Enigma Fire

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Visionatica
Nom de l'album Enigma Fire
Type Album
Date de parution 12 Juillet 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1.
 Amari Sudbina Kali
 01:36
2.
 The Pharaoh
 04:04
3.
 Fear
 04:38
4.
 Roxana, the Great
 03:55
5.
 Dance of Fire
 03:42
6.
 To the Fallen Roma
 05:30
7.
 Incomplete
 05:25
8.
 Secrets of the Ancestors
 04:12
9.
 Rise from the Ashes
 05:34

Durée totale : 38:36

Acheter cet album

 $7.40  78,84 €  7,03 €  £6.25  $11.96  10,30 €  10,32 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Visionatica


Chronique @ ericb4

04 Août 2019

Phase de décollage amorcée pour l'escadron teuton...

Après trois années de silence radio depuis « Force of Luna », son premier et encourageant album studio, et contre toute attente, le quartet allemand originaire de Nuremberg revient enfin dans les rangs. S'étant entre temps illustré à maintes reprises sur la scène locale (Metalacker Festival, à Tennenbronn, en août 2016 ; Alte Mälzerei Underground, à Ratisbonne, en mai 2017 ; Live Music Hall, à Cologne, en octobre 2018 ; Lindenpark, à Potsdam, en avril 2019...), le combo a précisément opté pour une mise à profit de cette fructueuse expérience en live pour solidifier ses assises, voire enrichir ses acquis de sonorités inédites. Aussi, s'est-il laissé le temps de la maturité opérer concernant aussi bien ses compositions que ses textes, à la plume bien plus alerte aujourd'hui qu'hier. Pierre par pierre, la formation germanique échafaude sa pyramide...

En l'espace des six années séparant la réalisation du présent et second opus dénommé « Enigma Fire », son premier mouvement sorti chez Frontiers Music, de sa fondation, en 2013, de l'eau semble donc avoir coulé sous les ponts pour le groupe germanique. Aussi, viennent-ils guerroyer munis d'armes désormais suffisamment affûtées pour tenter de maintenir la concurrence en respect. A commencer par une ingénierie rutilante : coproduit et enregistré par le groupe et, au même titre que son prédécesseur, par Timon Seidl, au Red Audio Studio (connu pour avoir oeuvré auprès de Winterstorm, Conclusion Of An Age et feu Rawkfist), le manifeste bénéficie d'une belle profondeur de champ acoustique et n'accuse qu'une minorité de sonorités résiduelles ; mastérisé et mixé, tout comme son aîné, par le guitariste/bassiste Olaf Reitmeier (Lunatica, Trillium), au Gate Studio, en Allemagne, l'effort témoigne d'un équilibrage quasi optimal entre lignes de chant et instrumentation. A l'instar d'un travail en studio des plus minutieux et de longue haleine, nos acolytes auraient dores et déjà mis les petits plats dans les grands...

Conformément aux nouvelles aspirations du collectif teuton, le line up a subi une légère refonte. Si l'on y retrouve l'angélique empreinte vocale de la soprano Tamara Amedova (dite ''Amara Avodem''), le subtil toucher du guitariste Manuel Buhl et la frappe sèche du batteur Gerhard Spanner, le bassiste Michael Wolnitza (Xiphea), quant à lui, s'est vu remplacer par Georg Büchs (ex-Eldowraith, ex-Varus, ex-Vehemenz), lui-même substitué par Tim Zahn (Cherokee, ex-Dragonsfire, ex-Elvenpath, ex-Irony). De cette nouvelle collaboration naît une galette modeste de ses 38 minutes sur lesquelles s'égrainent 9 pistes metal mélodico-symphonique gothique dans le sillage de Within Temptation (première période), Delain, Xandria (troisième phase), Diabulus In Musica, Visions Of Atlantis et Amberian Dawn (seconde mouture), entre autres. Des sources certes influentes, mais qui n'ont guère empêché nos inspirés compères d'apposer leur sceau sur certaines de leurs compositions. Mais entrons plutôt dans le navire en quête d'éventuelles pépites...


Comme il nous y avait déjà sensibilisés à la lumière de sa précédente livraison, le combo semble pourvu d'une rare habileté à concocter ces grisantes séries d'accords aptes à nous retenir plus que de raison. Ce qu'il prouve à l'aune de ses passages les plus enfiévrés. Ainsi, une fois passée la brève, délicate et orientalisante entame « Amari Sudbina Kali », les tambours se mettent à claquer et la rythmique à s'ensanglanter à l'aune de « The Pharaoh ». On retiendra ce ''delainien'' up tempo au regard de sa ligne mélodique aux orientalisantes oscillations et des saisissantes montées en puissance du corps orchestral. Bref, un hit en puissance mis en exergue par les cristallines inflexions de la sirène et recelant une charge émotionnelle difficile à contenir. Dans cette mouvance, s'imposeront d'un battement de cils l'entêtant refrain de « Fear » tout comme celui du pimpant « Secrets of the Ancestors » ; deux tempétueux méfaits à mi-chemin entre Xandria et Lunatica, dotés chacun d'un léger tapping et d'insoupçonnées variations rythmiques, ayant pour corollaire de sémillants arrangements instrumentaux d'inspiration ''nightwishienne''.

