Tricky Beans. A l'époque un groupe débutant parmi tant d'autres et dont le nom des membres ne signifiait alors rien. En 1996, qui aurait pu s'intéresser à ce groupe n'ayant produit qu'une seule démo de moins de douze minutes ? Durant toute la période "Tricky", quatre démos ont été sorties en trois ans, et bien qu'aujourd'hui avec le changement de nom la bande de Kemi est hyper-connue, les premières démos sont restées dans l'anonymat le plus total (surtout sous Tricky Beans). Pourtant à y regarder (écouter) de plus près, tout n'est pas à jeter, et même mieux, en faisant abstraction de certains facteurs, ces démos peuvent se révéler très plaisantes. On peut faire le rapprochement avec le premier CD d'
Edguy, et qui est, selon Eternalis (je trouve l'expression on ne peut plus juste) "Une œuvre que seuls les vrais connaisseurs apprécieront en la dépoussiérant".
Le disque qui nous intéresse maintenant est l'une des deux premières démos de Tricky Beans (je n'ai pas trouvé de précision sur l'ordre des sorties sur le net, et Sonata n'a pas répondu à mon mail). En me fiant juste au son et aux paroles, je penche plutôt pour que cet album soit le tout premier. En effet, côté paroles les thèmes touchent à la réalité et à la vie de tous les jours, alors que la partie écrite dans la suite de la carrière du combo touche plutôt à des histoires fantastiques et poétiques.
La démo débute par le titre éponyme, et annonce les présentations "Hello there, my name is Tony" avec des paroles tout ce qu'il y a de plus cynique. Le chant colle d'ailleurs parfaitement avec le thème des paroles. Du côté purement musical, nous avons plutôt affaire à un morceau très simple, un mélange d'à peu près tout ce qui se faisait dans le "metal soft" à l'époque, le tout avec un certain côté mélodique bien sûr. L'étiquette "
Power Mélodique" collerait même mieux avec le titre suivant,
Blackout, maintenant célèbre pour avoir été recyclé par Tony Kakko pour The Days of the Grays. On y retrouve avec plaisir la mélodie speed de
Flag in the Ground, mais avec la production en béton en moins. Au niveau des paroles par contre, il n'y a rien à voir avec la version 2009, on y parle d'un homme accro à sa télévision (mais je ne saurais donner plus de précisions, l'écriture est assez confuse).
Le troisième morceau se situe plus dans une veine Heavy à la NWOBHM (version finlandaise, mais il n'est pas question ici pour autant de NWOFHM). Quant aux paroles de Find a Gun, elles sont nettement plus compréhensibles que celles du titre précédent, et évoquent l'histoire d'un pauvre gars jouant avec un pistolet et tuant un officier par un concours de circonstances.
Friend Till the End se conclut par un morceau culte chez le fan de
Sonata Arctica, figurant sur
Ecliptica, j'ai nommé Letter to Dana. Chanson de romance déçue par excellence, ce quatrième titre n'en est pas moins une très bonne composition. La preuve est son succès lors de sa parution sur full-length.
Cependant, ces quatre premières démos de
Sonata Arctica comportent un gros obstacle à ceux que rebutent les productions amateurs. Enregistrées sans beaucoup de moyens, elles ont un son que certains n'hésiteraient pas à qualifier de dégueulasse. J'emploierai plutôt le terme de primitif, car on peut très bien apprécier la musique avec un son comme celui-ci. Je dirais même plus qu'il fait partie intégrante des démos de Tricky Beans, comme si ces chansons étaient édulcorées si elles avaient été créées avec une production moderne. On entend malgré tout chaque instrument distinctement. Ces démos sont donc largement dignes d'intérêt, et sont comme une rétrospective sur les débuts d'un groupe aujourd'hui mondialement connu.
On voit avec cet album la première
Orientation musicale du groupe, un
Metal Mélodique teinté de NWOBHM, avec une petite touche de Thrash, comme aux débuts d'
Helloween ou de
Blind Guardian, mais à une autre époque. Cette analyse me conforte dans l'idée que
Friend Till the End est la toute première offrande du groupe, car
Agre Pamppers marque ensuite la direction vers le
Power Metal Mélodique de
Stratovarius, qui sera poursuivi avec
PeaceMaker. Quant à
Fullmoon il s'agit plus d'un dernier essai avant
Ecliptica que d'expériences musicales de novices.
Aux déçus de
Stones Grow Her Name, ainsi qu'aux autres qui veulent découvrir de (vieilles) nouvelles choses, je conseille donc fortement l'écoute de cette démo, et des trois autres bien entendu. On y découvre tel un chercheur de trésors les origines de
Sonata Arctica. Le tout offert avec une petite leçon d'histoire à propos des débuts du
Metal Mélodique finlandais.
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