Fauna

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17/20
Nom du groupe Haken
Nom de l'album Fauna
Type Album
Date de parution 03 Mars 2023
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1.
 Taurus
 04:48
2.
 Nightingale
 07:24
3.
 The Alphabet of Me
 05:33
4.
 Sempiternal Beings
 08:23
5.
 Beneath the White Rainbow
 06:45
6.
 Island in the Clouds
 05:45
7.
 Lovebite
 03:49
8.
 Elephants Never Forget
 11:07
9.
 Eyes of Ebony
 08:32

Durée totale : 01:02:06

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Haken


Chronique @ Groaw

09 Mars 2023

Tel un taureau enragé, Fauna détruit tout sur son passage

Haken est un O.V.N.I à part sur cette scène progressive : sa signature authentique, moderne est tout de suite reconnaissable et l’explosion de styles en font définitivement un groupe à part entière. La liberté du collectif fait à la fois sa force avec une fantaisie, une ambition inébranlable mais aussi sa faiblesse avec une fâcheuse tendance à perdre de la cohérence au sein du même disque. Dans tous les cas, difficile de nier l’impressionnante créativité du groupe qui ne semble avoir aucune limite et qui continue à fouler des chemins encore inexplorés. Pourtant, le début de carrière du sextet ne suivait pas tant cette direction avec deux premiers disques Aquarius et Visions encore très ancrés dans l’univers de Dream Theater. Avec le temps, les Anglais ont mûri jusqu’à devenir éclectiques et imprévisibles.

La comparaison entre le mammifère ruminant et le septième album de notre formation anglaise emprunté dans le titre de cette chronique n’est aucunement le fruit du hasard. En effet, sur ce nouvel essai, le sextet met en lumière l’instinct bestiale aussi bien sur ces compositions (Taurus, Elephants Never Forget) que sur le surprenant artwork signé Dan Goldsworthy pour qui l’on doit aussi les dernières œuvres d’Alestorm et de Gloryhammer. Néanmoins, cette thématique animale est bien plus profonde comme l’a avoué récemment le chanteur Ross Jennings qui décrit ce septième opus comme une association du règne animal au monde humain, des condamnations aux tentatives de l’humanité à dominer et détruire la nature. Cette image atypique suit désormais nos musiciens depuis la publication du double tableau Vector/Virus.

Cette septième sortie marque le grand retour du claviériste Peter Jones quatorze ans après son envol suite au départ de Diego Tejeida qui n’était plus en phase sur la direction artistique d’Haken. Ce remplacement n’altère en rien l’imagination de notre sextet et c’est même l’effet contraire qui semble émaner de ce Fauna. En effet, en plus des nombreuses influences déjà présentées sur ses précédentes parutions, nos Anglais complètent ce répertoire par de nouvelles sonorités parmi lesquelles le jazz, l’électronique et même le reggae. Pour autant, et sans doute à contrario du dyptique Vector/Virus, le groupe ne délaisse pas ses premiers amours avec des écritures polyrythmiques et complexes.

C’est immédiatement le cas sur l’ouverture de Taurus avec une empreinte djent à la frontière entre Meshuggah et Animals As Leaders. Le riffing se veut dissonant, incisif, excessivement froid et virulent. Pourtant, le titre affiche parfois une atmosphère plus réconfortante et éthérée, même si le travail vocal reste dans son ensemble assez décousu. L’évolution de la mélodie, les changements de cordes ainsi que les contrastes offrent tant de dynamisme et de surprises dans le zoo extravagant d’Haken.
Cette lourdeur est palpable sur un autre morceau Beneath The White Rainbow, une composition difficile à cerner aux premiers abords. On retrouve le sextet anglais dans un registre bien plus expérimental et barré, très proche d’un Mr.Bungle. Sur une section du titre, notre vocaliste Ross Jennings s’essaye à une palette plus écorchée qui n’est pas sans rappelée une autre formation de Mike Patton à savoir Tomahawk. La mélodie s’apparente à certaines œuvres du pianiste arménien Tigran Hamasyan, principalement sur la superposition des rythmes et des accents.

L’aspect expérimental n’est pas en reste sur l’impressionnant Elephant Never Forget, pièce de plus de onze minutes qui nous envoie sur les traces de Devin Townsend, Between The Buried And Me et, plus surprenant encore de Nine Inch Nails et de Queen. La musique est telle un numéro de cirque : à la fois amusante, parfois ringarde, souvent déroutant et décalée, le groupe nous emmène dans toutes les directions avec de délicieux solos, des timbres de voix rauques plutôt inédits de Ross Jennings, des chorus qui respirent les années 80/90, des claviers ultra jazzy et un instrumental terriblement accrochant et groovy. On peut, sans mauvais jeu de mots, parler d’une œuvre éléphantesque qui demandera cependant plusieurs écoutes pour être totalement comprise.

Seul Lovebite fait plutôt pâle figure sur l’album. Sa courte durée, son schéma finalement assez simpliste, ses attraits pop 80’s assez mielleuses et ses « oh hey oh » lors des chorus en font une composition assez oubliable. Le penchant pop se manifeste également sur The Alphabet of Me mais à la différence de Lovebite, l’esprit électro-pop, les quelques connotations d’électro dance music (ou EDM) et de reggae rendent le titre bien plus intéressant et intrigant. Quant à Sempiternal Beings, le jeu de guitares sur l’outro de la chanson suit la même habileté qu’un certain Gojira. D’ailleurs, le riffing ressemble étrangement à celui de Born In Winter et donne un aperçu un peu plus mélancolique au sein de ce Fauna.

Ce septième album, une fois n’est pas coutume, emmène l’auditeur dans de nouvelles contrées totalement inattendues. Cette hétérogénéité et ces multiples inspirations permettent à Haken de pondre une nouvelle œuvre unique et personnelle tout en étant pourtant plus cohérent mais aussi plus facile d’accès que ses deux prédécesseurs. Malgré quelques égarements en cours de route, Fauna est sans nul doute le tableau le plus audacieux mais aussi le plus complet et mâture du sextet anglais. Nos musiciens continuent à redéfinir la musique progressive, aussi bien dans le jonglage des genres que par son éloignement du metal avec une présence plus prononcée du rock et de la pop. Une réussite à écouter de toute urgence !

5 Commentaires

13 J'aime

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Groaw - 10 Mars 2023:

Même s'il est vrai que la musique "core" est mon style de prédilection, je suis plutôt ouvert à tous les styles. Seul le symphonique, le black et le power m'attirent moins, même si j'apprécie les découvertes.

Merci pour les compliments et la lecture en tout cas ! smiley

Sephiroth26 - 16 Mars 2023:

16 seulement je trouve ça sévère au vu de la qualité de ce dernier album d'Haken ????

Groaw - 19 Mars 2023:

16 sévère ? Ca fait 8 si on le ramène à 10 ce qui est une très bonne note. Comme énoncé dans ma chronique, sans certains morceaux bien moins bons que d'autres et une prestation vocale de Ross Jennings parfois irrégulière selon les titres, j'aurais pu monter la note. Ce n'est pas forcément un mal, sans doute qu'Haken fera mieux sur son futur opus ;)

Sephiroth26 - 19 Mai 2023:

Tu a sûrement raison avec du recul, je voyais plus haut grâce à des titres comme Taurus, Nightingale, The alphabet of me, Elephants never forget il est vrai que certains morceau sont moins appréciable.

16 c'est très bien ????

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