Exile Amongst the Ruins

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16/20
Nom du groupe Primordial
Nom de l'album Exile Amongst the Ruins
Type Album
Date de parution 30 Mars 2018
Style MusicalBlack Folklorique
Membres possèdant cet album64

Tracklist

1.
 Nail Their Tongues
 09:00
2.
 To Hell Or the Hangman
 07:16
3.
 Where Lie the Gods
 09:11
4.
 Exile Amongst the Ruins
 07:59
5.
 Upon Our Spiritual Deathbed
 08:28
6.
 Stolen Years
 05:15
7.
 Sunken Lungs
 07:52
8.
 Last Call
 10:32

Durée totale : 01:05:33



Bonus CD
1.
 Stolen Years (Instrumental)
 
2.
 Dark Horse on the Wind
 
3.
 The Foggy Dew
 
4.
 Babel's Tower (Rehearsal Demo)
 
5.
 Come the Flood (Rehearsal Demo)
 
6.
 Ghosts of the Charnel House (Rehearsal Demo)
 

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Primordial


Chronique @ Icare

27 Mars 2018

Un opus qui souffre la comparaison avec ses prédécesseurs et montre les limites d'un style qui commence à s'essouffler

Primordial est un groupe atypique. Reconnu à ses débuts pour un black folklorique de qualité, le quintette emmené par Alan Averill opère avec The Gathering Wilderness un virage artistique et se dirige vers un metal à l’aspect païen, mélancolique et heavy plus prononcé.
Voilà que, quatre ans après un Where Greater Men Have Fallen unanimement encensé, les Irlandais nous reviennent avec un neuvième album, toujours sur Metal Blade Records, intitulé Exile Amongst the Ruins et à l’artwork montrant une statue défigurée. Pas de surprise, le combo évolue toujours dans ce style inclassable, à la fois vindicatif et lancinant, tiraillé entre heavy, doom et timides relents black épiques pour un résultat unique et inimitable qui fait maintenant sa personnalité musicale depuis cinq albums.

Nail Their Tongues, premier morceau de ce nouveau cru, est probablement l’un des meilleurs et sans aucun doute le plus intense de l’album : la piste s’ouvre sur un glas funèbre et un de ces arpèges nus et désolés dont le groupe a le secret et qui sera repris en un riff pesant et saccadé ponctué par un batteur aussi sobre qu’efficace. Le morceau dure 9,01 minutes, temps nécessaire pour distiller l’amère mélancolie propre au groupe, magnifiée par cet effet de répétition, riffs hypnotique, percussions métronomiques et secousses grondantes de basse qui s’unissent en une lente et irrésistible montée en puissance. Cette force tranquille est déchirée par le chant black d’Alan et quelques blasts bien sentis, avant qu’un final vibrant vienne tout emporter sur son passage dès 6,08 minutes, véritable sommet de l‘art du combo incarné par une guitare possédée, une basse en fusion et un blast lourd et écrasant. La fin du morceau est incroyable, avec cette mélodie de guitare désolée qui pleure ses notes chaotiques portée par l’effort conjugué d’une basse galopante et la frénésie infatigable de la batterie.

A priori, ce neuvième album sonne plus brut et rugueux que ses prédécesseurs, avec des riffs hachés, un rythme marqué (To Hell or the Hangman, Sunken Lungs, au tempo en contretemps martial et entraînant) pour un rendu peut-être plus dépouillé et heavy que sur les albums précédents. Bien sûr, Exile Amongst the Ruins porte toujours en lui les stigmates de l’errance et de la malédiction, et ces neuf pistes comptent leur lot de longues plages nostalgiques, comme le titre éponyme à la fin duquel le chant d’Alan se fait plus vibrant, ou le très réussi Last Call, qui, avec son arpège de début, son riffing à la Candlemass, son break central calme et sa montée en puissance finale, sonne étonnamment doom; ceci dit, Primordial semble avoir relevé la tête, l’abattement a fait place à la résignation du sage et du guerrier prêt à essuyer les tempêtes que le destin dresse sur son chemin, et de ce fait, il gagne en puissance ce qu’il perd en beauté pure.
Le propos du combo est toujours sincère et habité, mais les longs passages épiques à l’intensité bouleversante que l’on retrouvait sur des morceaux comme Empire Falls, Heathen Tribe ou Where the Greater Men Have Fallen font un peu défaut sur ce nouvel opus, que d’aucuns pourront qualifier d’un brin scolaire : il manque un soupçon de folie pour vraiment faire décoller Where the Gods Lie par exemple, à la mélancolie par ailleurs communicative et au refrain marquant. Pire, les 65 minutes de ce nouvel album sont parfois un peu répétitives (Upon Our Spiritual Deathbed ressemble beaucoup à Nail Their Tongues, tant dans la structure que dans le riffing), et, dans l’ensemble, il faut bien le dire, Exile Amongst the Ruins n’apporte rien de nouveau à l’univers du groupe.

Que l’on s’entende bien, Primordial n’offre pas un mauvais album, loin de là. La musique est toujours de qualité, les compos puissantes et solides, l’interprétation est sans faille, avec un Nemtheanga toujours aussi impérial, bref, la musique est de qualité et s’inscrit encore une fois parfaitement dans l’univers unique des Irlandais. Mais c’est peut-être là que le bât blesse justement, car si l’on peut considérer cette nouvelle sortie comme un disque en demi-teinte, c’est simplement parce qu’il souffre la comparaison avec ses prédécesseurs et montre les limites d’un style qui commence dangereusement à s’essouffler. Espérons simplement que cette statue anonyme et sans visage ne soit pas une représentation tragique du futur du groupe, et que cet exil forcé parmi les ruines pousse Primordial à se lancer dans de nouvelles conquêtes et à s'établir sur de nouvelles terres…

7 Commentaires

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gamay_thrasher - 01 Avril 2018:

Je confirme ^^

swit35 - 05 Avril 2018:

Je plussoie pour les conseils de Jérome, certainement les 2 albums apogée du groupe - ce dernier est excellent mais certainement pas meilleur. merci pour la juste chronique.

David_Bordg - 05 Avril 2018:

Acheté TO THE NAMELESS GOD comme vous me l'avez conseillé  plus ce petit nouveau.

mechant - 06 Avril 2020:

1 tres bon album  avec lequel j ai decouvers le groupe. Beau de force et de beauté dans ce disque si envoutant. Du coup j ai remonté le mekong sur les 4 precedents...

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