Enlighten

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18/20
Nom du groupe Sleeping Romance
Nom de l'album Enlighten
Type Album
Date de parution 01 Novembre 2013
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album29

Tracklist

1.
 Hybrid Overture
 01:40
2.
 Enlighten
 04:30
3.
 The Promise Inside
 05:04
4.
 Soul Reborn
 03:44
5.
 Free Me
 04:33
6.
 December Flower
 04:59
7.
 Finding My Way
 04:12
8.
 Passion Lost
 05:09
9.
 Devil's Cave
 06:37
10.
 Aeternum
 01:26

Durée totale : 41:54

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Sleeping Romance


Chronique @ ericb4

14 Octobre 2022

Une truculente et poignante mais classieuse entrée en matière...

Difficile pour les nouvelles recrues de s'illustrer dans un espace metal symphonique à chant féminin encore dominé par les cadors du genre, mais aussi de plus en plus soumis à une féroce concurrence de la part de leurs homologues générationnels. C'est pourtant sans complexes mais non sans afficher une certaine prudence dans sa démarche que ce jeune quintet italien originaire de Modène, en Emilie-Romagne, se lance dans la bataille.

Créé en 2009, le collectif s'est d'abord illustré sur la scène metal locale sous le nom de Hybrid Resolution. Ce n'est que quatre ans plus tard et suite à quelques changements de line up que Hybrid Resolution se muera en Sleeping Romance. Impulsé par un soudain élan d'inspiration, le combo transalpin livrera son tout premier album full length, « Enlighten », quelques mois seulement suite à sa sortie de terre. Aussi, effeuille-t-on une galette de 10 pistes dispatchées sur une bande auditive de 41 optimales minutes, signée chez le jeune mais prolifique label suédois Ulterium Records. Premier indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos cinq gladiateurs...

Dans ce dessein, le quintet ainsi recomposé comptera dorénavant dans ses rangs : Federica Lanna (frontwoman au gracile filet de voix et aux médiums proches de ceux de Sharon den Adel) ; Federico Truzzi (ex-Synthphonia Suprema, ex-Nothing Else), à la guitare et aux arrangements ; Lorenzo Costi (State Of Mind, ex-Fogalord...), à la basse ; Francesco Zanarelli (ex-Fogalord, ex-Synthponia Suprema), à la batterie et Nicholas ''Bouna'' Bonavoglia, à la guitare. De cette étroite collaboration émane un propos rock'n'metal mélodico-symphonique easy listening aux relents power, prog et pop-rock, non sans rappeler Delain, Xandria, Within Temptation, Sirenia, Nightwish, Diabulus in Musica et consorts. Avec la participation, pour l'occasion, de Riccardo Barbieri et Dario Laporta aux choeurs, cette œuvre se fait certes un tantinet classieuse mais des plus délicates et enivrantes.

La production d'ensemble de la rondelle, quant à elle, s'avère difficile à prendre en défaut. Produit tout comme pour Darkwater, Harmony, Innerwish, Theocracy ou encore Signum Regis, par Emil Westerdahl, bassiste (ex-Inevitable End) et fondateur du label sus-cité, ce premier essai ne laisse transparaître que d'infimes sonorités résiduelles. Enregistré et mixé par Federico Truzzi, et mastérisé, au même titre que Tommy Vitaly et Spitfire, par le guitariste de Danger Zone, Roberto Priori, l'opus offre une belle profondeur de champ acoustique tout en témoignant de finitions passées au crible. Pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork au trait affiné et d'inspiration néo-romantique de la jaquette est signé Felipe Machado Franco, vocaliste (Thunderblast, Vorpal Nomad...) et graphiste émérite, commissionné à cet effet par Axel Rudi Pell, Ancient Bards, Blind Guardian, Jorn, Rhapsody Of Fire, parmi tant d'autres. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur les entrailles du navire...

L'architecture de l'album demeure somme toute classique, conformément aux codes inhérents à ce registre metal. Aussi, à l'aune de « Hybrid Overture », le bal s'ouvre-t-il sur une laconique et prévisible entame instrumentale ; un premier et ''nightwishien'' mouvement unifiant d'ondulantes nappes synthétiques, une virevoltant violon samplé et des choeurs aux abois. Histoire de boucler la boucle, pianissimo, la traversée s'achève comme elle a commencé, à l'instar du cinématique et violoneux « Aeternum ». Sinon, le propos alterne les pistes metal mélodico-symphonique, power, prog et les ballades ; une structure certes convenue mais qui n'enlève en rien ni à la cohérence du message musical ni à la charge émotionnelle qui s'en dégage, tant s'en faut.

