Fatalism

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16/20
Nom du groupe Polaris (AUS)
Nom de l'album Fatalism
Type Album
Date de parution 01 Septembre 2023
Style MusicalMetalcore
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Harbinger
 03:24
2.
 Nightmare
 04:28
3.
 Parasites
 03:16
4.
 Overflow
 04:11
5.
 With Regards
 04:11
6.
 Inhumane
 03:59
7.
 The Crossfire
 04:06
8.
 Dissipate
 04:23
9.
 Aftertouch
 04:19
10.
 Fault Line
 05:05
11.
 All In Vain
 04:43

Durée totale : 46:05

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Polaris (AUS)


Chronique @ Groaw

24 Septembre 2023

Fatalism est un émouvant hommage à un talent perdu trop tôt, une démonstration de la résilience du groupe

RIP Ryan Siew (1997 – 2023)
« Il avait 26 ans et pendant 10 années incroyables, il était notre meilleur ami et notre âme sœur artistique. Ces années ne seront jamais assez » - Les membres du groupe Polaris

Fin Juin, Polaris postait l’annulation de son immense tournée européenne, laissant présager le pire au sein du groupe de metalcore australien. Au début de l’année, nous apprenions l’hospitalisation du guitariste Ryan Siew, figure emblématique de la formation qu’il avait rejoint en 2013. Sur les réseaux sociaux, le musicien avait posté quelques photos de lui dans son lit d’hôpital dans un état assez inquiétant. Si les futurs mois allaient plutôt de bon train pour le jeune homme par le biais de messages encourageants et bienveillants, le destin du guitariste finit par basculer brutalement pour des raisons encore obscures. La vague d’hommages ne tardera pas à faire son apparition pour pleurer un des artistes les plus talentueux de sa génération et de sa scène.

De son côté, le collectif a décidé d’honorer la mémoire de « leur frère » à leur façon, à savoir un troisième opus sobrement intitulé Fatalism. Cet ouvrage, écrit pour la dernière fois par le regretté musicien, n’est pas seulement un récital de cette poignante tragédie mais est surtout et en premier lieu un discours de l’amour qu’à désormais l’actuel quintet de leur cher et tendre ami. Cette immense perte se ressent jusque dans l’illustration de l’album, une marche blanche d’invités habillés en noir dans un paysage vide qui semble sans fin. Le leader de cette morose excursion porte une torche rouge, une symbolique qui évoque bien entendu la sensibilité et la passion mais aussi la violence et la fureur, des thèmes à la fois contraires mais aussi complémentaires qui sont au cœur de cette troisième toile.

Dans sa démarche, ce Fatalism n’est pas bien différent de son prédécesseur The Death of Me avec un metalcore mélodique relativement conventionnel. On y retrouve des riffings élémentaires mais croustillants, des instrumentaux bondissants et accrocheurs ainsi que des performances vocales balancées entre screaming souvent lors des couplets et chant clair pendant les refrains. Mais peut-être à l’inverse du précédent album et sans doute dans un contexte qui s’y prête favorablement, ce disque affiche une portée plus émotionnelle, plus profonde et plus puissante qu’à l’accoutumé. Nous sommes également soulagés que nos Australiens ne se soient pas contentés d’une œuvre mélancolique, funèbre et que des teintes plus euphoriques et positives s’y révèlent.

L’ouverture et quasi introduction Harbinger n’expose pas encore ce regard rationnel avec une mélodie progressive caractérisée par une lente montée en puissance de l’instrumental. Le chant, opéré en premier lieu par Jake Steinhauser sur la première moitié du titre, s’avère atmosphérique dans son exécution mais maussade et hanté par son lyrisme. Le morceau prend une toute autre tournure en son milieu avec le premier breakdown marqué par un riffing percutant et quelque peu distordu, des percussions féroces et d’un vocal screamé signé Jamie Hails implacable. Cette opposition entre instants calmes, mélodiques et passages directs, effrénés est une vérité presque absolue sur l’ensemble de l’album.

Quelques exceptions existent tout de même comme pour Parasites qui ne nous laisse quasiment aucun instant de répit. Dès les premiers instants, la basse grave, le riffing discordant et l’animosité du chant de Jamie Hails, parfois accompagné d’une voix également screamé de Jake Steinhauser nous offrent une composition dénuée de tout élément mélodique et sans aucun espoir d’une fin heureuse. Le rythme du morceau est intense et ne tardera pas à afficher toute sa malveillance grâce à son breakdown querelleur et briseur de nuques. Inhumane suit ces mêmes principes, dans un environnement presque plus hostile et inquiétant, aussi bien dans les sentiers vocaux chuchotés que dans sa panne entrainante et djenty.

Cette brutalité est aussi le maître-mot de Dissipate qui ne se contente pas d’un, ni de deux mais bien de trois breakdowns monstrueux et dévastateurs. Pour autant, cette impétuosité est à nuancer par des chorus plus mesurés et pondérés, dont l’issue, même si elle semble inévitable, est tout de même porteur de quelques pensées optimistes. L’espérance, il en sera largement question sur The Crossfire avec un bel équilibre entre mélodicité prononcée par un jeu de guitares aérien ainsi qu’une une voix suave et combativité, en témoigne une nouvelle panne virulente, une batterie incisive ainsi qu’un riffing haletant.
La fin de l’album aura quelque peu tendance à faiblir, notamment par son manque de surprises, par une recette qui ne sait plus vraiment nous contenter et par une auto-parodie qui aurait pu être largement évitée. Un morceau tel que Aftertouch accuse de ce premier coup d’arrêt avec un schéma construit sur la même base que l’ouverture Harbinger, une mélodie qui se construit sur la progressivité et sur l’amplification et avec le même final à savoir une panne intraitable. Quant à Fault Line, la déception vient principalement d’un riffing qui semble fatigué, peu inspiré, moins impactant et par conséquent assez oubliable.

Fatalism maintient en grande partie le metalcore mélodique assez conventionnel de Polaris, tout en se distinguant par une profondeur émotionnelle et une puissance accrue. Ce troisième tableau possède un contraste plus fluide entre passages calmes et mélodiques et moments intenses et directs qui permet de créer une dynamique captivante tout au long de l'album. Cependant, le disque montre aussi les limites et les signes de faiblesse du quintet australien, avec des compositions parfois moins inspirées et plus prévisibles. Dans tous les cas, notre formation répand bien plus qu'un simple hommage à leur camarade avec ce Fatalism puisqu’il témoigne de la fraternité et de l’adulation qui animent ses membres, même dans les moments les plus sombres.

1 Commentaire

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Goneo - 25 Septembre 2023:

Polaris ne deçoit pas avec ce nouvel album. Ils ont un bon balancier entre un metalcore hyper puissant, bien pêchue, et le mélodique, émotionel. Surtout la fluidité des passages de l'un à l'autre. Après certain morceaux accrochent moins que d'autre. Une très bonne bonne sortie metalcore.

Merci pour ta chronique.

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