Force of Luna

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16/20
Nom du groupe Visionatica
Nom de l'album Force of Luna
Type Album
Date de parution 20 Mai 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1.
 Intro / Visions
 01:22
2.
 Swamp of the World
 04:29
3.
 Lilith
 04:18
4.
 She Wolf
 04:15
5.
 Imprinting Lies
 04:47
6.
 Certainty of Benevolence
 04:37
7.
 The Thorns
 03:53
8.
 Totem
 04:26
9.
 Never Will Die
 04:59

Durée totale : 37:06

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Visionatica


Chronique @ ericb4

10 Septembre 2016

Des premières gammes coulées dans le béton en guise de message de bienvenue...

Un x-ième groupe de metal symphonique à chanteuse me direz-vous, et vous auriez raison. Sauf que Visionatica n'a pas pour aspiration ultime de jouer longtemps les outsiders de service. Plus encore, à l'instar d'Elvellon, Once, ou encore Beyond The Black, ses homologues générationnels et stylistiques, il entend prestement s'inscrire parmi les valeurs montantes de ce registre pourtant déjà surinvesti. Inspiré par les vibes de Within Temptation, Xandria ou Rawkfist, ce jeune quartet bavarois natif de Nuremberg souhaite faire entendre sa voix et rugir son instrumentation, autrement que ne l'ont fait ses concurrents. Cofondé en 2013 par Tamara Avodem (soprano, ex-membre de Sound Of Might) et Manuel (ex-guitariste de feu Rawkfist), le jeune collectif teuton a prestement intégré les talents conjoints du bassiste Michael et, un an plus tard, ceux du batteur Gerhard.

Ayant déjà sorti en 2015 le single « She Wolf », bien accueilli par un public local souvent sensibilisé aux travaux de leurs maîtres inspirateurs, nos acolytes ont pris le temps de peaufiner leurs arrangements pour nous octroyer leur premier album full length, à l'instar de ce « Force of Luna », sorti chez Dr. Music Promotion un an plus tard. Au-delà de l'artwork de la pochette d'inspiration fantastique aux fines courbes et aux tons sobres, la galette offre aisément ses 9 pistes (dont le single), sur un ruban auditif de 37 minutes mêlant fraîcheur, dynamisme, orientalisme et romantisme. Jouissant d'une probante qualité de production, à la lumière d'un enregistrement de bonne facture, signé Timon Seidl et d'un mixage équilibrant souvent les parties en présence, de la patte experte d'Olaf Reitmeier (Epica, Avantasia, Rhapsody...), on comprend que le groupe a déjà mis les petits plats dans les grands. Mais entrons plutôt dans la goélette pour une inspection approfondie de ses cales.

C'est dans un registre metal symphonique pur que le combo évolue le plus souvent et qu'il parvient à déclencher une émotion, celle que certains de ses homologues stylistiques pourraient avoir à lui envier. Un classique et dispensable instrumental sympho progressif ouvre le bal, à l'aune du laconique « Intro / Visions », se clôturant par une déferlante de choeurs massifs et prestement relayé par son engageant voisin de bobine. Dans la lignée d'un Within Temptation des premiers émois, « Swamp of the World » ouvre ses griffes riffeuses arc-boutées sur une ample et plombante rythmique pour une traversée épique. Un tantinet grandiloquente mais non ostentatoire, harmonieuse jusqu'au bout des ongles, cette souriante plage livre de sémillants couplets et surtout des refrains catchy. On évolue ainsi dans un climat mélodique des plus enchanteurs, quoiqu'un poil acidulé, dans la veine de Beyond The Black, enjolivé par les claires impulsions d'une jeune princesse enjouée. On joue déjà indéniablement dans la cour des hits en puissance. Et que dire du magnétique « Lilith » ? Titre cadencé d'une grâce indélébile nous renvoyant tout droit à l'atmosphère d'un « Mother Earth » de l'illustre inspirateur batave, il nous immerge dans une tourmente metal sympho aux accents orientaux des plus chatoyants. Résister à l'appel de la sirène serait pure hérésie tant elle nous câline le pavillon pour ne plus nous donner la moindre envie de déserter les lieux, notamment sur les refrains, immersifs à souhait. Mention spéciale pour les arrangements d'une efficacité redoutable, tout comme la structure mélodico-atmosphérique de cet infiltrant brûlot. Tel un ersatz de Sharon, Tamara, de ses fines envolées nous encense sur l'invitant et un poil orientalisant « Certainty of Benevolence » qui, tel un Xandria, première mouture, distribue ses riffs acérés en série tout en préservant une ligne mélodique rigoureuse dans son écriture et brillamment restituée. On ne restera pas sans esquisser un headbang subreptice sur une plage aussi envoûtante par ses arrangements que luxuriante par son cheminement harmonique. Autre coup de maître du combo allemand.