Le combo interpelle tout d'abord par son habileté à enfiler sur un collier de perles ces séries d'accords des plus entêtantes, celles-là même qui vous resteront gravées en mémoire longtemps encore après y avoir plongé le tympan, à commencer par les plages metal symphonique les plus enfiévrées. Ainsi, mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène, c'est d'un battement de cils que les refrains catchy jaillissant des entrailles des ''delainiens'' up tempi « Enlighten » et  Soul Reborn » se joueront de toute tentative de résistance à leur assimilation. On pourra encore se laisser happer par le caractère enjoué de « Finding My Way », passage metal symphonique assorti de touches pop/rock, power mélodique et metal moderne. Pourvu de riffs crochetés, d'une confondante fluidité mélodique et d'un bref mais poignant solo de guitare, ce rayonnant et organique effort à mi-chemin entre Xandria, Sirenia et Ancient Bards pourra, à son tour, nous retenir plus que de raison. Mais là ne sont pas les ultimes arguments de nos acolytes pour asseoir leur défense...

Quand il en vient à flirter avec la fibre progressive, le collectif italien parvient une fois encore, et sans ambages, à nous rallier à sa cause. Ce qu'atteste, en premier lieu, le ''sirénien'' mid tempo progressif « The Promise Inside » ; eu égard à son refrain immersif à souhait, mis en habits de lumière par les angéliques oscillations de la déesse, et à la soudaineté de la montée en régime du corps orchestral aux 2/3 du parcours, ce tubesque effort ne se quittera qu'à regret. Dans cette lignée, tant la grisante densification du dispositif instrumental que le martelant tapping du ''delainien''  Passion Lost » pousseront à un headbang subreptice. Les magnétiques ondulations de la princesse et les fines ciselures mélodiques des couplets, quant à elles, achèveront de nous convaincre d'être aux prises avec l'une des gemmes de l'opus. Mais ce serait sans compter « Devil's Cave », une ''nightwishienne'' fresque déversant ses quelque 6:37 minutes d'un spectacle à la fois épique, opératique et romanesque. Jouissant de saisissants effets de contrastes rythmiques et atmosphériques, recelant un flamboyant solo de guitare, et encensé là encore par les limpides patines de la belle, cette sculpturale pièce en actes retiendra dans ses filets plus d'une âme rétive.

Lorsqu'ils nous mènent en d'intimistes espaces, nos compères se muent alors en de véritables bourreaux des cœurs en bataille. Ce qu'illustre, d'une part, « Free Me », power ballade glissant le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle se greffent les cristallines volutes de la maîtresse de cérémonie, se chargeant en émotion au fil de sa progression ; un instant privilégié aux harmoniques des plus enchanteurs que n'auraient sans doute renié ni Within Temptation ni Xandria. On ne saurait davantage éluder ni les délicats arpèges d'accords ni les subtiles variations atmosphériques inscrits dans l'adn de la ballade progressive « December Flower » ; aussi décèle-t-on une troublante offrande dans le sillage de Diabulus In Musica, apte à procurer quelques frissons chez l'aficionado de moments tamisés.

Résultat des courses : le combo transalpin nous immerge au cœur d'un message musical fort de son chatoyant paysage de notes, ayant pour corolaire des lignes mélodiques épurées et des plus enveloppantes, une technicité instrumentale et oratoire dores et déjà affûtée, et une ingénierie du son plutôt soignée. D'aucuns pourront toutefois regretter le classicisme de l'exercice et des sources d'influence encore insuffisamment digérées. En découle un propos aux harmoniques certes efficaces mais prévisibles, état de fait traduisant un manque de prises de risques de la part de nos acolytes. Et si les exercices de style s'avèrent variés, on aurait cependant souhaité un propos un poil plus offensif qu'il n'apparaît, et davantage de diversité sur les plans atmosphérique et vocal, la frontwoman monopolisant le micro sur la majeure partie de la galette. N'accusant pas l'ombre d'un bémol susceptible d'affadir l'attention du chaland, et renseignant sur l'aptitude de la troupe à magnétiser le tympan de par ses portées qui souvent font mouche, ce premier essai disposerait néanmoins de l'arsenal requis pour propulser la formation italienne parmi les sérieux espoirs de ce registre metal. Wait and see...

3 Commentaires

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fufupue - 15 Octobre 2022:

Presque 10 ans plus tard, le groupe est toujours là et vient juste de sortir son 3ème full. A écouter histoire de constater si évolution et gain de personalité il y a eu ...

ericb4 - 15 Octobre 2022:

Merci pour ton commentaire. Je suis également impatient de voir si, à l'aune de son 3ème opus, le groupe a pu, ou su, se renouveler, tout en conservant son identité artistique originelle. Les qualités vocales de Lina, que j'ai découvertes il y a peu et qui m'ont semblé tenir la route, vont-elles me faire oublier la charismatique empreinte de Federica?...

fufupue - 16 Octobre 2022:

J'ai écouté 3 extraits de leur 3ème full et c'est un gros changement de personalité là auquel on a droit! Je n'écoute que peu de groupe de ce style et mes références sont donc limitées, mais ça part plus du côté Evanescence que Nightwish à présent surtout sur le titre smoke & mirrors. J'ai bien aimé ce que j'ai entendu mais sera-ce suffisant pour se faire une place au soleil vu la jungle??? J'espère une chro que je lirai avec attention. 

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