Si il y a un bien un groupe en ce moment sur lequel je lui parierais un avenir glorieux, c’est bien
A Day to Remember. Le fait est que le quintet tourne à bloc dans ma platine depuis quelque temps et en fait littéralement mon coup de cœur du moment. Et c’est grâce à ce groupe qui sort sont épingle du jeu que
Victory Records sort un peu la tête de l’eau, submergée par les hordes de clones qu’il produit. Dieu sait seulement le succès foudroyant qu’il pourrait avoir, si ce groupe tendait à être un peu plus connu, en particulier auprès des jeunes âmes à la recherche de nouvelles sensations pour assouvir leur dynamique et éphémère violence.
Formé en 2003, ces petits gars d’Orlondo (Floride) ont tout pour eux, un style et une énergie débordante. Leur premier album (
And their Name Was Treason) est sorti en 2005 et
For Those Who Have Heart est en réalité sorti depuis janvier 2007. Mais je vais vous parler ici de la réédition. Leur musique est un pot au feu d’influences diverses purement originale et terriblement efficace, un velouté brassé avec un peu de punk rock, de hardcore, le tout sauvagement métallisé avec un zeste de deathcore. Imaginez simplement du Blink 182, ou bien même du Green Day époque Basket Case, avec des break hardcore New-Yorkais accompagnés derrière par des furieux qui répète en cœur les paroles. Cela vous donnera un aperçu de ce qu’est capable de faire
A Day to Remember. Pour comparaison, leur son s’inscrirait dans ce que peut faire un groupe tendance tel que
Enter Shikari avec les samples électronique en moins.
Surprenant et foudroyant départ qu’a ce
For Those Who Have Heart, ouvert par
Fast Forward 2012 qui fait l’impasse sur toute intro, privilégiant un démarrage en trombe afin de mettre le tarif d’entré de jeu. On comprend alors de suite grâce à ce court titre (1 minute 33) ce qui nous attend par la suite, un chant à l’alternance punk/screamo, des guitares gentillettes qui basculent vers de méchantes mosh parts élancées par ce boost bast que beaucoup utilisent qui permet de donner une puissance considérable à celles-ci. Durant tout le reste de l’album, les morceaux vont suivre cette inlassable conduite sans pour autant lasser nos oreilles, grâce en particulier à ce chant inspiré, accrocheur et parfaitement exécuté par
Jeremy McKinnon (si ce n’est un manque de puissance sur les parties brutes). Alors du coup on se surprend à les chantonner ou à les siffler au boulot, parce qu’on a fait fumer le CD le matin dans la voiture, et vous comprenez aussi du coup pourquoi les gens vous regardaient bizarrement lorsque vous étiez arrêté aux feus (la faute à un air-guitar sur le volant et le pommeau de vitesse un peu trop démonstratif pendant les mosh parts).
Et ces morceaux que vous siffler sont bien sûr ceux qui sortent du lot tel que
Monument et le feeling de la rythmique terriblement bien sentie, Colder Than My
Heart If You Can Imagine qui relance la cassure causée par la ballade The Price we Pay qui a tout de même permis d’apprécier à sa juste valeur le chant de
Jeremy, en passant par Here’s To The
Past, sans oublier le fabuleux bouquet final qu’offre Start The Shooting. Si je m’écoutais je les citerais toutes tellement les titres sont accrocheurs.
Du fait de la réédition, quelques bonus tracks ont été ajoutées, le ravageur
Heartless et le très efficace You Should’ve Killed Me When You Had The Chance tirés de leur premier album, ainsi que l’étonnante reprise Since U Be Gone de la chanteuse pop américaine Kelly Clarkson.
Et la générosité de ADTR ne s’arrête pas là car cette réédition était l’occasion aussi d’offrir aux fans un DVD d’une de leur prestation live, qui a plus ou moins d’intérêt du fait d’un son médiocre, mais qui permet au moins d’apprécier le dynamisme du jeune public qui s’envoi littéralement en l’air (oui c’est le gros bordel quoi!). Autant s’attarder sur l’interview en bonus.
Au-delà de leurs airs d’adolescents avec un son qui sent bon les campus de college,
A Day to Remember se démarque de tout de ce que les ricains peuvent pondre dans le sujet (un œuf est un œuf, ils se ressemblent tous…). Soucieux de soigner sa propre identité, ADTR arrive d’outre-Atlantique pour souffler un vent frais de nouveauté mais le tout sans rien inventer. Ce qui vaudra surement à ce que je classe cette réédition de
For Those Who Have Heart parmi mes albums de l’année. Le style ne va pas plaire à tout le monde, loin de là, libre à chacun d’apprécier les structures pour lesquelles opte le combo. Une chose est sûr, celui là je le garde au chaud pour cet été (vous savez pour les barbec’ !).
Note : 17,5/20
Blackpsychoz
Extrait du webzine : www.metalsickness.com
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