Moins directement orientés vers les charts, d'autres morceaux tous aussi vivifiants ne trouveront pas moins un débouché favorable auprès de l'aficionado du genre. Ce qu'illustre, d'une part, « Roxana, the Great », pulsionnel manifeste estampé Within Temptation et évoluant, lui aussi, au pays des mille et une nuits. Pourvu d'une basse résolument claquante et d'une double-caisse bien souvent sollicitée au sein d'un convoi instrumental qui, bien souvent, se plaît à nous bringuebaler, et que rien ne semble pouvoir enrayer la progression, le brûlant et headbangant propos ne nous laissera pas l'ombre d'un instant pour reprendre notre souffle. Et, là encore, la sauce finit par prendre... Quant à l'enjoué « Dance of Fire », il ne lâchera pas sa proie d'un iota. En outre, une inaltérable et cinglante force de frappe trouve écho auprès de riffs crochetés et d'une basse vrombissante. Dans la lignée d'Amberian Dawn, cette ogive dissémine parallèlement d'amples et sinueuses nappes synthétiques sur lesquelles se calent les puissantes impulsions de la belle alors muée en redoutable prédatrice.

Déterminée à conférer une dimension épique plus affirmée que naguère à son message musical, la troupe l'a parfois doublée d'une touche cinématique. Ce faisant, nos compères n'ont guère tari d'inspiration, parvenant alors, une fois de plus, à aspirer le tympan. Ce qu'elle démontre à l'aune de « To the Fallen Roma », puissante offrande à la luxuriante instrumentation et recelant un capiteux parfum d'Orient, dont les tribales percussions s'en font l'écho. Dans la veine de Visions Of Atlantis, un duo mixte en voix claires en parfaite osmose auquel s'adjoint une chorale en faction s'inscrit dans la trame d'une piste à l'agréable filet mélodique. Et ce, même si la plage serait en proie à une inaliénable répétibilité de son cheminement d'harmoniques.

Que les aficionados de moments intimistes se rassurent, d'émouvantes séries de notes enveloppées dans des draps de soie jalonneront leur parcours. Ainsi, à la manière de Within Temptation, la ballade progressive « Incomplete » se cale sur une hypnotique sente mélodique magnifiée par les ensorcelantes volutes de la maîtresse de cérémonie. Sous-tendu par de délicats arpèges au piano, l'instant privilégié laisse entrevoir une féline instrumentation qui, de fil en aiguille, se densifie tout en intensifiant le rythme de ses frappes. S'intercale alors un break opportun, aussitôt balayé par l'altier et frissonnant dispositif orchestral, avant la chute finale. Et l'on se surprend à y revenir dès l'ultime mesure envolée. Et comment ne pas succomber aux vibes enchanteresses insufflées par « Rise from the Ashes », ''delainienne'' et radieuse ballade atmosphérique et progressive dotée d'une confondante fluidité mélodique et d'enivrants gimmicks guitaristiques ? Aussi, la tendre aubade vogue sur de soyeuses nappes de claviers où se greffe un duo mixte en voix claires des plus infiltrants, où les cristallines patines de la soprano donnent le change aux inflexions éraillées de Michael Liewald (plus connu sous le pseudo ''Michi''), expérimenté et talentueux vocaliste/guitariste du groupe folk metal allemand Winterstorm, déjà sollicité sur le précédent opus.


A la lecture de ce pulsionnel et poignant effort, un doux sentiment de plénitude nous étreint, le combo teuton plaçant désormais la barre de ses exigences esthétiques et techniques plus haute qu'antérieurement, et ce, tout en disséminant une charge émotionnelle des plus difficiles à endiguer. Bénéficiant d'un espace sonore lavé de toute impureté, l'opus s'avère à la fois diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal. En outre, s'observe un heureux alliage entre son assise metal symphonique originelle et son double regard progressif et folk, l'actuelle dimension épique et la chatoyante touche orientalisante accolée au projet contribuant à magnétiser le tympan.

Si les fausses notes sont aux abonnés absents, pour se démarquer plus nettement de leurs pairs, il eût été souhaitable que nos gladiateurs s'éloignent quelque peu de l'envahissante empreinte de leurs maîtres inspirateurs et qu'ils consentent à délivrer l'une ou l'autre prise de risque. Pour compléter son offre, on aurait également espéré voir le collectif teuton renouer avec les plages instrumentales et nous octroyer une fresque symphonico-progressive, exercice de style encore vierge de toute création le concernant et pourtant requis par un auditorat sans cesse grandissant de ce registre metal, assez souvent sensibilisé aux gammes et aux arpèges des cadors du genre. Quoi qu'il en soit, à l'aune de sa seconde offrande, l'escadron allemand serait dorénavant en phase de décollage, et en mesure de jouer les trouble-fête parmi les Beyond The Black, Elvellon et autres Metalwings ou Sleeping Romance. Bref, un groupe qui a le vent en poupe...

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Visionatica