Fighting Back

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15/20
Nom du groupe Battlezone
Nom de l'album Fighting Back
Type Album
Date de parution 1986
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album40

Tracklist

1. Welcome to the Battlezone 03:25
2. Running Blind 04:44
3. Welfare Warriors 04:40
4. Too Much to Heart 04:45
5. Warchild 02:50
6. (Forever) Fighting Back 02:21
7. Feel the Rock 03:08
8. Voice on the Radio 03:09
9. In the Darkness 04:11
10. The Land God Gave to Cain 07:21
Total playing time 43:00

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Battlezone


Chronique @ lerodeur

03 Mai 2008
Happy birthday Paulo !
Nous sommes à la fin de l'année 1986 (si ! si ! on y est, je vous assure !) et aujourd'hui, c'est un jour un peu spécial pour Paul Di'anno qui fête avec quelques amis le cinquième anniversaire de son éviction comme un malpropre du plus grand groupe de heavy metal européen, j'ai nommé… mais est-il besoin de le préciser ?… bon allez, si, précisons-le à ceux qui sortiraient de 30 ans de coma ou dès fois qu'il y en a qui croiraient qu'Agressive Agricultor est le plus grand groupe de metal européen (ce qui peut d'ailleurs se discuter, mais bon, là non, c'est pas ça) : le groupe Iron Maiden. Cinq années qui auront vu les anciens camarades de jeu de notre ami drogué réaliser pas moins de quatre albums et un double live, se livrer à trois tournées planétaires et ramasser le pactole à la SACEM.

Du côté de Paul Di'anno, il faut bien le reconnaître malgré le respect dû aux anciens, le bilan est plus mitigé : un album vaseux de hard FM sorti deux ans plus tôt et que personne n'a écouté hormis quelques japonais égarés, une VHS live disponible uniquement en import suédois, un projet de all star band nommé Gogmagog (?!) en compagnie de Clive Burr, Neil Murray, le débutant Jannick Gers, Pete Willis et Russ Ballard, resté, on ne sait pourquoi, au stade des maquettes, suivi d'un un exil américain stérile, de beaucoup de bières, d'un peu trop de dope, de quelques coups de boules échangés avec divers musiciens dans les backstages pour cause de divergence artistique et c'est à peu près tout. Cinq ans de foutus en l'air, ou presque.

On en est là, donc, lorsque Paul Di'anno décide de reprendre les choses en main. Nouveau départ, nouveau groupe, nommé Battlezone (ou Paul Di'anno's Battlezone, bien que Di'Anno ne souhaitait pas en premier lieu voir son nom apparaître sur la pochette). Un vrai groupe, croit-on cette fois, pas un backing band dévouée à la star déchue ni une réunion de happy few. Une équipe de besogneux susceptibles d'assurer albums et tournées, composée, entre autres, du batteur Bob Falk (alias Sid Falk, un bon client, futur cogneur chez les thrashers d'Overkill) que le vocaliste a rapporté dans ses valises de son périple américain, et surtout, du guitariste John Wiggins, anciennement six-cordiste chez Tokyo Blade, formation qui fut durant quelques années l'un des plus gros espoirs du heavy metal britannique avant d'exploser en plein vol sur fond de polémique speed/FM et de pression industrielle. Di'anno se déniche un label indépendant, le hautement méconnu Raw Power / Shatter Records, dont il devient la priorité et qui lui offre une totale liberté artistique. Mais le revers a sa médaille : le label n'a pas les mêmes ressources qu'EMI et la production du premier album de Battlezone s'en ressent.

L'indigence de la production est à vrai dire le (seul ?) gros point faible - mais de taille - de cet album. Un son brouillon, presque "garage", qui relègue toute tentative rythmique dans un brouhaha pâteux et qui sabote les harmoniques de la moindre partie acoustique ayant le malheur de se présenter. La formation se plaisant à pratiquer un hard rock burné de pure inspiration NWOBHM (pas vraiment une surprise, vu le casting), "Fighting Back" sonne pour le coup plus "roots" que les plus obscurs pionniers anglais qui, 6 ou 7 ans auparavant, enregistraient sans budget aucun, leurs premiers 45 tours cracra pour le compte de Neat records. L'illusion est parfaite, le problème est que nous sommes fin 1986 (je vous le rappelle !), une époque où la production mondiale de musique à cheveux longs s'est largement orientée vers le heavy metal de sidérurgiste et le hard rock mélodique à gros son, aussi ce premier effort discographique de Battlezone paraît-il quelque peu rétrograde.

Mais qu'importe, après tout, les effets de mode et les considérations mercantiles, si l'on veut bien faire abstraction de sa production périmée, "Fighting Back" reste un très bon disque. Pas un skeud révolutionnaire, mais une ribambelle de hard rock songs nerveuses, inventives et bien torchées sur lesquelles l'ancien gouailleur de "wrathchild" "running free" et autres tubes impérissables de l'âge de fer vient poser une voix de gargouille restée intacte malgré les ans, l'alcool et les mycoses.

Inutile de détailler chaque titre, tous présentent peu ou prou un certain intérêt, qui un riff bien placé, qui un refrain qui pète ou une ligne vocale implacable, la palme revenant sans doute au dernier titre de la face A, "the land god gave to cain", pièce constituée de plus de 7 minutes de montées en puissance et de moments d'accalmie et qui a le bon goût de ne pas se vautrer dans la mauvaise opérette pompière à la sauce "epic metal" ni de chercher à imiter les morceaux à rallonge tels que pratiqués par certains anciens collègues. A noter, comme le nom du projet l'indique ("zone de combat") que la majorité des chansons possède un thème commun, celui de la guerre (nucléaire, tant qu'à faire !) d'où quelques effets martiaux de roulements de tambours et de bruits de mitrailleuse bien sentis, quand bien même il ne s'agit nullement d'un album conceptuel (ça peut parle aussi d'amour impossible, d'un mec amoureux de sa radio ou de rock n'roll).

Quant à savoir si ce premier effort présente quelque accointance avec les deux premiers disques de la Vierge de Fer et si le disque pourrait plaire au fan de base, la réponse, est "et bien oui, il reste bien des stigmates de la grande époque" et "peut-être, probablement, pourquoi pas !". On peut parfois penser à une version speedée et crado de l'album "killers" enregistrée en loucedé dans le dos du bassiste (les titres "warchild" et "running blind", par exemple), et puis il y a cette voix qui retrouve des inflexions familières, notamment sur les passages en arpège où l'ambiance d'un "remember tomorrow" n'est jamais bien loin. Mais beaucoup de titres se démarquent toutefois très notablement du style Maiden, et s'il fallait vraiment établir une comparaison, ce serait davantage vers d'autres pondeurs de riffs de la NWOBHM qu'il faudrait lorgner, le Tokyo Blade des deux premiers albums, par exemple, pour les riffs et l'accroche mélodique de certains titres, ou les albums du groupe Tank pour le côté énervé et garage.

L'aventure Battlezone connaîtra une suite l'année d'après, mieux produite mais plus inconstante, puis une autre à la fin des années 90 dans un style qui n'aura plus rien à voir. S'il faut découvrir un album de Battlezone (voire un album du Paulo post-Maiden) autant choisir ce "Fighting Back" qui reste une pièce très honorable, à une époque où Di'anno ne s'est pas encore laissé complètement dévoré par son trop lourd passif. Le vocaliste et ses formations successives, changeantes et bien souvent bidons feront rarement mieux par la suite.

Note : 14/20

Le rôdeur.

8 Commentaires

9 J'aime

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samolice - 30 Septembre 2012: Zaz a raison! Reviens le rôdeur et fais nous de nouvelles chros aussi inspirées.
grogwy - 03 Avril 2016:

En 1986 Paul Di'Anno est de retour, et dans le monde du Heavy Metal cette fois-ci.
En effet en 1984 il avait sorti l'album "Di'Anno", un bon disque de Rock F.M. mais qui n'avait pas trouvé son public (hormis au Japon).
Battlezone fait donc figure de vrai come-back pour l'ancien frontman de la "Demoiselle de Fer" qui est épaulé par le guitariste John Hurley qui a composé tous les titres (textes inclus, sauf le premier), le guitariste John Wiggins (ex-Tokyo Blade), le bassiste Pete West, et le batteur Bob "Sid" Falck (qui a composé le premier titre, et rejoindra les thrashers d'Overkill quelques mois après la sortie de "Fighting Back").
Que dire de cet album si ce n'est qu'il est très bon (mis à part la production), et contient d'excellents titres comme l'intense "warchild" et "in the darkness".
Malheureusement les départs de Bob "Sid" Falck et surtout de John Hurley allaient handicaper le groupe, qui sortira en 1988 un "Children of Madness" moins percutant (bien que mieux produit).
Quant à "Feel My Pain" l'album sorti en 1998 (après l'interlude Killers), il est poussif et peu inspiré donc à éviter.

samolice - 16 Octobre 2020:

Enfin trouvé le lp, il était temps. Impressions à chaud…

Le début de galette avec les 3 premiers titres me plait beaucoup. La face B m’a moins marqué mais offre encore de bons moments (« Too much too heart », « Voice on the radio »). Comme en plus John Wiggins est toujours un sacré bon soliste et que Di Anno chante super bien, je ne vais pas bouder mon plaisir. Au final, un disque dont je n’attendais pas autant et dont la prod’ ne me dérange pas du tout si ce n’est pour la batterie sur la caisse claire. A voir si mes écoutes à venir accentueront ou diminueront cette très favorable première impression. Quelle chouette découverte 34 ans ( !) après sa sortie.

Sperma_frost - 06 Décembre 2020:

Seulement trois mots à dire: PROD DE MERDE !

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