Eternal Embrace

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe The Fall Of Eve
Nom de l'album Eternal Embrace
Type Album
Date de parution 20 Septembre 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. Under My Skin 04:18
2. Abandoned 03:14
3. The Devil Never Sleeps 03:41
4. Strangers in the Dark 02:52
5. Our Salvation 03:32
6. Destiny 03:36
7. Fall from Paradise 03:12
8. Forgotten 04:43
9. Amongst the Dawn 02:45
10. Left Behind 04:18
Total playing time 36:11

Acheter cet album

 $7.99  €7,99  €7,99  £7.89  buy  buy  €7,99
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

The Fall Of Eve


Chronique @ ericb4

19 Mars 2017

A la lumière de cette livraison, le collectif britannique a une belle carte à jouer...

Suite à sa co-fondation par la frontwoman Laura Tracey et le guitariste Michael Moffat, il y a quatre ans, deux après un plaisant mais perfectible EP intitulé « Calls from the Horizon », le combo britannique revient plus fort sur le devant de la scène metal symphonique à chant féminin. En effet, c'est à un album full length auquel s'est attaqué, cette fois, le collectif d'Outre-Manche ; frétillante auto-production dotée d'une qualité de production supérieure à ce qu'elle fut jusqu'alors, notamment au regard d'un mixage au demeurant plus ajusté. Finement coécrites et composées par les deux maîtres d'oeuvre, les 10 sémillantes pistes ainsi juxtaposées n'ont laissé filtrer que peu de notes parasites, rendant d'autant plus confortables les 36 minutes d'un parcours auditif harmoniquement aussi grisant que mélodiquement sécurisé. Cela étant, le groupe reste fidèle à ses aspirations premières, évoluant dans un registre metal mélodico-symphonique gothique et atmosphérique, un brin électro, accolé à une touche pop-rock, faisant penser tour à tour à Evanescence, Amberian Dawn, Epica, Lacuna Coil. Et toujours avec ce timbre si particulier, empreint de claires inflexions non lyriques et d'un léger vibrato, un brin nasillard, dispensé par la piquante vocaliste, susceptible d'envoûter comme de désarçonner le chaland...

Lorsqu'il fait saigner ses fûts et que sa fougue se fait insolente, le groupe originaire de Glasgow n'a nullement tari d'inspiration pour nous rallier à sa cause. Ainsi, débordant d'énergie et d'une confondante sensualité, à la façon d'Evanescence, « Under My Skin » laisse grésiller ses riffs effilés et libère ses suaves effluves organiques sans retenue ; souriante et popisante assise instrumentale où évolue une sirène bien habitée aux graciles et vibrantes volutes, un tantinet nasillardes. Suivant une mélodicité nuancée, le brûlot joue la carte de la séduction par touches successives. Si le couplet reste sur la réserve, le refrain catchy, quant à lui, aura toutes les chances de retenir plus d'un tympan rétif. Dans cette dynamique, le frondeur « Amongst the Dawn », non sans évoquer Dark Sarah au regard du déploiement de ses soyeuses nappes synthétiques et de ses accords bien ajustés, libère une énergie communicative doublée d'une efficacité mélodique que pourraient lui envier bien des maîtres inspirateurs. On est secoué de toutes parts sur cette tonique offrande, celle-ci n'ayant tari ni de blasts ni de frappes sèches rougeoyant d'autant les fûts. Un bref mais magnétique message musical concocté par le combo britannique. On est également plongé dans un chaudron bouillonnant à l'instar du pugnace « Fall from Paradise » qui, à la manière de We Are The Fallen, délivre son lot d'harmoniques aussi pénétrantes qu'opportunément esquissées. Ce faisant, on ne restera de marbre ni sur l'entêtant refrain ni même sur le sculptural et saignant couplet. A la sirène, par ses angéliques attaques, de compléter le tableau d'un morceau instrumentalement richement doté, susceptible, lui aussi, de figurer dans les charts. Enfin, cinglant et rugueux, à la croisée des chemins entre Lacuna Coil et Evanescence, « Strangers in the Dark » offre une infiltrante dynamique tout en soignant son esthétique mélodique. Parvenant à nous toucher sans avoir à forcer le trait, on comprend que ce palpitant instant n'a tari ni de variations ni d'inspiration pour nous aspirer.

