Si vous avez déjà lu ma chronique sur le précédent opus de
Beyond Twilight, vous comprendrez sans doute qu’il m’aurait été impossible de ne pas évoquer cet album, sorti seulement 13 mois après son prédécesseur !!
La nouvelle d’un changement de label pour cause d’un refus de sortir un disque nommé « trop avant-gardiste et partiellement invendable » m’aura mit la puce à l’oreille. Mal leur en a pris car, actuellement supportés par les Allemands de
Massacre Records, ils peuvent se mordre les doigts de ne pas avoir sorti un des albums les plus exceptionnel qui ne soit sans doute jamais été créé dans toute l’histoire de la musique. Et si je vous dis unique, ce ne sera ici en aucune mesure des paroles en l’air, car sa structure est absolument inédite.
Imaginer un dédale musical de 37 minutes, divisés en 43 parties pour ne former finalement qu’un seul et même morceau, unique !!! Si la chanson unique à déjà été citée, il n’y a absolument rien à voir avec les travaux de
Meshuggah, de
Devin Townsend ou de
Dream theater, où l’on trouvait certes une ligne directrice, mais tout de même des titres indépendants qu’il était possible de séparer car possédant leur propre structure. Impossible ici, où l’écoute individuelle d’une partie ne donne rien car tout se suit, se tient et s’imbriquent comme un immense puzzle. Un puzzle ayant la géniale particularité de pouvoir se lire dans n’importe quel ordre, tout s’enchaînant de toute façon quoi qu’il arrive.
Venons-en maintenant au point de vue musical, ayant une fois de plus changé de vocaliste (trois en trois albums), le groupe peut se targuer d’avoir trouvé un chanteur absolument extraordinaire, en la personne de Bjorn Jansonn, car si le chant est finalement peu présent, laissant la place à de nombreuses plages musicales, ses interventions sont d’une perfection peu commune. À la fois agressive, mélodique, hurlé et d’une technicité ahurissante dans les notes aiguës (rare sont les chanteurs à posséder un tel coffre), son chant fait de chaque écoute un voyage incroyable dans les méandres de tout ce que peut offrir un artiste comme Finn
Zierler, dont il a écrit la moindre note, tout étant sorti de ce cerveau visiblement dérangé, oeuvrant à créer toute une gamme de sons tous plus bizarroïdes les uns que les autres.
Epique, symphonique, d’une étrange noirceur, profondément malsaine, terriblement novatrice et surtout extrêmement dérangeante, l’écoute de ce nouvel opus est une fois de plus une épreuve qui ne sera pas à la portée de tous, il faut bien l’avouer.
Une puissance dantesque succède à des hurlements déchirants de sincérité, supportées par une production repoussant les limites de l’imaginable en termes d’énormité. Les guitares sont si présentes, et ce son de batterie titanesque laissant entendre le moindre coup de pédale, et ces solos supersoniques jouissifs, sortant de nulle part, avec toujours une technicité affolante.
Si les passages à l’orgue sont très nombreux, ils ne font que renforcer ce sentiment unique d’originalité et d’absolu, comme si le groupe avait réellement touché un point véritablement unique. Beaucoup plus lumineux que les autres opus, celui-ci est néanmoins plus grave et solennel que les précédents, ajoutant une maturité encore supérieure.
En dire plus serait difficile, il y a tant à dire que l’on ne pourrait en faire le tour qu’en un roman entier !!! Personnellement, j’écoute cet album depuis plus d’un an et je possède toujours cette écoute naïve du premier jour tant j’ai l’impression de toujours écouter de nouvelles choses, il y a tant d’éléments superposés, tant de nappes paraissant presque subliminales. Parfois, il me semble entendre un cirque de l’horreur, je ne pourrais dire pourquoi, mais des images de clowns terrifiant me hantent, rappelant ça de Stephen
King.
Et le meilleur reste selon moi que le début de l’album n’est pas totalement le début et la fin pas totalement la fin. La première et l’ultime piste sont en effet très ressemblantes et l’idée d’une boucle infinie représenterait vraiment l’album, une écoute vers l’infini, à la fois vide et pourtant tellement enrichissante. Une œuvre sans fin qui ne révèlera jamais totalement ses secrets, une œuvre d’où l’on ne pourrait citer aucun défaut, sous peine de véhiculer la plus horrible des mauvaises foi. Même le magnifique atwork est à l’ombre des critiques tant il semble créé pour l’album, à la fois mystérieux et d’une beauté dérangeante, sans oublier le symbolique message « truth and justice » inscrit sur la main du personnage et représentant les valeurs les plus importantes selon le créateur de ce chef-d’œuvre.
Incroyable, exceptionnel et surtout profondément artistique, c’est avec ces trois adjectifs que l’on citera l’œuvre la plus novatrice n’ayant jamais vu le jour dans l’histoire du métal, une puissance émotionnelle palpable.
La perfection a trouvée un nouveau nom :
For the Love of Art and the Making.
21/20 (pour bien faire comprendre qu'une note compte bien peu par rapport à l'écoute de l'album !)
Sinon les autres albums sont comment?, j'ai vu ta chronique de Section X que je pensais me procurer...c'est d'après toi le plus intéressant après celui-ci?
Je vais pouvoir combler mes lacunes car j'ai trouvé le précieux à 3euros dans un Easy Cash...
Première écoute programmée pour demain, j'ai hâte...
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