Une imposante montagne dont le sommet couvert de neige rentre en conflit avec des cieux impériaux se dresse devant moi. Cette image, pleine de beauté et de sens représente avec justesse et réalité
The Ghost Inside dans son ascension extrême au cours de ces dernières années dans un nouvel et ambitieux opus au doux nom de
Get What You Give. Alors que leur premier album ne montrait pas énormément de différences, comparé aux autres méfaits Hardcore, quelque chose a changé en 2010 avec
Returners. Il y avait un petit quelque chose de nouveau dans leur son, vous voyez, ce petit quelque chose qui permet de passer de la normalité au réel talent. Et maintenant, nous voici en
2012, avance rapide de deux ans donc et ajout d’un nouveau membre dont le talent va devenir ici un des fers-de-lance du groupe, brillant de mille feux sur cet excellent
Get What You Give.
This Is What I Know About A
Sacrifice ouvre l'album d'une façon similaire à
Returners. Le titre sert sur un plateau d’argent une brève introduction efficace et complète ponctuée de breakdowns conduisant agréablement vers Outlive, un moment clé où l‘album débute vraiment en galvanisant l‘auditeur avec un son puissant et énergique. Les cris du leader Jonathan Vigil y sont terribles et délicieusement Hardcore, puis pendant ce temps, les guitaristes lui emboîtent le pas avec une panoplie de riffs violents et écrasants soutenus dans un rythme épique par le batteur Andrew Tkaczyk ex-For the
Fallen Dreams qui augmente de plus en plus l’intensité de la musique dans des blasts furieux, puis se modère dans des moments plus calmes où il use pleinement son énorme potentiel. Ayant été un des principaux auteurs-compositeurs de son ancien groupe, il capitalise sur la bande sonore, puissance et créativité, caractérisées par un jeu stellaire.
Ensuite commencera l'un des moments les plus saisissants avec l'arrivée de l‘épique
Engine 45. Tout d'abord, la chanson débutera dans un rythme endiablé suivi de près par des riffs Thrash et Groove. Il s’ensuit un évènement des plus inédits dans la discographie du groupe : un refrain en chant clair. Cet ajout impeccablement réalisé se révèle être une pièce maîtresse dans cette chanson, la distinguant clairement de toutes les autres par ce sens de la mélodie hors du commun. Il s’agit de l'une des choses les plus audacieuses que le groupe ait expérimentées sur cet album. Ensuite, le frère du chanteur Jonathan Vigil étant décédé en 2010, ce dernier a décidé d'écrire une chanson en sa mémoire : voilà donc l’origine de la sensible et mélodique White Light. “I feel his cold breath on my neck, he’s watching my steps and telling me that I could be next” correspond à l'une des lignes les plus sincères et envoûtantes de l'album. Jonathan a toujours été connu pour avoir écrit des paroles d’espoir, édifiants et positives, mais paradoxalement dans White Light vous l’entendrez suppliant, agonisant de douleur et de rage. Le désespoir et la mélodie fusionnés dans cette chanson envoient un message émotionnel énorme, donnant des frissons, qui fera sans doute de ce titre l'un des plus marquants de l'opus.
Passée cette triste piste, si vous voulez vous fracasser la tête et bouger dans tous les sens avec la musique d'un bon et agressif
The Ghost Inside, alors vous n'allez certainement pas être déçu par l'instrumentation employée ici. Et tandis que The Great Unknow se réfère au niveau des riffs à du
Bury Your Dead ou encore fait remonter nos récents souvenirs du
Home Sweet
Hole de
Bring Me The Horizon, le tout dans une musique plus percutante, des morceaux comme Outlive ou
Deceiver frapperont avec force notre esprit tel de terribles marteaux piqueurs. Face Value fait aussi partie de ce genre de piste dévastatrice avec en tant qu’invité vocal le Canadien Andrew Neufeld de
Comeback Kid. Sa voix plus criarde. La chanson est une simple démonstration de Hardcore puissamment et violemment orchestré où les breakdowns s’enchaînent avec fluidité.
Lorsque le batteur K.C. Stockbridge quitta le groupe, j'avais quelques doutes quant à la capacité du petit nouveau, Andrew Tkaczyk, pour combler le trou gigantesque que KC avait laissé. Heureusement, après une première écoute on peut déclarer que non seulement Tkaczyk remplit à merveille ses nouvelles fonctions, mais qu’en plus il fournit au groupe un style de jeu à la fois personnel et moderne qui complète aisément la musique du groupe. Un des meilleurs exemples est la façon dont tous les instruments sont en osmoses sur Thirty Three : les guitaristes Aaron Brooks et Zach Johnson composent des riffs assez originaux et dynamiques, le bassiste
Jim Riley offre un jeu sensible, soutenu par le jeu de pédales de premier ordre d'Andrew. Pour leur troisième album,
The Ghost Inside a enrôlé le chanteur d’
A Day To Remember,
Jeremy McKinnon, en tant que producteur. Sa production est très bonne, surtout pour un premier album, offrant un son net et sans bavure : le chant, les guitares et la batterie sont tous parfaitement distincts tout en se mélangeant harmonieusement dans une musique cohérente.
Il y a peu, j’étais tout à fait convaincu que le groupe n’arriverait jamais à repousser les limites de leur second opus
Returners. Cependant j'avais faux et cet album m‘a bien secoué,
Get What You Give fait sans doute partie des grosses surprises de l‘année en matière de Hardcore moderne. La combinaison instrumentale du groupe est toujours autant honnête que ses paroles, mêlant mélodie, parfois lyrisme, à une violence, une puissance et une énergie savamment maîtrisées. Assisté par une production excellente et l'ajout, à mon sens, d’un des batteurs les plus talentueux du Metalcore de ces dernières années, il en résulte une amélioration de tous les aspects de leur son.
The Ghost Inside a atteint le sommet de sa dure ascension avec
Get What You Give...
Excellentissime!
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