Evereal

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16/20
Nom du groupe Evereal
Nom de l'album Evereal
Type Album
Date de parution 27 Janvier 2017
Labels 7Hard
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Psycho
 03:57
2.
 Frost Sign
 03:12
3.
 Caution
 04:59
4.
 Sinful
 04:25
5.
 Veil
 04:23
6.
 Wish
 06:29
7.
 Darkness
 04:15
8.
 Anger
 05:59
9.
 Scars
 03:29

Durée totale : 41:08

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Evereal


Chronique @ ericb4

29 Novembre 2019

Carton plein ou presque pour le combo canadien...

Jeune quintet canadien originaire de Mission, en Colombie Britannique, Evereal se pose telle une nouvelle et prometteuse figure du metal symphonique à chant féminin. A la confluence entre Xandria, Delain, Sirenia, Angelical Tears, Evanescence, We Are The Fallen et Lacuna Coil, le groupe évolue dans un metal mélodico-symphonique à la fois incisif, entraînant, énigmatique et enivrant, et dont les influences dark gothique et rock progressif ne sauraient être éludées. Ce faisant, aux fins d'un travail minutieux et de longue haleine, nos acolytes confèrent aujourd'hui une signature artistique et sonore ainsi qu'un zeste d'originalité à leur œuvre. Par ailleurs, prudente dans sa démarche et des plus rigoureuses quant à la transcription de ses portées, la troupe s'est laissé le temps nécessaire à la maturité de ses gammes et ses arpèges opérer. En effet, fondé en 2011, le groupe ne nous livre le présent et introductif album studio « Evereal » via le puissant label 7Hard que six longues années plus tard. Indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos cinq gladiateurs...

Aussi, la frontwoman à l'angélique grain de voix Stephanie Neufeld, qui n'est pas sans rappeler Julia Flansburg (Angelical Tears), l'expérimenté guitariste Stephen Roberts, le bassiste Gord Esau, le tonique batteur Rob Queen et le fin claviériste David Bevis nous plongent au sein d'un propos aux lignes mélodiques finement esquissées, aux ambiances variées, à la technicité instrumentale éprouvée mais non ostentatoire, tout en jouant habilement des effets de contraste rythmique. En outre, les neuf pistes de l'opus jouissent d'un enregistrement de fort bon aloi, d'un mixage équilibrant à parités égales orchestration et chant, et surtout d'une belle profondeur de champ acoustique. Une ingénierie du son aux petits oignons autorisant l'écoute d'un seul tenant des quelque 41 optimales minutes de la galette. Mais pénétrons sans plus attendre dans l'antre de la bête, en quête de quelques trésors profondément enfouis...

C'est sans jambage que l'on se verra imprégné par les pimpantes séries d'accords exhalant de la plupart des pistes enfiévrées de la rondelle. Dans cette dynamique, à mi-chemin entre Delain et Angelical Tears, l'engageant « Psycho » tout comme l'élégant « Frost***** Sign » n'ont de cesse de déverser leurs graciles couplets relayés chacun d'un entêtant refrain. Mis en exergue par les inflexions haut perchées, un poil acidulées, de la sirène, ces deux ogives auront bien peu de chances de rater leur cible. Dotés d'une basse galopante, de riffs résolument corrosifs, de truculentes accélérations, tout en restant rivés sur une grisante sente mélodique, on comprend que ces pulsionnels méfaits jouent tous deux dans la catégorie des hits en puissance, que l'on ne quittera qu'à regret. Et comment ne pas se sentir happé par l'explosive rythmique inscrite dans l'adn de « Scars », mordant et ''delainien'' manifeste aux arrangements de premier ordre ?...

Par ailleurs, le combo s'est frotté au redoutable exercice des pièces en actes symphonico-progressives, non sans une certaine réussite. Dans cette énergie s'inscrit « Wish », plantureuse et frissonnante fresque au carrefour entre Delain, Xandria et We Are The Fallen, déversant fièrement ses 6:29 minutes d'un parcours à la fois seyant, graduellement frondeur, calé sur un infiltrant sillon mélodique, tout en ménageant quelques effets de surprise au demeurant judicieusement amenés. Dans cette tourmente, les claires et sinueuses patines de la belle font mouche où qu'elles se meuvent. Mention spéciale pour l'éblouissant solo de guitare signé Stephen Roberts, précédant une insoupçonnée montée en puissance de l'instrumentation en fin de piste. Un exercice de style mené de main de maître par l'escadron nord-américain.

Quand le convoi instrumental ralentit un tantinet sa course, nos compères trouvent là encore matière à aspirer le tympan sans avoir à forcer le trait. D'une part, dans le sillage de Lacuna Coil et Xandria (première mouture), tant l'hypnotique mid tempo « Veil » que l'énigmatique « Anger » aimanteront le chaland au regard de leurs riffs crochetés, leurs orientalisants gimmicks guitaristiques et les troublantes impulsions de la déesse résolument calées dans les médiums. D'autre part, on esquivera difficilement aussi bien le grisant refrain que le cheminement d'harmoniques de « Darkness » ; mid tempo aux relents dark gothique calé sur le schéma devenu classique de la Belle et la Bête, au carrefour entre Tristania et Angelical Tears. Enfin, on retiendra l' ''evanescent'' mid tempo progressif « Caution » tant pour les soudaines montées en puissances de son corps orchestral qu'au regard de son bref mais vibrant solo de guitare. En dépit de ses seyantes oscillations mélodiques, on regrettera cependant une tenace répétibilité de son schéma d'harmoniques et des enchaînements intra-pistes accusant un sévère manque de fluidité.

Lorsqu'il pénètre au cœur d'espaces tamisés, le pavillon de l'aficionado du genre sera bien en peine d'en ressortir indemne. Ainsi, c'est d'un battement de cils que s'imposera à lui « Sinful », sensuelle et troublante ballade que n'auraient reniée ni Evanescence ni Lacuna Coil. Fortement chargée en émotion, pourvue d'une mélodicité toute de nuances vêtue, et délivrant un chapelet d'accords aussi magnétiques que savamment échafaudés, la caressante offrande fera voler en éclat toute tentative de résistance à son assimilation. Et ce ne sont ni les cristallines et suaves modulations de la maîtresse de cérémonie ni les sensibles arpèges au piano ni même la féline rythmique qui nous éloigneront de ce rivage enchanteur, loin s'en faut.

Aussi, effeuille-t-on une œuvre à la fois fringante, plutôt efficace, un brin tourmentée, un poil romantique, reposant sur une ingénierie du son difficile à prendre en défaut, témoignant d'un réel potentiel technique et surtout mélodique de ses auteurs. Varié sur les plans atmosphérique et rythmique, l'opus l'est bien moins au regard des lignes de chant, quasi exclusivement du fait de la talentueuse frontwoman. On aurait également souhaité une palette plus étoffée en matière d'exercices de style ainsi que quelques prises de risque, et ce, afin de les voir dores et déjà se démarquer de leurs pairs, toujours plus nombreux à affluer et à faire valoir leurs riffs et leurs tambours. Développant toutefois un son qui lui est propre, dispensant en prime une heureuse fusion de styles, le collectif canadien aura suffisamment digéré ses sources d'influence pour nous convier à un propos aussi personnel qu'émouvant. Bref, un nouvel espoir du metal symphonique à chant féminin est né, auquel il ne nous reste plus qu'à souhaiter bonne route...

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