Engla Tocyme

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16/20
Nom du groupe Forefather
Nom de l'album Engla Tocyme
Type Album
Date de parution Mars 2002
Style MusicalBlack Pagan
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1. Engla Tocyme 05:46
2. Into the Forever 05:31
3. Iron Hand 04:46
4. Fifeldor 05:36
5. The Swan's Road 03:42
6. Forever in Chains 06:57
7. The Fate of Kings 08:01
Total playing time 40:19

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Forefather


Chronique @ AlonewithL

10 Mai 2014

Forefather n’a pas cessé de combattre, il a affuté sa lame et son esprit.

Près de deux années ont suivi la sortie de « The Fighting Man », les frères Athelstan et Wulstan sont parvenus à créer un style identifiable, reconnaissable entre tous. Leur troisième album écrit dans la foulée et enregistré entre septembre et novembre 2001 à leur propre studio qu’ils dénomment « The Croft » (« La Petite Ferme »), poursuit le mouvement initié principalement par l’album précédent. En effet, on a vu « Forefather » dissoudre sa part black metal. « Engla Tocyme » n’a plus grand-chose à voir avec le black pagan froid et mordant d’un « Deep into Time » par exemple. À l’inverse, le duo perpétue son attachement à l’Histoire des saxons d’Angleterre et aux divers peuples envahisseurs des îles britanniques durant l’avant an 1066. La mutation musicale opérée, « Forefather » n’a point perdu de son efficacité sur cette œuvre. On observe même un phénomène contemplatif, qui vient combler la perte en violence. Face aux agressions normandes, la résistance des saxons est vaine. Il faut donc coopérer.

Les saxons, comme les normands sont venus de la mer. C’est la mer que l’on entend caresser le rivage sur le premier morceau offert par l’opus. L’éponyme « Engla Tocyme » s’impose donc par sa douceur, sa limpidité. « Forefather » use là des chœurs et du chant clair qui les ont caractérisé. C’est un chant que l’on ne retrouve ailleurs que très peu ; hypnotique, incisif, en pleine harmonie avec le riffing ballotant. Le break en milieu de piste va marquer une sorte d’élan avant que le rythme devienne soutenu et fait place à un véritable déchainement mélodique, à des riffs tendus, solides et entêtants. La tiédeur de « Fifeldor » va beaucoup le rapprocher de ce premier titre. Celui-là se consacre pour partie à l’existence des myrgings, clan apparenté aux saxons. « Fifeldor » apaise l’auditeur de ses riffs continus et alambiqués, par son ambiance légèrement épique, qui a tout d’une étape confortable et posée. Ce qui tranche radicalement avec un « Forever in Chains », basé sur la tragique histoire de Wulfnoth Godwinson, captif de Guillaume le Conquérant, juste beaucoup trop neutre et désabusé pour opérer positivement. Il s’agit ici d’une exception dommageable pour un album qui contient de véritables perles envoutantes.

Jusqu’à présent nous n’avons fait qu’aborder une phase plus tranquille d’« Engla Tocyme », celle qu’il lui est toutefois la plus personnelle. Loin de cette paresse, généralement agréable, il y a le dynamique, le foudroyant « Into the Forever », qui vous transcende par cet état de guerre, cet état d’alerte permanent. Il n’y a que le break de milieu qui offre un leurre de répit en adoptant un style plus groovy. C’est encore plus prenant que le divin instrumental « The Fate of Kings », qui se décompose en deux parties : une mélancolique, dès le départ, se distinguant par un arpège froid et un fond sonore atmosphérique ; une plus impétueuse, venant à la suite, redoutable par ses riffs guerriers. On part ici à la cavalcade dans une substance épique que n’aurait pas renié le confère « Bal Sagoth ». L’autre instrumental de l’opus vient se démarquer complétement de « The Fate of Kings ». Plus question de guitares, mais uniquement ici de la clarté des claviers. Si « The Fate of Kings » nous promenait dans un environnement terrestre, ce n’est pas le cas de « The Swan’s Road » misant sur un univers liquide, maritime. Les superbes touches atmosphériques, qui font quand même effet Bontempi nous rapproche du premier album du combo. A croire qu’ils aient malgré tout conservé des restes de « Deep into Time », notamment si on s’attache à l’écoute d’ « Iron Hand », qui marque le retour d’un chant et de riffs graveleux.

Trois ans le séparent de « Deep into Time », deux ans seulement de « The Fighting Man ». Ce qui le plus frappant chez « Forefather » et dans leur troisième album « Engla Tocyme », ce n’est pas la grande régularité observée par la formation, c’est beaucoup plus le rapide changement opéré entre les trois albums et la subite maturité des deux frères qui sont aux commandes. Bizarrement, on reprochait à ce volume sa faible durée, avoisinant les 40 minutes, ce qui revient presque au même qu’aux deux disques antérieurs. Quand on dit que c’est trop court, c’est en général que l’on apprécie la chose. Et fort de reconnaître qu’il n’y a pas non plus grand-chose à jeter. Un seul morceau des sept qui le compose est juste moins percutant que le reste. D’un point de vue plus objectif, certains pourraient reprocher cette candeur issue de la nouvelle tournure prise. Bien, que l’on ait peu à redire de la détermination qui y transparait, essentiellement si on prend le cas du jeu attachant des guitares. Contrairement aux apparences, « Forefather » n’a pas cessé de combattre, il a affuté sa lame et son esprit. D’un barbare assoiffé du sang de ses ennemis, il devient un chevalier brave et dévoué. L’apparence n’a jamais déterminé la force des coups.

15/20

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