Temnozor est un groupe sacrément méconnu malgré son black folklorique et tout ce qui va avec joliment ficelé. Si on laisse de côté leur idéologie assez minable et que l'on se laisse porter par la musique, on découvre un groupe plus mélancolique que brutal, plus poétique que metal avec tous ses instruments à vent.
Allez les amis, on s'assoit et on écoute...
Le groupe, d'origine russe, mélange chant clair de toute beauté avec des chants gutturaux black bien crades, musique metal avec double pédale à fond et guitares tranchantes contre flûtes, pipeau et autres violons et instruments acoustiques.
Avant d'attaquer la chronique de l'album, attardons nous un instant sur la pochette. De dominante bleue, elle représente un drakkar viking en pleine tempête. Les effets d'ombre et de lumière sont bien réalisés mais c'est avant tout la texture crépitante qui en fait tout l'intérêt. Au sommet figure le logo du groupe, en russe, avec un symbole pagan au centre et un oiseau qui prend son envol. Une illustration qui laisse attendre un album assez doom et c'est ce que l'on imagine lorsqu'on voit qu'il ne figure que 7 titres.
Le voyage commence avec une pièce dotée d'une intro atmosphérique assez doom jusqu'à l'arrivée de percus acoustiques pour un son très authentique. "
Folkstorm of the Azure Nights" est un véritable bijou épique de presque 9 minutes où les chants murmurés de l'intro se font écho, puis une sacrée accélération au bout de 3 minutes avec le son qui éclate ! Guitares tranchantes, batterie et chant saturé de toute beauté. Le titre finit en douceur avec des flûtes en décrescendo. L'album commence très fort !
De la brutalité, le groupe en a à revendre : "Uranakrik" et "Watch the Falcons Fly" avec de la batterie plus rapide sans pour autant aller jusqu'à une chanson entièrement à la double pédale. Les morceaux, complexes, servent des mélodies avec des instruments traditionnels et use parfois de samples de bruit de guerres ou de vent, de cris de corbeaux...
Le morceau le plus conventionnel est "
Arkona", c'est aussi le plus court avec seulement 5 petites minutes. Il débute avec des flûtes pour lancer une alternance chant clair / cri et une répétition du même mot "
Arkona". Le final est plus intéressant avec un chant narratif une fois de plus en russe.
Mais pour moi, l'originalité de ce groupe et de cet album réside plutôt dans les pièces maîtresses de mélancolie.
"Where the Lazure Skies Tear the Hearts Apart" qui prend par là ou ça fait mal avec un final à pleurer. Sur ce titre, une mélodie très simple à la guitare acoustique définit le morceau si bien que l'on se demande si c'est bien le même groupe qui vient de nous signer "Uranakrik". On trouve une fois de plus du chant clair russe porté par une voix grave au combien belle. Le chant saturé revient toutefois de plus belle, comme pour bien rappeler que l'on a bel et bien à faire à un combo extrême.
"As the
Autumn Razors Sing Above my Veins" est autre pièce mélancolique que nous signe le combo. Bien que plus rapide que certains titres, c'est celui qui sonne le plus doom de l'album.
Enfin, la dernière chanson, si sentimentale et si intime qui clôt ce chef d'œuvre paganiste est "Tell me, ye Scarlet Dewscented Sunrises". La seule remarque que je pourrais souligner est qu'elle aurait gagné à être légèrement plus lente sur l'intro. Le chant, parsemé de chorales, est une alternance entre chant narratif grave et notre bon vieux chant clair russe. Ce titre clôt l'album de manière magnifique.
Que dire, sinon que Temnozor nous offre ici un magnifique voyage à bord d'un drakkar viking, devant une belle pièce de steak de renne en écoutant résonner les flûtes dans le vent. Une très belle pièce de black folkorique à écouter sans à priori et avec passion...
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