettront 5 parce qu’ils diront que cet album ne ressemble à rien de cohérent. Et c’est avec toute notre bienveillance que nous leur diront d’aller se faire foutre. Et si jamais l’humour vous avait quitté, n’oubliez pas que tout ça n’est que de la musique. De la bonne musique certes, mais que de la musique. Amen.

1 Commentaire

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metallionel - 24 Décembre 2020:

Encore un bon album de Waltari groupe trop méconnu dommage

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