Enfin. Il est là, entre mes mains tremblantes. Mon regard se brouille alors je reste sans voix devant le rayon vinyle du Leclerc culturel de Quimper.
Comment est-ce possible? Il me semblait qu'il devait sortir plus tard...
Mais bon, je n'allai tout de même pas me plaindre, depuis le temps que j'attendais ce disque: 4 ans...c'est long mine de rien quand on est fan, non pas d'un groupe, mais d'un personnage, d'une entité dont le travail résonne au plus profond de votre âme. Qu'importe le nom du projet, il s'agit d'un son, d'un feeling, d'une atmosphère provenant tous de la même source.Sous ce magnifique, sombre, et dérangeant artwork de 1978 signé Giger (que je présenterai pas), et qui rappelle très fortement
Alien, se cache le monstre successeur de
Monotheist. Certes
Eparistera Daimones ne réinvente pas la musique de
Warrior, mais la sublime, l'amplifie, et l'approfondit. Si
Monotheist était une renaissance (ou une résurrection), ce disque est l'arrivée à maturité (ou l'ascension). Car oui, de bien des manières, Eparistera Daimones transcende. Et presque dans tout les domaines. Il suffit pour cela d'écouter la première piste,
Goetia. Une intro funéraire et désincarnée à la guitare clean pose l'ambiance à travers un écho d'outre tombe. S'en suit une cavalcade endiablée soutenu par un riff venu d'une autre dimension, comme si les créatures de la pochette prenait subitement vie grâce à une quelconque magie, ou dans un quelconque rêve cauchemardesque. La voix est plus agressive et acérée que jamais, trempée dans plus de 25 ans de frustration, de haine et de mépris.
La teneur générale de l'album est excellente, pour ne pas dire quasi parfaite. Les morceaux ont beau être longs, ils sont tous excellents et variés, alternant
Doom funéraire,ambiances menaçantes très Black
Metal (V. Santura apporte un plus vraiment agréable) et cavalcades limite Thrashisante qui rappelle le bon vieux temps...mais en mieux. Les voix sont plus nuancés que par le passée, car Tom nous gratifie de ses meilleurs performances: que ce soit ce chant gothique si caractéristique (Into the
Pandemonium et
Apollyon's Sun, en particulier sur Myopic
Empire), les intonations guerrières qui ont fait la réputation de
Celtic Frost et
Hellhammer (Uh!), ou bien ses hurlements de possédés, tout fait mouche. On notera aussi la présence d'une voix féminine très pertinente, sur des passages plus posés (My
Pain, balade atmosphérique, dépressive et prenante accompagnée d'un piano), ainsi que les excellents backing de V. Santura (
Dark Fortress), notamment sur A Thousand
Lies. La production n'est pas en reste avec un son limpide et ULTRA MODERNE mais en même temps très gras, à la lourdeur quasi "Wizardesque" sur The Prolonging, pièce dantesque de près de 20 minutes. Tout comme
Monotheist, mais en plus personnel,
Eparistera Daimones est une sorte de compromis entre Black,
Doom et
Metal avant-gardiste, le tout avec une bonne dose de folie et de nihilisme destructeur et fanatique.
Pour conclure,
Eparistera Daimones écrase tout, et se place au dessus d'une production
Metal standard. Car il s'agit vraiment d'une œuvre, une œuvre noire et dérangée, qui, comme son prédécesseur, n'est pas à mettre entre toutes les mains (pour citer
Oliver "
Zoltar" Badin). Le genre de disque qui aura encore des répercussions dans plusieurs années. Ce qui, au final, n'est pas tellement surprenant, quand on sait qu'il aura fallut toute une vie à son géniteur pour le façonner. Son œuvre ultime? Et en ce qui me concerne...Uh!
Considérer Eparistera Daimones comme un Monotheist en moins bien je ne suis pas d'accord.
Bordel, il est quand même plus virulent dans l'ensemble, oui il en reprend les recettes, mais je dirais qu'il les reprend en les améliorant.
Je ne suis pas certain non plus que les compositions soient si millimétrées que ça, en tous cas le manque de spontanéité ne se fait pas sentir dans mes oreilles à moi.
Bah, tout ça pour justifier une différence de notation entre un 17 et un 18 hé hé...
C'est pour cela que je le prends comme une écriture "réfléchie" et pas forcément uniquement sortie des entrailles.
(on coupe un peu les cheveux en quatre c'est vrai...)
Apres 1 monotheist qui m avait litteralement "envouté" la dissolution de Celtic Frost avait ruiné mes espoirs de voir à nouveau les suisses etre les dignes ambassadeurs d un certain metal ...
Triptykon a repris Monotheist là ou il s arretait et a complexifié la recette pour arriver a qlq chose de plus sordide. Certains commentaires osent le plus cerebrale...pourquoi pas...
Assurément cet album m' a marqué profondement et demeure 1 pierre angulaire de mes albums de chevet.
Cet album est juste énorme à tel point que monothéiste pourtant très réussi est presque quelconque en comparaison. Une sacrée claque on est pas loin du 20/20 pour moi.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire