Après la sortie d'un EP réjouissant et d'un album à la tournure moins metal, mais tout aussi potable, nous pouvons être surpris de ne pas voir plus émerger la formation limougeaud-poitevine "
Eklyps". En effet, peu au niveau local connaissent encore son existence tellement elle peut paraître effacée dans le paysage. C'est regrettable au vu et au su de sa qualité sur support studio et en live aussi. Il faut dire que leurs sonorités sont atypiques et se démarquent quelque peu de la scène habitude. Son choix est porté à un attachement pour "
Skyclad", mais l'ambiance celtique, renforcée par la voix légèrement bluesy de Charline lui octroient une personnalité et un charme certain. Le groupe, à l'ombre de tout, poursuit sa route et tente qu'on se rappelle à lui grâce à l'édification d'une nouvelle pièce à son édifice, par la sortie d'un mini intitulé "Back to Brüton". L'Ep se distingue par un retour plus distinctif du metal, il hérite aussi du passage de l'album de 2011. En cela, c'est un compromis entre deux visions.
Le groupe a usé des jeux de mots dans la recherche de ses titres. "Alice in Wonderment" est une allusion à Alice au pays des merveilles. Ce morceau qui ouvre l'EP est dans un folk metal celtique assez dynamique, comme on avait pu voir sur leur précédent mini. La différence avec ce début de carrière repose dans la voix de Charline adoptant un ton légèrement grave. On y note notamment un break lancinant malgré l'insistance de la gratte. Il y a plus d'entrain et de joyeuseté avec l'autre titre ayant bénéficié aussi d'un jeu de mot, je veux parler bien sûr d'"Armagayddon". Le celtisme à tendance irlandaise y est très présent en grande partie grâce au formidable apport du violon, un instrument essentiel dans l'identité musicale d'"
Eklyps".
Le violon de Laurent est néanmoins relayé en second par ce qui ressemble être une mandoline sur le champêtre "Walking by Aside", ayant lui une approche autre qu'irlandaise, presque plus tribale aussi, à en juger les percussions. Pourtant en douceur, posé, quasi assoupi. Cette légèreté est également palpable à travers "The
Shores of Atlantis" qui se comporte comme une ballade. Un titre gagné par une certaine pesanteur et plus subtil qu'il ne parait. On pourrait le qualifier de morceau à tiroirs. Le contraire en somme de "The Trolls Waltz" dans une approche linéaire assez similaire à la majorité des compositions de l'album ultérieur. Le ton du chant y est davantage pesant et on salue l'entame de basse et le côté jazzy que l'on y décèle parfois.
"
Eklyps" a cherché à revenir sur ses pas, essayant de reprendre le celtisme ou les valeurs metal qu'ils avaient un peu laissé de côté. Ce n'est juste que quelques pas en arrière dans un soucis de meilleur dosage ou de meilleur positionnement. L'équilibre recherché est néanmoins concluant, même si le titre qui devrait les propulser sur la grande scène n'est pas encore du compte. Encore des compositions comme celles-là et quelques dates autour de la France pourront néanmoins bâtir une réputation honnête à un groupe méritant qui a curieusement échappé aux radars depuis le temps. L'hésitation n'est pas une coutume, elle est inutile, et tout profite aux plus audacieux. Le monde et ses cités ne se découvrent que sous le pas de leurs conquérants.
14/20
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire