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Nom du groupe Eklyps
Nom de l'album [email protected]
Type Album
Date de parution 26 Novembre 2011
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. Don't Bother a Thirsty Goblin
2. Jil'tha
3. Motherfolker
4. More Than I Am
5. The Key
6. Don't Mix Up Your Feet
7. Lucia
8. Sweet Standstill
9. Mermaid
10. Icarus
11. Lha Uainh
12. Without a Name
13. Wyvern
14. Been Here Before
15. Another Journey

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Eklyps


Chronique @ AlonewithL

14 Décembre 2011

de quoi se satisfaire de ce premier grand opus autoproduit, contenant ses petits endroits cachés

« [email protected] », c’est une adresse e-mail si je ne me trompe pas. Qui est ce mystérieux internaute? Et à quel pays peut bien correspondre « ek »? Pour le découvrir, il faudra interroger le groupe « Eklyps », bien au courant des mœurs et coutumes de certaines créatures, et plus singulièrement des gobelins. Leur réponse est stupéfiante. Le personnage au bout de l’adresse ne serait en fait qu’un humain, partagé par une double vie, une double identité. Le cadre Roger devient par simple clic de souris Kraleök, le guerrier gobelin. La formation folk poitevine « Eklyps », qui en est à son tout premier album, après un EP festif et aguicheur au nom tout aussi barbare de « An-Folki Gobeleijn », vous invite à en connaître un peu plus sur la vie de Roger et celle des gobelins. Rendez vous est pris à l’auberge de la forêt.

Que le chemin de « Don’t Bother a Thristy Goblin » a l’air effrayant. On y entend dans cette nuit noire aux fonds des bois, des oiseaux s’envolant des fourrés, le croassement de quelques crapauds, le jappement lointain des chiens, et le craquement des feuilles sous nos pieds. Ce petit sentier mènera à un lieu de vie paisible, de paix et de gaieté, à une auberge peuplée par les plus étranges créatures des forêts. Le violon capte alors notre attention au milieu de ce bestiaire en agitation. Il va entamer alors le morceau « Jil’tha ». De cette entrée enchanteresse dans la pure tonalité et tradition celtique, nous voilà retombés dans une ambiance bien alourdie et sombre au niveau des couplets. Quasi doomesque dans le jeu produit par les guitares. On s’éloignerait donc de l’entrain qui avait animé le précédent EP. De joyeux, on ne retiendrait plus que le refrain. Un bon titre qui fera preuve en revanche de longueurs, de quelques coupures peu avenantes. Charline aurait adopté un chant plus feutré, presque cruel. Une lassitude est reproduite dans le ton de sa voix. Autre acteur incontournable, le violon serait là pour tenter de la consoler sur « More Than I Am », tentant même quelques airs folkloriques traditionnels très connus. Un titre aussi un peu victime de sa longueur.

On sent de la morosité dans l’air. Le temps est à l’orage et cela tonne dans une humeur grisâtre sur « The Key ». Le jeu y est dur, froid. Pas franchement très emballant mais bien mené tout de même. Une mise en branle sèche et une densité musicale qui apporteront un côté fatidique au titre « Icarus ». Le chant apparait rampant, simulant une lourde fatigue. Ce qui n’empêchera pas au violon d’entamer ses petites ritournelles. Le violon de Laurent sera plus à la lutte avec les changements d’humeurs de « Motherfolker », alternant passages lourds et obscurcis avec des moments plus joviaux. Il parvient à contenir quelques crispations, accompagné de la belle voix séduisante, un brin sévère, de Charline sur « Lucia ». À noter ici un petit défaut, que l’on retrouve également, sur d’autres morceaux; on assiste à un break qui serait trop léger, ne permettant pas de bien relancer la suite. Celui de l’excellent « Sweet Standstill » n’aura pas à se faire reprocher ce point de détail. Musique et chant s’imbriquent, langoureux, emportés, ballotés par les courants. Quand on évoque la mer, on en vient de suite au titre suivant « Mermaid », joyau de l’album. Une ballade acoustique, vivifiante et fragile à la fois. Toute la magie de l’univers celtique. Un soleil couchant qui se reflète sur la mer d’Iroise.

Cela prendrait des contours tout aussi enchanteurs sur « Don’t Mix Up Your Feet », grâce aux efforts multipliés produits par le violon. Un instrumental riche et particulièrement énergique. Un dynamisme qui viendra aussi s’emparer de « Without a Name ». Cela cogne, et tout est misé sur le régime et l’intensité. La guitare s’exprime plus à son avantage, et la flûte tenue par Loïc Méhée fera ici sa seule entrée du volume, nous ouvrant un très beau passage folk. Les instruments voudraient-ils échapper au contrôle de leur maîtresse? On peut d’ailleurs sentir avec « Lha Nainh » leurs frémissements dans l’attente d’une libération prochaine. Planant, énigmatique. Son break est d’ailleurs un pur moment d’ivresse. Mais une certaine palpitation dominant sur « Wyvern » nous réveille. La rythmique donne de la force, mettant à mal le chant, qui jusqu’alors dominant et sûr de lui, devient soudain craintif. « Been Here Before » sonnera le glas. Le folk n’est plus manié que par vives secousses, par une force déterminée. Craquant de toutes parts et emportant tout à la fin.

Après pareil spectacle, les convives qui ne disaient mot, commencent à reprendre leur agitation, rangeant leurs couverts, sortant leurs dernières blagues, leurs derniers rôts. Il est temps de partir, il est temps de se coucher. C’est une « Another Journey ». Nous voilà donc reparti par notre chemin, après avoir rencontré « Eklyps » et écouté son histoire. Le volume en lui-même est contrasté par rapport à son précédent EP. Plus terne, incorporant des passages à vide assez gênants. Certains titres auraient même fâcheuse tendance à perdre de leur âme au fil de la durée. Néanmoins, on a de quoi se satisfaire de ce premier grand opus autoproduit, contenant ses petits endroits cachés, ces lieux de vie d’où nous guettent les gobelins, lorsque l’on vient à parcourir une forêt, croyant celle-ci, à tort, dépeuplée. Ouvrez votre imaginaire, parcourez ce sentier emprunté, faites impasse sur l’aspect taciturne des lieux. Roger est quelqu’un comme vous et moi, cherchant à s’échapper de ses contraintes, à s‘évader et à s‘isoler dans un endroit merveilleux. Si vous avez un peu de temps à vous, écrivez lui un mot gentil à l’adresse [email protected] .

14/20

4 Commentaires

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KeLvin03 - 14 Décembre 2011: Merci pour la chronique, je découvre et je trouve l'album vraiment pas mal.
Bonne continuation à eux
krakoukass56 - 14 Décembre 2011: Bien trippante ta chronique Alone, merci !
AlonewithL - 15 Décembre 2011: Je vous remercie. ^^
Skalyto - 31 Janvier 2017: Personellement mon morceau favori de l'album c'est Icarus
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