Dans une dynamique rythmique moins enfiévrée, les bonnes surprises ne sont pas rares non plus. Ce que l'on perçoit déjà sur le mid tempo progressif aux accents électro « The Devil Never Sleeps » qui, dans la veine d'Amaranthe, s'avère redoutable d'efficacité de par un cheminement mélodique que l'on suit sans encombres, mis en exergue par les fines et puissantes impulsions de la jeune parolière et interprète. Ce faisant, un riffing ronronnant un tantinet rectiligne contraste avec une rythmique enjouée, propice à l'émergence d'un headbang ininterrompu. Pour sa part, le mid tempo aux riffs graveleux « Our Salvation » nous embarque pour une traversée en eaux troubles, sans pour autant nous égarer de sa sinueuse mais avenante sente mélodique. Enjolivée par les inflexions haut perchées de la belle, la proposition parvient à encenser le pavillon. Et que dire de l'orientalisant et épique mid tempo « Left Behind » qui, non sans évoquer l'atmosphère de « The Divine Conspiracy » d'Epica, séduit par sa teneur mélodique autant que par son énigmatique ambiance ? Usant d'une ostentatoire orchestration samplée qui, peu à peu gagne en intensité, dans laquelle se fond le céleste filet de voix de la déesse, doté d'armes de séduction massive, dont un saisissant solo de guitare, le propos joue dans la cour des hits en puissance.

Si la sarabande britannique n'a pas misé tous ses espoirs d'ascension musico-sociale sur les moments tamisés, comme tant d'autres de ses confrères, elle ne les a pas éludés de son programme. Et ce, pour n'en retenir qu'un seul, éminemment sensible, profondément liant, jouant la carte du charme de ses gammes, qui s'effeuillent avec un plaisir non dissimulé. Ainsi, « Forgotten » s'offre telle une délicate et pénétrante ballade a-rythmique que n'auraient reniée ni Evanescence ni Lacuna Coil. A fleur de peau et tout en retenue, la maîtresse de cérémonie nous octroie une facette insoupçonnée de son corps vocal, et l'on sent alors progressivement le frisson nous étreindre et la petite larme perler sur la joue. En outre, une violoneuse assise corroborée à de subtils arpèges au piano contribuent à magnifier cet instant fragile, instant que l'on souhaiterait voir se prolonger jusqu'au bout de la nuit.

Mais tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. En dépit d'une kyrielle de pistes toutes plus prégnantes les unes que les autres, deux passages se sont avérés quelques peu déconcertants. D'une part, sur une rythmique syncopée étreinte de riffs crochetés et disséminés en tirs en rafale, la puissance instrumentale de « Abandoned » capte prestement l'attention. Une dynamique d'ensemble qui renvoie aux premiers Lacuna Coil, avec un zeste d'Epica eu égard aux harmoniques distillées. On aurait cependant souhaité une ligne mélodique plus épurée et surtout plus oscillatoire qu'elle ne l'est. Cette fois, les claires patines oratoires de la belle n'atteignent pas réellement leur cible. Le risque d'une déroute prématurée pourrait même être envisagé. D'autre part, le mordant « Destiny » déploie une ample et grasse rythmique, dans le sillage d'Amberian Dawn, tout en nous assénant des riffs rocailleux. Agréable à défaut d'être mémorable, cette joviale offrande titre son épingle du jeu surtout grâce à la précision et à l'attractivité de ses arrangements, sa mélodicité souffrant d'une gênante linéarité et d'intarissables répétitions.

Force est de constater que de l'eau a coulé sous les ponts depuis leurs titubants débuts. Désormais, à l'aune de ce réjouissant méfait, le combo britannique peut caresser l'espoir de faire partie du cercle fermé des valeurs montantes de son registre metal d'affiliation. Certes, un manque de diversité atmosphérique ainsi qu'une originalité faisant souvent défaut atténuent la portée d'une œuvre au demeurant engageante, plutôt accessible, techniquement efficiente, à la production bien huilée et un brin plus mature qu'antérieurement. Par ailleurs, quelques baisses de régime sont à déplorer tout comme une impondérable uniformité des durées des pistes, dont certaines auraient gagné à profiter de plus généreuses allonges. Mais le message musical témoigne de progrès instrumentaux et vocaux, jouissant en prime d'une puissance magnétique et d'atours mélodiques que d'aucuns pourraient lui envier. C'est dire que le collectif a une belle carte à jouer, qu'il serait regrettable d'éluder pour les amateurs de cette obédience metal. A bon entendeur...

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire