Initié par un des deux frontman du groupe d’électro metal allemand Eskimo Callboy
Sebastian « Sushi » Biesler, remplacé en ce mois de Février par un des anciens vocalistes de
To The Rats And Wolves Nico Sallach, c’est en cette année de pandémie que
Ghostkid voit le jour. Pour accompagner notre chanteur, tombé dans une certaine dépendance à l’alcool et au sexe dans son nouveau projet personnel, ce dernier a pu compter sur un soutien de poids.
En effet, ce sont deux musiciens de
To The Rats And Wolves (encore une fois), dont les membres se sont séparés en ce début d’année, qui rejoignent l’aventure, à savoir le guitariste Danny Güldener et le bassiste Stanislaw « Stanni » Czywil. C’est un batteur encore néophyte du nom de Steve Joakim qui vient compléter la line-up du quatuor allemand.
Alors qu’Eskimo Callboy se voit comme une formation déjantée et sans prise de tête,
Ghostkid a, en revanche, une intention beaucoup plus sérieuse et sombre, en témoigne le nouveau look de son leader, terrifiante, morose et défigurée tel un fantôme. Oubliez l’électro metalcore : ici, c’est un subtil mélange post-harcore/metalcore que notre quatuor propose. Un changement de cap que nous allons découvrir dès maintenant avec le premier opus éponyme du groupe, sorti sous le label
Century Media Records et coproduit par Phil Sunday et Sky Van Hoff (
Rammstein,
Emigrate).
Ce qui ressort dès les premiers instants du premier morceau FOOL, c’est que nos musiciens allemands multiplient les influences et les styles. Alors que le titre débute sur des cris lointains et sur un riffing nu-metalcore, dans une tendance gothique propre à
Marilyn Manson, la suite prend un tournant totalement différent avec des sonorités trap et un chant rappé, assez déconcertants aux premiers abords mais plutôt efficaces.
Le titre reprendra par la suite une ambiance plus axée sur le metalcore avec une performance vocale hurlée, éraillée, dans une aspiration
Bring Me The Horizon ère Sempiternal, avant de partir sur un refrain beaucoup plus mélodique, au chant clair aguicheur et bienveillant. Le breakdown accentue l’énergie et l’intensité du morceau, dans un dynamisme similaire à
Linkin Park.
Si
Ghostkid ne cache pas ces mélanges d’esthétiques et nous offre une belle diversité et originalité, ces directions sont parfois complètement ratées, à la limite de la malaisance. C’est le cas du double morceau This Is Not Hollywood, l’un en featuring avec Timi Hendrix, rappeur allemand, et l’autre avec la collaboration de Johnny 3 Tears, un des vocalistes du groupe de fusion
Hollywood Undead.
Les deux versions sont sensiblement identiques, à l’exception du second couplet où chacun des invités s’exprime pleinement dans un chant rappé. Dans les deux cas, l’instrumental, très axé sur le trap et le hip-hop est dérangeant, assez irritant et ce n’est pas le refrain au chant clair ou le breakdown qui viendront remonter le niveau.
Par ailleurs, on se rend assez vite compte que le schéma utilisé pour chaque morceau est approximativement le même. Les couplets sont hurlés ou rappés et les refrains sont en chant clair, ce qui estompe l’effet de surprise et créé une certaine lassitude. Pourtant, même avec une construction prévisible, certains titres titillent notre attention. Dans le lot, on retiendra surtout Supernova, avec la participation de Marcus Bischoff d’
Heaven Shall Burn. Même si le refrain préserve un aspect assez générique et plat, les couplets attestent d’un niveau de brutalité et de colère impétueux, notamment avec un travail vocal hurlé monstrueux.
On ressort de cette première toile éponyme comme étant amer et quelque peu refroidi. Dans l’idée, l’association de styles marche plutôt bien et rend ce tout nouveau projet intéressant et intriguant. Pour autant, dans l’exécution, le résultat est tout autre et
Ghostkid ne parvient pas véritablement à convaincre, ce qui est d’autant plus dommage que le quatuor allemand aurait pu frapper un grand coup et introduire un grand vent de fraîcheur dans la scène post-hardcore/metalcore. Au lieu de ça, l’enfant fantôme devra rester encore dans l’oubli et demeurera qu’une ombre éphémère.
Ah tiens j'en vois la promo un peu partout de ce truc, le son est énorme, ultra produit. Le genre de post hardcore qui joue presque uniquement sur la voix, c'est clairement l'instrument le plus important. Le reste fait plus accompagnement. C'est très pro, quelques morceaux sympa, mais comme toi je trouve que yen a un peu trop, un peu trop de tout. Comme si il voulait faire un truc plus à la frontiére pop/post hardcore mais qu'il assumé pas, du coup je trouve que de temps en temps ça gueule pour rien. Je passe vite fais la dessus, merci pour cette Chronique, le matin avec un café c'est cool.
Merci beaucoup de m'avoir lu Goneo.
Je pense que tu as bien résumé ce premier opus de Ghostkid : très bien produit, un son ultra efficace mais des influences à ne plus quoi en faire et, au final, un aspect un peu foutoir et peu reluisant. Ca reste un album encouragement et je pense que le quatuor à un concept qu'il peut développer et parfaire avec un peu moins de styles différents. A suivre !
Bonne journée à toi en attendant :D
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