Dans la vie d'un musicien chaque nouveau pas doit constituer une évolution. Un premier pas. Puis un second. Puis un autre, en un enchainement qui doit le conduire toujours plus loin sur le chemin artistique qu'il a choisis d'emprunter. Si rien ne peut perturber cette marche immuable, négliger ou, au contraire, cultiver et se préoccuper de facteurs aussi cruciaux que le talent, les choix, l'imagination, la personnalité, ou encore, par exemple, le tempérament, peuvent tout aussi bien donner, à cette procession, le destin remarquable d'une formidable ascension ou celui plus tragique d'un terrible déclin. Les causes menant soit à l'un soit à l'autre étant le résultat d'une insoluble équation dans laquelle, de surcroit, une part non négligeable d'inconnue joue un rôle déterminant.
Après un premier album très encourageant, nul doute, que les italiens de
Bejelit allaient poursuivre sur ce chemin. Mais pour se faire encore leur fallait-il corriger les imperfections les plus grossières maculant ce
Hellgate. La tâche s'annonçait donc périlleuse et complexe. La réussite ou l'échec de l'entreprise incertaine allait trouver son implacable réponse en un nouvel effort intitulé
Age of Wars.
Afin de débuter ce laïus dans un état d'esprit favorable au compliment, commençons par en détailler les atouts les plus remarquables. En premier lieu, s'agissant donc des qualités dont ce nouvel effort peut se flatter, abordons d'emblée les progrès imputables à son chanteur. Enfin décidé à ne plus s'égarer en des aigus qu'il peine à maitriser, Fabio Privitera, s'applique à donner de la voix au cœur de médiums dont il aura, semble-t-il, en comparaison à ses travaux sur
Hellgate , atténuer la rugosité en la rendant plus mesurée. Néanmoins, ne nous trompons pas, cette âpreté vocale, propre à l'école germanique, demeure, tout de même, suffisamment présente pour que le musicien parviennes à se différencier de beaucoup d'autres de ses confrères perdus dans les délicatesses de travaux aigus, doux et mélodieux.
Fort de cette nouvelle fortune orale,
Hellgate peut donc prétendre à une renommé méritoire.
Malheureusement le postulat est de courte durée et les tares dont souffre cet opus viennent rapidement nous le crier de manière assez cinglante.
Pour commencer l'énoncé de ces défauts embarrassant, notons, avec regret, que si la production de ce nouvel album est bien meilleur que ne le fut celle de
Hellgate, elle reste, néanmoins, redoutablement insuffisante. Tant et si bien que cet
Age of Wars aura effectivement, et heureusement, perdu de cet aspect daté du premier disque des italiens, mais révélera, une fois encore, par instant, un ensemble sonore un peu trop brouillon.
Concernant l'aspect plus purement musical, là aussi, une certaine déception est de mise. Si le groupe continue de revendiquer et de défendre une certaine de la tradition Heavy
Metal Progressif aux influences
Power, le groupe semble, désormais, avoir mis l'accent sur son visage le plus mélodique et le plus européen. Et, tout comme les chants, les ultramontains semble avoir ici privilégie une certaine retenue et une certaine mélodicité au détriment de cette délicieuse exaltation dont ils firent preuve autrefois.
Au final ce nouvel effort de
Bejelit n'est guère mieux que son prédécesseur. Les bénéfices du perfectionnement de son chanteur étant annihilé pour une musicalité plus marquée
Power Metal et, donc, plus commune. Ce qu'il gagne d'un côté en caractère, les transalpins le perdent donc de l'autre en personnalité. Dommage.
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