Fort de débuts plutôt réussis avec son premier disque, «
Spell of Iron »,
Tarot remit le couvert deux années plus tard pour son deuxième méfait intitulé «
Follow Me into Madness ». Comme à ses débuts, le line-up demeure inchangé, et, dans l’ensemble, le son du groupe est resté le même en mélangeant du Heavy Rock des années 70 (non je ne le ferai pas une fois de plus) avec de bonnes doses de NWOBHM des années 80, le tout givré de manière appropriée avec une saveur mélancolique nordique. Comparé à ses débuts qui étaient presque complètement rapides et déchaînés, avec ce disque,
Tarot décida de changer un peu la donne à cause de "l’angoisse des attentes du deuxième disque" qui a déjà coûté cher à d’autres groupes par le passé. Ce faisant, le combo finnois a donc opté pour un ensemble solide de
Metal plus dur et plus dynamique, avec des headbangers rapides qui ont été mélangés sur des airs grinçants à mid-tempo en passant par la ballade obligatoire.
Aussi, afin de ne pas se prendre des critiques négatives pour ce second travail, le groupe décida de faire appel à Kassu Halonen, un producteur de premier plan qui avait également produit «
Spell of Iron », tandis que Dan Tigerstedt fut le responsable de son enregistrement. Dès lors, entre ces mains compétentes, et bien que «
Follow Me into Madness » eut une production très similaire au premier, il contient un peu plus d'écho et le matériel général reste à la fois assez clair et lourd. Qui plus est, le légendaire Marko Hietala (ex-
Nightwish) nous gratifie sur celui-ci d’une capacité vocale bien meilleure par rapport à l'opus précédent tout comme les performances techniques globales des membres du groupe.
De surcroit, ce constat général se ressent dès l’entame du disque avec "Descendants of
Power", une compo commençant en puissance avec un excellent riff de guitare et un rythme de batterie infernal où la voix de Marko possède un beau timbre, grave et puissant. Dans ce même registre, le génial "
No Return" débute par une guitare assez calme, mais par la suite, le tempo augmente et la chanson progresse jusqu'à la fin comme un morceau de musique de base légèrement plus rapide que le tempo moyen. Il faut dire que ce titre emportera l’auditeur dans un voyage sonore grandiose car il est pourvu d’un solo cinglant précédé d'une savoureuse mélodie d'harmonie à deux guitares à l'instar du point culminant de cet opus qui reste sans conteste "Breathing
Fire". En effet, il s’agit là d’un morceau rugissant avec vitesse grâce à son riff de guitare lourd boosté par le cri dévastateur de Marko.
Vous l’aurez compris, à l’écoute de ces quelques pistes, il est indéniable que
Tarot a réussi son pari d’égaler, voire de surpasser pour certain son aîné ; et cela se confirme d’autant plus avec une magnifique ballade ayant pour nom : "
Shadow in my
Heart". Dans celle-ci, Marko Hietala réussit une fois de plus à nous émouvoir par l’émotion que dégage sa voix, notamment par le fait de laisser un sentiment serein et apaisé tout au long de sa durée.
Toujours dans ce mélange de sentiments et d’émotions, "
Rose on the Grave" demeure un titre calme, mais il impressionne par son refrain très accrocheur mélangé à des mélodies envoûtantes tout en faisant ressentir un sentiment un peu plus épuré et plus mature.
Bien évidemment, il est rare, voire impossible de dénicher un disque qui soit parfait de bout en bout ; et comme toute chose existante dans ce monde, on y trouve un petit bémol intitulé : "
Blood Runs
Cold / Happy
End" dans laquelle on ressent indubitablement une composition faite rapidement (pour ne pas dire bâclée). En général, cela ne pose pas de soucis quand c’est bien ficelé, mais lorsque la ballade country finale surgit à la fin de cette composition, et bien que cela puisse être drôle en soi, elle n'a rien à voir avec la chanson de base, ce qui accentue fortement cette faiblesse.
Malheureusement pour l’auditeur, "I Spit
Venom" est le deuxième faux pas du disque en représentant à nouveau ce ressenti de remplissage, et bien que rien ne soit particulièrement génial à son écoute, son combo de batterie angulaire donne à la chanson un look distinctif lui permettant de se défendre un peu parmi les titres plus prenants.
Du reste, "
Lady Deceiver" contient une ligne de basse très présente et puissante, et le chant est très mélodique et très accrocheur, tandis que la chanson titre présente plus de profondeur en commençant avec un son de guitare clair permettant de se laisser bercer par la voix de Marko qui chante avec une telle émotion qu'il est clairement à l'intérieur de la chanson et du texte. Enfin, "I Don’t Care Anymore" reste respectable, mais elle n’est clairement pas la meilleure composition de cet album, notamment par le fait qu’elle ait tendance à passer sans laisser d'impressions mémorables, même après plusieurs écoutes.
En définitive, ce deuxième effort de l'un des meilleurs groupes de Heavy
Metal finlandais est admirable, puisqu’on peut dire qu’il est dans la continuité de son prédécesseur. Bien que quelques chansons semblent se confondre, le niveau d'énergie est élevé et permet de passer un bon moment lorsqu’on décide de lui accorder du temps et de l’attention.
Bref, cet album semble toujours d’actualité à notre époque alors qu’on ne peut pas en dire autant de la plupart des enregistrements de cette époque publiés en Finlande. Malheureusement pour
Tarot, ils ne pouvaient pas continuer immédiatement sur cette lancée puisqu’à cause de quelques problèmes avec la maison de disque, suivis d’un changement de line-up, il leur aura fallu attendre cinq années avant que le prochain album de ces maîtres du
Metal finlandais puisse voir le jour. Fort heureusement, ils ont survécu à l'adversité, et le cadet «
To Live Forever » sera encore un succès ; mais ça, c’est une autre histoire !
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