Emerge

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14/20
Nom du groupe Bejelit
Nom de l'album Emerge
Type Album
Date de parution 26 Mars 2012
Style MusicalHeavy Speed
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. The Darkest Hour
2. C4
3. Don't Know What You Need
4. Emerge
5. We Got the Tragedy
6. To Forget and to Forgive
7. Dancerous
8. Triskelion
9. Fairy Gate
10. The Defending Dreams Battle (Aruna's Gateway)
11. Deep Water
12. DefCon/13
13. Boogeyman

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Bejelit


Chronique @ Eternalis

03 Mars 2012

Ils passent un cap et s’affirment comme des seconds couteaux aux dents très longues ...

Il est venu le temps où les jeunes loups devinrent des chefs de meutes…et firent inexorablement des émules comme leurs ainés en leur temps.

Elle n’est pourtant pas si lointaine l’époque où les finlandais de Sonata Arctica n’étaient encore affiliés qu’au chef de file d’un mouvement s’influençant presque quasi-intégralement du répertoire du géant Stratovarius. Ils ne cherchaient alors ni à briller par leur inventivité ni à créer de nouveaux paysages sonores…simplement à ressembler à des idoles qui, entre temps, ont vu leur silhouette largement ternir au zenith de la gloire.
Depuis, Tony Kakko a vu sa voix muter en un organe personnel et unique, et il est certain qu’actuellement, alors qu’ils sont eux-mêmes au sommet de leur popularité, de nombreux groupes s’en influencent allègrement comme eux l’avaient fait durant leur jeunesse créative.
Entre Saidian qui présentait un mix entre Edguy et Sonata, récemment le premier album de Red Rose qui reprenait de nombreux codes des finlandais (notamment un vocaliste à la texture vocale très proche de celle de Tony), c’est aujourd’hui au tour des italiens de Bejelit de présenter une ressemblance parfois proche d’un certain mimétisme.

Ne nous méprenons pas, contrairement à Red Rose par exemple, Bejelit n’en est plus à son coup d’essai et c’est avec son quatrième opus qu’ils se préparent à revenir sur les planches en 2012.
Fraichement signé sur le label italien qui monte, Bakerteam Records, les italiens se présentent tout d’abord avec un nouvel artwork sublime et très torturé, relativement éloigné de l’imagerie power metal traditionnel. La nature du créateur ne fait très rapidement plus de doutes, puisqu’il s’agit une nouvelle fois de Seth Siro Anton (Septic Flesh) qui décidément, doit réaliser les pochettes de 25% des albums metal sortant actuellement. On retrouve sa patte, ses textures, son hybride mi-humain-mi cybernétique et toujours cette ambiance mécanique, froide et malsaine qui découle de ses travaux.

Bejelit n’est pour autant pas devenu un groupe de black metal, mais il est certain que le ton est beaucoup plus rude et âpre que bon nombre de leur congénères du même style. Que ce soit dans la production, les riffs ou les vocaux, les italiens se veulent plus crus, sans pour autant ôter la sophistication certaine de sa musique, les nombreux arrangements de claviers et la présence de soli toujours très fluides et mélodiques, plus proches de l’école finlandais (ou italienne) que allemande.
En cela, "Emerge", sans subjuguer, propose un métissage d’ambiance fort appréciable qui entremêle rythmiques parfois thrashisante, arrangements sympho et vocaux power qui, comme dit précédemment, seront à rapprocher éminemment de Tony Kakko.
Dans la très grande majorité des compositions, on retrouve des mélodies de chant très proches de l’époque "Silence" ou "Reckoning Night", mais avec une voix se rapprochant énormément du style actuel du finlandais, c’est-à-dire plus graveleuse, moins mélodique, plus éraillé et émotionnelle, la sensibilité si particulière du finlandais en moins. "The Defending Dreams Battle (Aruna's Gateway)" est un joli exemple de cette ressemblance impressionnante dans les claviers, le chant, les riffs, le refrain…mais quelque chose d’inexplicable (ou peut-être est-ce uniquement personnel) fait que l’on ne ressente pas un plagiat éhonté et honteux, bassement passéiste. Les italiens ont le feu sacré et le font sentir particulièrement dans leurs riffs pleins de virulence et de puissance.

"The Darkest Hour" ouvre ainsi l’album dans une atmosphère bien plus étrange et sombre que ce à quoi Bejelit avait pris l’habitude. Le riffing est rapide, la double pédale speed et surtout, Tiberio Natali procure d’énormes efforts pour offrir à sa voix de multiples colorations agressives ou dark pour contrebalancer avec ses envolées plus mélodiques et traditionnelles présentes sur le refrain. Techniquement, le groupe est parfaitement rôdé et on notera quelques incursions symphoniques légères qui procurent une certaine grandeur à la composition. "Don't Know What You Need" poursuit le même sillon bien plus agressif dans ses riff et la façon de chanter de Tiberio, repoussant clairement ses limites jusqu’au précipice de ses capacités. La maitrise est complète, la compo trouve une cohérence très artistique dans la puissance des riffs, la fluidité de la base rythmique (sans être monstrueuse de technique, la doublette basse/batterie est parfaitement dans le ton général) et l’ambiance générale plus agressive.

Le morceau éponyme, "Emerge", se rapproche quant à lui bien plus du Sonata actuel, dans ses claviers et son refrain très vocal et inventif, mais avec des rythmiques beaucoup plus rudes et moins enchanteresses que ce que l’on pourrait trouver sur "Unia" ou "The Days of Grays". Le break évoque d’ailleurs des plans que l’on retrouve sur le dernier album de Almah, également lorgnant vers le thrash. A l’inverse, une composition comme "C4" apparait comme plus mystérieuse et sombre, plus en phase avec l’image d’un combo cherchant à s’émanciper d’influences trop flagrantes.

On pourra néanmoins reprocher à certaines compositions de ne pas abonder en ce sens malheureusement (le très mélodique "To Forget and To Forgive") et à l’album de trop s’étirer en longueur avec treize morceaux de facture relativement inégale pour finalement se lasser vers la fin, alors que les premières pistes étaient pleines de pêche et porteuses d’espoir.
Néanmoins, s’il conserve quelques erreurs de jeunesse et encore un certain manque de professionnalisme dans la production (bien que cohérente avec la musique) ou dans la composition usant parfois de ficelles un peu grosse, "Emerge" est une très bonne surprise venant de l’Italie. Ils passent un cap et s’affirment comme des seconds couteaux aux dents très longues qu’il faudra surveiller à l’avenir, comme l’avait fait Dark Moor il y a quelques années avant de devenir l’artiste accompli qu’il est aujourd’hui. Encore un petit effort et Bejelit sera dans le même camp…dès le prochain disque ?

3 Commentaires

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FreeEddy - 03 Mars 2012: J'ai commencé à m'intéresser au groupe récemment(puisqu'ils ouvrent pour Rhapsody) et effectivement ça se laisse écouter. J'ai du me contenter du single pour ce Emerge et comme tu le dis, le refrain est vraiment bien trouvé et vocalement riche.

Par contre, je pensais qu'ils étaient italiens.
Eternalis - 03 Mars 2012: En effet, erreur de ma part.
MightyFireLord - 06 Mars 2012: Tu as laissé quelques "espagnols" traîner ;)

Merci pour la chronique.
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