Entropy

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15/20
Nom du groupe Acolyte (AUS)
Nom de l'album Entropy
Type Album
Date de parution 14 Mai 2021
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Prelude
Ecouter01:11
2.
 Entropy
Ecouter09:40
3.
 Resentment
Ecouter04:28
4.
 Clarity
Ecouter10:43
5.
 Resilience
Ecouter02:48
6.
 Idiosyncrasy
Ecouter11:14
7.
 Solitude
Ecouter02:07
8.
 Recovery
Ecouter05:06
9.
 Acceptance
Ecouter09:31

Durée totale : 56:48

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Acolyte (AUS)



Chronique @ ericb4

18 Mai 2021

C'est en pente ascendante que se poursuit l'aventure...

Que de chemin parcouru par la formation australienne depuis sa cofondation, en 2013, par la chanteuse Morgan-Leigh Brown, dont le timbre de voix s'apparenterait à celui d'Annelore Vantomme (feu Gwyllion)), et ses compères : Piotr Borzęta (guitare), Jason Grondman (basse et choeurs), David Van Pelt (claviers) et Chris Cameron (batterie)... Et c'est quatre à quatre que l'intrépide quintette melbournien gravit les échelons depuis la sortie, en 2016, de son introductif EP 6 titres, « Shades of Black » ; une grisante auto-production soldée par deux nominations : l'une, dans la catégorie ''meilleur album heavy'' (The Age Victorian Music Awards) ; la seconde, dans celle de la ''meilleure performance live'' (Australian Independent Music Awards), et ce l'année même de la réalisation de la galette.

Un encourageant background musical qui lui ouvrira plus largement les portes de la scène metal locale, la troupe enchaînant dès lors et à un rythme effréné ses dates de concert aux quatre coins du continent australien entre 2016 et 2018. Cette dernière assurera également les premières parties de Twelve Foot Ninja lors de leur tournée nationale ''Oulier'' et de Jericco lors de leur concert final à Melbourne, et participera, aux côtés de Voyager et Leprous, au Melbourne's Progfest 2018. Fort de cette vague de succès et insufflé par un vent d'inspiration renouvelé mais sans pour autant chercher à essaimer coûte que coûte ses riffs, le combo s'est laissé la bagatelle de cinq longues années depuis son premier élan avant de revenir dans les rangs, doté, cette fois, d'un album full length, « Entropy » ; une rondelle généreuse de ses 57 minutes distribuée par Wild Thing Records, en format physique, et Blood Blast, dans sa version digitale.

Premier indice révélateur d'un changement de fond de ce projet, le nouvel arrivage évolue dans un espace rock'n'metal mélodico-progressif aujourd'hui empreint de colorations power, cinématiques, atmosphériques et symphoniques, et ce au détriment des touches hard rock d'hier. Aussi, si les influences de Lacuna Coil, Gwyllion et Asylum Pyre, se font toujours sentir, celles d' After Forever, Pink Floyd, Epica, Pendragon, ne seront pas moins de la partie. Une œuvre à la fois vibrante, rayonnante et troublante, bénéficiant du concours, pour l'occasion, d'une pléiade de musiciens aussi talentueux qu'aguerris, apportant chacun, à sa manière, sa pierre à l'édifice.

Enregistré aux Sing Sing Recording Studios et aux Oaklands Recording Studios, à Melbourne, studios au sein desquels il fut co-produit par Prasheen Naran et Luke Cincotta, mixé et mastérisé par Forester Savell (Karnivool, Dead Letter Circus), ce set de compositions jouit de finitions passées au crible, d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation et surtout d'une belle profondeur de champ acoustique. A la lumière de ce nouvel arsenal, il semblerait que nos compères souhaitent dorénavant porter l'estocade...

