Forevermore

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17/20
Nom du groupe Control The Storm
Nom de l'album Forevermore
Type Album
Date de parution 25 Juillet 2019
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Darkest Fantasy
Ecouter07:15
2.
 Strike to Defend
Ecouter03:55
3.
 New Era
Ecouter05:03
4.
 Follow Me
Ecouter03:26
5.
 In the Night
Ecouter04:49
6.
 Chaotic Mind
Ecouter06:18
7.
 Hidden Wonder
Ecouter05:33
8.
 Curse of the Voiceless
Ecouter05:15
9.
 Forevermore
Ecouter13:07

Durée totale : 54:41

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Control The Storm



Chronique @ ericb4

09 Août 2019

Un retour en force de la formation britannique...

S'il est des formations aptes à prendre la mesure des enjeux mais aussi et surtout des risques encourus à chercher coûte que coûte à sortir de l'ombre, ce sextet britannique originaire de Bristol serait assurément de celles-là. Nombreuses sont celles à en avoir fait l'amère expérience, avec, pour conséquence, une disparition prématurée pour la majeure partie d'entre elles. Aussi, le combo d'outre-Manche aura-t-il patienté la bagatelle de quatre années depuis « Beast Inside », son premier et vibrant album studio, avant de revenir guerroyer dans l'arène, plus déterminé que jamais à en découdre ; le temps pour lui de peaufiner sa production d'ensemble, d'exploiter plus judicieusement encore son potentiel technique et d'affiner à la fois le trait mélodique et textuel de ses compositions. Ce qu'illustre son second full length « Forevermore », une auto-production où s'enchaînent 9 pistes sur un ruban auditif de près de 55 généreuses minutes. Cette fraîche et corpulente réalisation serait-elle synonyme d'un retour en force susceptible de propulser la troupe parmi les valeurs confirmées du power mélodico-symphonique à chant féminin ?

Dans ce dessein, depuis son précédent opus, le combo a opéré un remaniement de fond de son line-up. Dorénavant, à bord du vaisseau amiral nous accueillent : Firouzeh Razavi (ex-Liquid Sky), en remplacement de Kate Norris et suite à l'apparition fugace de Soheila Clifford, au chant ; Paul O'Shea (ex-Hellbastard), en lieu et place de Becky Baldwin (Fury, ex-Triaxis), à la basse ; Raedeon Mac (ex-Awake By Design) aux claviers ; Rich Shillitoe (Mercury Pain, ex-Seregon) et Matt Smith, substitué à Patrick Sanders, aux guitares ; Iliyan Vasilev (ex-Anastasis, ex-Nightmare), succédant à Nath Hutchins et après une brève incursion de Chris Chilcott (ex-Primitai) et Michael Brush (Holy Tide, Magic Kingdom, Sirenia, ex-Celestial Wish...), à la batterie.

De cette nouvelle collaboration émane une œuvre à la fois résolument pulsionnelle, volontiers headbangante, plutôt fringante et éminemment sensible, dans la lignée atmosphérique de son aînée, non sans rappeler Nightwish (première mouture), Epica, Delain, Lacuna Coil et Ancient Bards. Un propos qui témoigne parallèlement d'un enregistrement de bonne facture, ne concédant que fort peu de sonorités parasites ; avec un soin particulier apporté aux finitions par l'escadron. Quelque neuf années suite à sa création, à la lumière du présent effort, le collectif annonce clairement la couleur de ses louables et légitimes intentions...


A l'image de sa devancière, cette offrande évolue le plus souvent sur des charbons ardents, avec quelques pépites disséminées sur notre chemin. Ainsi, l'offensif « Strike to Defend » n'aura de cesse de faire claquer ses fûts et délivrer un riffing des plus corrosifs que n'aurait guère renié Epica. Voguant sur une magnétique sente mélodique, libérant un galvanisant délié à la lead guitare et réservant de grisantes montées en puissance du corps orchestral, le brûlot joue dans la catégorie des hits en puissance. On ne résistera pas davantage à la vague de submersion qui va s'abattre sur nous à la lecture de « Follow Me », tubesque up tempo d'obédience power symphonique dans la veine d'un Ancient Bards estampé « Soulless Child ». Doté d'un tapping effilé et de riffs épais, le tempétueux effort se pare également d'un refrain immersif à souhait, mis en exergue par les puissantes impulsions de la déesse. Et ce ne sera ni le fuligineux solo de guitare ni les insoupçonnées variations rythmiques qui nous feront lâcher prise, loin s'en faut. Quant aux enchanteresses vibes insufflées par l'épique et ''delainien'' « Chaotic Mind », cristallisées par un infiltrant cheminement d'harmoniques et moult coups de théâtre, elles feront plier l'échine à plus d'une âme rétive.

Quand le message musical se fait instrumentalement plus dense et techniquement plus complexe, une séquence encore vierge de toute réalisation, et en dépit des exigences et des pièges inhérents au redoutable exercice, la troupe n'a accusé pas l'ombre d'un faux pas. Ce faisant, nos compères nous livrent deux pièces symphonico-progressives d'envergure susceptibles d'aspirer le tympan, chacune à sa manière, sans avoir à forcer le trait. D'une part, le chevaleresque et ''nightwishien'' « Darkest Fantasy » délivre une sidérante force de frappe, un jubilatoire legato à la lead guitare et abonde en effets de surprise. A la belle, au regard de ses toniques et chatoyantes inflexions de contribuer à magnifier chaque arcane des 7 minutes que compte la luxuriante fresque. Par ailleurs, c'est sous le joug de claquements d'une régularité pendulaire d'un tambour martial et d'une cornemuse libertaire que démarrent les hostilités de « Forevermore », une pièce en actes de la démesure infiltrée par les poignantes modulations de la belle, que n'auraient reniée ni Nightwish ni Edenbridge ni même Leaves' Eyes. Foisonnant en effets de contraste rythmique, atmosphérique et instrumental, et recelant des arrangements orchestraux d'excellente facture, l'altière offrande poussera à un inconditionnel maintien de l'attention, et ce, tout au long des 13 minutes d'un hypnotique spectacle symphonico-progressif aux accents folk et cinématique. Un modèle du genre, qui pourrait bien finir par faire école...

Lorsqu'il ralentit la cadence, étoffant partiellement son œuvre de sonorités exotiques, le combo parvient à nouveau à encenser le tympan. Ce que démontre, tout d'abord, « New Era », orientalisant mid tempo aux faux airs d'un Epica millésimé « The Divine Conspiracy ». Pourvu d'une inaltérable et claquante basse adossée à une rythmique enfiévrée, le méfait nous octroie parallèlement des couplets finement ciselés relayés chacun d'un entêtant refrain. Mis en habits de lumière par les limpides volutes de la sirène, empruntant un sillon mélodique des plus ensorcelants, l'effort s'imposera sans jambage au tympan du chaland. Un poil plus tonique et jouant habilement sur les effets de contraste atmosphérique, s'inscrivant dans le sillage de Lacuna Coil, l'entraînant « Curse of the Voiceless » révèle de séduisants atours tout en nous imprégnant d'une touche dark gothique apte à nous glacer les sangs. D'une conception certes plus classique, le ''xandrien'' low/mid tempo « Hidden Wonder », quant à lui, n'en recèle pas moins de saisissants gimmicks guitaristiques, une kyrielle d'accords peu courus et une mélodicité toute de nuances vêtue. Et là encore, la magie opère.

Enfin, à l'instar du précédent manifeste, le chaland en quête d'apaisants espaces d'expression ne saurait être laissé pour compte. Eu égard à ses moments tamisés, comme elle nous l'a déjà démontré, la troupe serait dotée de cette rare habileté à nous immerger au cœur d'un tourbillon de saveurs exquises, ayant bien souvent pour effet de générer d'un battement de cils une irrépressible émotion chez les cœurs en bataille. Ainsi, « In the Night » se pose telle une ballade romantique aux airs d'un slow qui emballe, à même de procurer quelques frissons, et ce, dès les premières mesures au piano entamées. A mi-chemin entre Delain et Lacuna Coil, l'instant privilégié glisse sur une poignante sente mélodique sous-tendue par les ensorcelantes patines de la maîtresse de cérémonie. Lorsque le dispositif instrumental ouvre ses ailes, ayant pour corollaire de grisants changements de tonalité, il n'y aura plus qu'à se laisser porter par les vents ascendants vers d'oniriques contrées...


Au final, force est d'observer que nos acolytes ont réussi le pari de faire évoluer leur art tout en demeurant fidèles à leurs fondamentaux stylistiques. Ce faisant, nos six gladiateurs n'ont pas plaint leur peine, nous octroyant une œuvre à la fois frondeuse, efficace, émouvante, à l'ingénierie rutilante, et surtout plus éloignée de l'empreinte de leurs maîtres inspirateurs que naguère. De plus, nos compères ont-ils étoffé leur opulent propos de nouvelles sonorités et exercices de styles inédits, ouvrant alors très large le champ des possibles. Et ce, non sans avoir fait preuve d'une féconde inspiration et d'une sensibilité que pourraient leur envier moult de leurs homologues. Aussi, nous ont-ils concocté un set de compositions aux harmoniques moins convenus, aux mélodies plus abouties, et témoignant d'une plume qui, de fil en aiguille, s'est affinée.

Si l'originalité pourtant requise par un nombre croissant de fans du genre n'est pas encore inscrite au cahier des charges, l'orgiaque rondelle compense cette persistante carence par une infime minorité de bémols et l'octroi d'une technicité instrumentale éprouvée. Si l'identité vocale du groupe gagnerait à être un poil affermie, la frontwoman affiche néanmoins une réjouissante coloration de timbre et l'une ou l'autre oscillation apte à happer le tympan du chaland d'un claquement de doigts. Sans omettre un supplément d'âme dont la majeure partie de la proposition peut s'enorgueillir. C'est dire qu'au regard de leur seconde et rayonnante réalisation, nos belligérants reviennent désormais suffisamment armés pour tenir la concurrence en respect. Bref, un opus d'envergure et à l'énergie aisément communicative susceptible de propulser la formation britannique parmi les valeurs confirmées du power symphonique à chant féminin. Suite au prochain épisode, en espérant simplement ne pas avoir à patienter quatre autres longues années...

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