Dans une mouvance plus punchy, d'obédience heavy symphonique, le combo dévoile une autre corde à son arc, et non des moindres. Aussi, dans le sillage atmosphérique d'un Delain, dernier mouture, un courant d'air frais nous fouette le tympan à l'instar de « She Wolf », premier single qui les a fait connaître et déjà annonciateur des sérieuses prérogatives affichées par le groupe. Calée sur un tracé mélodique d'une précision d'orfèvre, sous-tendue par des nappes de claviers enveloppantes et dynamisée par des riffs corrosifs et une rythmique enfiévrée, cette prégnante ritournelle ne lâchera pas d'un iota ceux qui y auront plongé tout de go. Et ce ne sont pas les cristallines volutes oratoires de la déesse qui nous laisseront sur notre faim, loin s'en faut. De son côté et usant d'un tapping partiel, le tonique « Never Will Die », à sa manière, s'élance promptement sur une sente invitante, que des refrains d'une naturelle fluidité mélodique viennent relever. Puis, emboîtant le pas à un joli solo de guitare, le convoi orchestral interrompt sa marche, nous faisant alors flirter avec de planantes et violoneuses vibes. Et ce, avant que la reprise ne vienne tout balayer sur son passage, clôturant la pièce en actes sur la note ultime, haut dans les aigus, atteinte avec aisance par l'inspirée interprète.

Parfois, les plans rythmiques se font pluriels, voire plus flous, sans que cela n'affecte la logique argumentative proposée par la petite tribu. D'une part, de célestes patines nous font signe de suivre la belle dans ses pérégrinations sur le sculptural et contrasté mid/up tempo « Imprinting Lies ». Un solo de guitare au picking effilé s'insinue dans cette valse aux faux airs de Forever Slave, avec un zeste de Beyond The Black, d'une confondante esthétique mélodique. Ouvrant ses ailes, la colombe magnifie la jouissive proposition, toute de soie vêtue, mise en habits de lumière sur un refrain faussement niais, et donc, difficile à prendre en défaut. D'autre part, sur une rythmique partiellement syncopée, de limpides et sinueuses inflexions nous sont octroyées sur un vitaminé et coloré « Totem », morceau rafraîchissant ayant veillé à suivre un cheminement mélodique sécurisant, dans la droite lignée des maîtres inspirateurs de nos acolytes. Une violoneuse présence corrobore de larges espaces synthétiques sur un break opportun, pour une progressive embardée en terres symphoniques bien habitées, atteignant son apogée sur la crête du refrain, pour finir crescendo, moment qui, par effet de contraste, précède le souffle ultime.

Mais le voyage n'est pas terminé et on aurait tort de prématurément plier bagages à l'aune des mots bleus du valeureux quartet, qu'il a pris le temps d'échafauder pour nous les offrir avec les honneurs. A pas feutrés s'avance « The Thorns », délicate ballade a-rythmique mue par un piano/voix éminemment authentique, tout en légèreté et en nuances mélodiques, sous-tendu par une ample mais discrète couverture organique. Sans avoir à amplifier son assise rythmique, l'intimiste moment est un pur ravissement que nos sens ne pourront que malaisément esquiver. Ce faisant, un duo mixte en voix claires en parfaite osmose guide nos pas dans cette humble, apaisante et mélancolique aubade. On découvre ainsi un instant fragile teinté d'élégance témoignant d'un supplément d'âme le rendant plutôt attachant.

A l'issue de cette traversée en eaux limpides à la profonde agitation intérieure, on décèle un réel potentiel chez cette jeune formation, celle-ci sachant ménager d'offensifs passages et un fringant cheminement harmonique, sans user d'artifices technicistes susceptibles d'alourdir une instrumentation samplée déjà pléthorique. L'ensemble ainsi articulé témoigne d'une inaliénable cohésion groupale, d'une intéressante et judicieuse diversité atmosphérique, et ce, sans se départir du registre metal d'appartenance du combo. Certes, ni l'originalité, ni une réelle signature artistique ne transpirent de cette initiale rondelle, mais un soupçon d'inspiration se révèle lors des restitutions de portées, sans omettre les petits détails de production qui n'ont pas échappé à l'oeil et au doigt de l'expert mixeur. Ce faisant, et malgré sa verdeur, la troupe peut s'enorgueillir de nous livrer plus qu'un titubant essai, un rayonnant propos musical apte à éveiller d'authentiques plaisirs. Message est donc lancé à la concurrence et rendez-vous est pris avec les aficionados de ses sources d'influence, assurément...


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