Bien décidé à faire évoluer son art, nous révélant alors une facette alternative de sa personnalité musicale, le combo a fait la part belle aux plantureuses pièces en actes rock'n'metal mélodico-symphonique progressif. Si l'exercice de style n'est pas vierge de toute incursion de sa part, le collectif australien y a, cette fois, placé ses plus sérieux espoirs de l'emporter. Bien lui en a pris...
Ainsi, passé la brève et somme toute dispensable entame instrumentale, « Prelude », la luxuriante et frissonnante fresque « Entropy » déploiera fièrement ses quelque 9:40 minutes d'une traversée aux multiples rebondissements et des plus enivrantes. Générant une énergie aisément communicative, sous-tendue par d'aériennes et ''floydiennes'' rampes synthétiques, délivrant une basse résolument vrombissante, recelant un bref mais éblouissant solo de guitare, et mise en habits de lumière par les chatoyantes et néanmoins incisives inflexions de la sirène, cette dantesque et techniciste offrande à la confluence de Lacuna Coil, Gwyllion et After Forever s'avère apte à nous assigner à résidence. Non moins orgiaque et dans une même veine stylistique, eu égard à ses insoupçonnées et poignantes variations atmosphériques et rythmiques, le low tempo progressif « Acceptance » ne lâchera pas sa proie d'un iota.

Dans cette mouvance progressive, nos acolytes ont parallèlement opté pour une orientation rock mélodico-atmosphérique pour tenter de nous rallier à leur cause. Ce qu'illustre, d'une part, « Clarity », un planant et énigmatique méfait déroulant les 10:43 minutes de son tapis synthétique typiquement ''floydien'', dont le cheminement d'harmoniques emprunté pourra évoquer un Pendragon des premiers émois. Une techniciste et néanmoins magnétique offrande infiltrée par les caressantes patines de Ben Rechter (Circles), où s'inscrivent les ronronnantes lignes de basse d' Oscar Neyland et agrémentée du fin legato signé Ben Cameron. Dans une tout autre ambiance, on ne saurait davantage passer sous silence le cinématique et orientalisant « Idiosyncrasy », une longue et poignante traversée en de brûlants et désertiques espaces, à mi-chemin entre Rhapsody Of Fire, Epica et Lacuna Coil ; une impression renforcée par une judicieuse mise en regard des libertines oscillations du clarinettiste Greg Sher, des poignantes et obsédantes percussions tribales dispensées par Jonty Cameron et Max Cameron, et de la plombante double-basse d'Oscar Neyland. Sans doute l'un des masterpieces de la rondelle.

Lorsque le message musical se fait plus concis, c'est sans avoir à forcer le trait que la troupe trouvera à nouveau matière à nous retenir, un peu malgré nous. Ce qu'atteste « Resentment », un intrigant et ''lacunacoilesque'' mid/up tempo aux riffs massifs adossés à une frondeuse rythmique. Mis en exergue par les acides et vibrantes modulations de la belle, couplets bien customisés et refrains catchy glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. C'est dans un climat bien plus éthéré que le ''floydien'' instrumental « Recovery » nous installe, le gracieux manifeste nous octroyant alors un fin picking à la guitare acoustique que vient relayer une délicate flûte, elle-même suivie de tortueux arpèges d'un piano fougueux. Une manière habile de conjuguer le Yin et le Yang.

Quand l'ambiance se feutre d'une lumière tamisée, toute tension s'évanouira d'un coup d'un seul, le collectif nous adressant par là même ses mots bleus les plus sensibles. Ainsi, en dépit de ses quelque trois minutes, eu égard à une mélodicité toute de nuances vêtue et encensée par les hypnotiques oscillations de la maîtresse de cérémonie, la ballade atmosphérique et a-rythmique « Resilience » est une véritable invitation au voyage en de célestes contrées. En outre, une heureuse symbiose se fait jour entre la flûte gracile d' Erica Tucceri, le chatoyant hautbois d' Edward Wang et la souriante clarinette de Greg Sher.

A l'issue de notre périple, force est d'observer les progrès considérables réalisés en l'espace des cinq ans séparant cet opus de son devancier par le quintet australien, notamment en ce qui a trait à sa technicité instrumentale, son jeu d'écriture mélodique et la qualité de sa production d'ensemble. Varié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, le propos se dote en prime d'un petit supplément d'âme le rendant alors particulièrement liant. S'il ne se domptera qu'au fil d'écoutes circonstanciées, cet album ne réservera pas moins d'authentiques plaisirs aux pavillons les plus insistants. Aussi, à condition d'éluder le laconique et palot « Solitude », tant l'aficionado de la première heure que l'amateur de metal alternatif à orientation mélodico-symphonico-progressive y trouveront assurément matière à se sustenter. Bref, un véritable bond en avant doublé de quelques prises de risques, au demeurant parfaitement assumées par le combo, qui, vraisemblablement, pourrait bien l'inscrire parmi les sérieux espoirs de cet éclectique registre metal...

Note : 15,5/20

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