Formé en Suède en 1998,
Darkane trouve vite son style dès les 2 premiers albums, dans un registre thrash technique moderne (pour ma part je dirais un mélange entre
Meshuggah,
Testament, et
In Flames période Reroute To Remain), et surtout sa voix sur le 2ème, en la personne d'Andreas Sydow.
Nous nous intéressons ici au 3ème album, Expanded Senses, sorti en 2002. Sur les 9 pistes de cet album, on peut déjà noter le talent de chanteur multi-facettes d'Adreas Sydow. Principalement situé sur un chant hurlé typé thrash (Innocence Gone), pas très éloigné de
Testament (Imaginary
Entity), il possède un timbre clair puissant et prenant (
Fatal Impact et son magnifique refrain), et s'aventure aussi sur un chant plus guttural (
Solitary Confinement), voir black (Imaginary
Entity). Il utilise toutes les possibilités que son organe vocal lui permet d'exploiter, même si le chant thrash prédomine largement. Le point fort du chant reste principalement les refrains, souvent facilement mémorisables (Violence from Within,
Fatal Impact), dont les mélodies, que je qualifierais de "spatiales", contre-balacent la hargne des couplets.
Côté instruments, il n'y a rien à redire. L'ensemble est très technique, le groupe joue beaucoup sur de très nombreux changements de rythme. Un morceau comme Parasites of the Unexplained ne possède aucun temps mort et ne relâche la pédale d'accélération que le temps d'un petit break. Le défaut que l'on peut associer est que l'on peut vite se sentir perdu au milieu de tous ces riffs qui s'enchaînent à vitesse grand V. Fort Heureusement les Suédois ont eu la sagesse de proposer des morceaux plus "posés", comme le très ambiancé Chaos Vs. Order, avec ses parties de claviers posant une atmosphère très froide et pesante, ou encore le magnifique
Submission, au refrain remarquable de sensibilité (bon, pour du
Darkane hein).
Niveau guitares, comme je l'ai dit plus haut, ça envoie dans tous les sens. Le nombre de riffs par morceau est assez impressionnant, et ils sont souvent joués à une vitesse surhumaine (The Fear of One's Self qui, malgré son intro lente et pesante, est l'un des morceaux les plus véloces, et le plus court). Le batteur, Peter Wildoer, est impressionnant de précision, entre rythmiques rapides, saccades à la double pédale, et breaks surpuissants. On trouve aussi des parties de claviers disséminées tout au long de l'album (Chaos Vs. Order, Innocence Gone...), afin de soutenir certaines ambiances.
La production est clean, mais n'est pas très puissante comme on pourrait le penser, et joue sur un aspect très "clinique", rajoutant à l'ambiance très froide de l'album (elle me rappelle celle de Reroute To Remain d'
In Flames, dont les teintes blanches de la pochette peuvent aussi rappeler cet album).
Pour finir (oui, je n'ai rien trouvé d'intéressant à dire sur le bassiste, qui reste relativement discret), on a là un album que l'on pourra qualifier d'indigeste pour ceux qui n'accrocheront pas, mais qui se révèle une vraie mine d'or pour ceux qui sauront l'apprivoiser. Entre refrains mémorables (
Fatal Impact, Violence from Within,
Submission), riffs techniques (
Fatal Impact) et puissants (le riff de pré-refrain de Violence from Within est assez énorme), rythmiques thrash en béton (Imaginary
Entity) et ultra rapides (The Fear of One's Self, Parasites of the Unexplained), et ambiances très soignées (
Submission, Chaos Vs. Order), tout est dit.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire