Alba

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17/20
Nom du groupe Sleeping Romance
Nom de l'album Alba
Type Album
Date de parution 03 Novembre 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album24

Tracklist

1.
 Overture / Twilight
 02:25
2.
 Where the Light Is Bleeding
 04:58
3.
 Lost in My Eyes
 03:37
4.
 Touch the Sun
 04:00
5.
 Forgiveness
 06:19
6.
 My Temptation
 05:11
7.
 Across the Sea
 04:00
8.
 Everything Behind
 04:01
9.
 Through the Looking Glass
 04:05
10.
 Alba
 06:35
11.
 Underture / Daylight
 02:40

Durée totale : 47:51

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Sleeping Romance


Chronique @ ericb4

29 Octobre 2017

Une valeur montante du metal symphonique avec laquelle il faudra compter...

En dépit de l'âpre concurrence à laquelle sont confrontées les jeunes formations metal symphonique à chant féminin actuelles, certaines semblent tirer leur épingle du jeu, dont ce quintet italien originaire de Modène. Inspiré par Within Temptation (première période), Delain, Amberian Dawn (seconde phase) et Xandria (troisième mouture), le combo officie dans un metal mélodico-symphonique easy listening aux relents power, prog et pop-rock, où les angéliques inflexions de la frontwoman ont pour corollaire des arrangements instrumentaux de bon aloi, un riffing aiguisé, une rythmique vivifiante et des lignes mélodiques rigoureuses dans leur transcription et restituées avec maestria. On comprend dès lors que nos acolytes se posent en challengers directs de Beyond The Black et autres Elvellon ou Once, et avec lesquels il faudra certainement compter...

Créé en 2009, le collectif s'est d'abord illustré sur la scène metal locale sous le nom de Hybrid Resolution . Ce n'est que quatre ans plus tard et suite à quelques changements de line up que Hybrid Resolution s'est mué en Sleeping Romance. Le quintet s'est alors stabilisé, comptant désormais sur les talents de : Federica Lanna (frontwoman aux médiums proches de Sharon den Adel) ; Federico Truzzi (ex-Synthphonia Suprema, ex-Nothing Else) à la guitare et aux arrangements ; Lorenzo Costi (State Of Mind, ex-Fogalord...) à la basse ; Francesco Zanarelli (ex-Fogalord, ex-Synthponia Suprema) à la batterie et Fabrizio Incao à la guitare. De cette étroite collaboration est né, dans la foulée, un premier et encourageant album full length intitulé « Enlighten » (2013), rapidement suivi du vibrant single « Fire & Ice ». De quoi lui avoir élargi la voie, le groupe s'étant alors produit sur la scène européenne, deux années durant, avec quelques belles réussites à la clé et dont le public s'en est fait l'écho. Mais il en veut plus...

Le combo transalpin s'est laissé le temps nécessaire à la maturité de ses compositions et de son jeu d'écriture, ne sortant cet second effort, « Alba », dynamique et émouvante offrande de 11 pistes, pas moins de trois ans suite à son prédécesseur. Le temps également de changer de maison de disques, le groupe ayant troqué le label suédois Ulterium Records pour Napalm Records, et de sortir, par là-même, le captateur single « Where the Light Is Bleeding » Si la recette originelle sur fond d'accords magnétiques et basée sur l'émotion n'a pas fondamentalement changé, la qualité de la production s'est élevée d'un cran, à commencer par le mixage, témoignant d'un optimal ajustement entre lignes de chant et instrumentation. De plus, tant les enchaînements inter pistes que les finitions ont été passés au peigne fin. Pour compléter son offre, la troupe nous octroie une belle profondeur de champ acoustique et très peu de notes résiduelles. Mais entrons plutôt dans le vaisseau amiral en quête d'éventuels trésors enfouis.

Dans sa structure, l'opus ne déroge guère aux règles et aux codes inhérents à ce registre metal. D'une part, la pièce s'ouvre classiquement sur une entame instrumentale opératique et progressive à l'instar de « Overture / Twilight » ; premier acte conjuguant d'ondulantes et légères nappes synthétiques et des choeurs massifs. L'opus s'achève comme il a commencé, à l'image du laconique, violoneux et graduel instrumental de fermeture « Underture / Daylight ». Comme il se doit, le corpus du message musical alterne les passages mélodico-symphoniques, power, prog et les ballades. Architecture d'ensemble certes convenue mais qui n'enlève rien à la cohérence de l'oeuvre, ni à son caractère enjoué, encore moins à la charge émotionnelle qui s'en dégage.

Le combo surprend par sa faculté à enchaîner les passages metal symphonique bien enlevés susceptibles de figurer dans les charts. Avec une facilité déconcertante, sous couvert de séries d'accord accrocheuses, d'une multitude d'effets et d'une rythmique cathartique propice à un headbang bien senti, il retiendra le tympan du chaland. Ainsi, difficile de se soustraire aux refrains catchy et typiquement ''delainiens'' des tubesques « Where the Light Is Bleeding » et « Lost in My Eyes », titres pop'n'metal symphonique aux riffs heavy et jouissant d'arrangements instrumentaux de fort bonne facture. Moments de pure jouissance auditive enjolivés par les enchanteresses impulsions de la sirène qui sauront faire chavirer plus d'un cœur en bataille. Et que dire de l'invitant « Touch the Sun » qui, dans la lignée de Within Temptation (dernière mouture), se dote de couplets efficaces relayés de refrains immersifs à souhait ?...

Dans une visée metal symphonique mâtinée de power, le spectacle proposé s'avère non moins impactant. Ainsi, à mi-chemin entre Within Temptation et Ancient Bards, l'enfiévré et polyrythmique « My Temptation » dissémine ses circonvolutions synthétiques au fil des incessantes et nerveuses frappes de fûts. Aux angéliques pérégrinations de la belle, corroborées à des choeurs en filigrane, de compléter un tableau riche en arrangements. En outre, le limpide et prégnant cheminement mélodique dissimule un chapelet d'harmoniques complexes et moult variations savamment orchestrées par nos cinq compères. Dans cette mouvance, avec un côté Amberian Dawn plus prononcé, on retiendra également « Everything Behind » pour son tapping martelant, la cadence soutenue de sa rythmique, l'incessant rudoiement de sa double-caisse et son subtil legato à la lead guitare. Sans omettre le véloce « Through the Looking Glass », conjuguant les influences de Delain, Lunatica et Ancient Bards, sachant desserrer la bride et opportunément varier ses effets.

Par ailleurs, quand la fibre metal symphonique se pare d'une touche prog, l'adhésion ne s'opérera pas moins aisément. Ainsi, sur une violoneuse assise, dans la veine conjointe de Xandria et d'Amberian Dawn, l'épique, énigmatique et progressif « Alba » délivre ses riffs crochetés surmontant une frondeuse rythmique. Se montrant à la fois acide et altier dans sa marche en avant, l'incendiaire fresque distille de complexes mais captatrices séries d'accords. Et ce, sans jamais nous faire perdre le fil d'une sente mélodique agréable à défaut d'être inoubliable. Soudain, le convoi orchestral s'emballe et se plaît à nous secouer parallèlement à la densification du corps oratoire, une muraille de choeurs corroborant les fines patines de la belle. Le spectacle est saisissant et nous retient jusqu'au souffle ultime de la pièce en actes.

Lorsqu'il s'adonne aux instants tamisés, le quintet italien encense littéralement le pavillon, nous livrant ses mots bleus avec charme et élégance, sans mièvrerie aucune et avec un zeste de pugnacité. Ainsi, rapidement dégagé de ses introductifs tourments, « Forgiveness » prend soudain le visage d'une plantureuse power ballade aux gimmicks guitaristiques infiltrants. Caressant instant offrant en prime un grisant solo de guitare et de sensibles arpèges au piano, sous-tendus par une féline rythmique. Quant aux célestes patines oratoires de la maîtresse de cérémonie, à l'instar de son illustre inspiratrice, elles aspireront plus d'une âme rétive. Et ce, notamment sur la crête d'un refrain qu'on entonnerait à tue-tête. Bref, un moment de félicité qu'on ne quittera qu'à regret et que pourrait bien lui envier Beyond The Black, parmi tant d'autres homologues générationnels. On ne restera pas moins aimanté par les ondulations d'un violon libertin et scotché par les cristallines modulations de la sirène sur « Across the Sea » ; féerique ballade aux airs d'un slow qui emballe dans la droite ligne de Within Temptation.

A l'aune de cette charismatique et troublante offrande, on comprend que le quintet italien a élevé d'un cran le niveau de ses exigences logistiques et techniques et qu'il dispose d'armes efficaces pour tenir la dragée haute à ses concurrents. Si cette galette pêche par ses carences en termes d'originalité et de prises de risques, elle renseigne néanmoins sur les progrès compositionnels accomplis par nos cinq gladiateurs. Diversifiée dans ses ambiances, ses rythmiques et ses phases oratoires, elle témoigne également d'une inspiration sans failles et d'un réel sens mélodique de leurs auteurs. Et ce, même si leurs sources d'influence tardent à être digérées. Selon votre humble serviteur, cette seconde rondelle de longue durée pourrait bien leur autoriser l'accès au rang de valeur montante du metal symphonique à chant féminin. Bref, un groupe qui a le vent en poupe...


3 Commentaires

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frozenheart - 29 Octobre 2017:

Au vu de cette longue analyse, cet Alba m'a l'air de tenir toutes ses promesses. J'espère qu'il sera aussi bon et qu'il me laissera une aussi bonne impression qu'Enlighten paru en 2013. 

Merci Eric, pour cette superbe et longue chronique.

ericb4 - 29 Octobre 2017:

Merci à toi! Oui, "Alba" est un digne héritier de "Enlighten", avec un peu plus de maturité concernant les compositions et une production d'ensemble particulièrement soignée au programme. Au chant, des progrès sont aussi à souligner, bien qu'on partait déjà sur de bonnes bases il y a 4 ans. On détient là clairement un redoutable challenger à opposer aux Beyond The Black et consorts. Bref, une très bonne surprise en metal symphonique à chant féminin que nous a réservée le combo italien pour cette fin d'année!

pielafo - 30 Octobre 2017:

J'etait en mal de Metal Sympho. L'album de l'année du genre restant le superbe The Butterfly Raiser de Bare Infinity pour moi mais ce disque a l'air prometteur!

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