E.V.I.L.

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15/20
Nom du groupe Krosis (USA)
Nom de l'album E.V.I.L.
Type Album
Date de parution 28 Janvier 2022
Style MusicalDeathcore
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Amaranthus (Love Lies Bleeding)
 03:59
2.
 Begonia
 04:15
3.
 Loss
 02:21
4.
 Gladiolus (Orphan's Oath)
 04:05
5.
 Hyacinth (Rejections of a Holistic Divine)
 03:06
6.
 Chrysanthemum (Talio Vindicta)
 05:01
7.
 Mors Voluntaria
 02:07
8.
 Every Virtue Is Lost
 06:05

Durée totale : 30:59

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Krosis (USA)


Chronique @ Groaw

20 Mars 2022

Une prise de conscience qui libère Krosis de toutes ses contraintes

Si Krosis, quintet américain de deathcore, n’est pas la formation la plus impressionnante ou la plus mémorable qui soit, le groupe possède pourtant des atouts qui attire sérieusement notre intérêt. En effet, outre sa véhémence et son ton obscur, caractéristiques présentes dans quasiment tous les groupes de death en général, nos musiciens se détachent par des passages mélodiques et surtout par une vision bien plus moderne que ses semblables. Néanmoins, les qualités du combo n’arrivent pas à se montrer pleinement convaincantes, ni même complètement assumées.

Ce manque d’assurance vient principalement d’une multitude d’influences qui peinent à être totalement exploitées et qui, fusionnées entre elles, procurent un résultat beaucoup trop hétérogène et assez peu scrupuleux. Entre des sonorités brutes et froides qui proviennent de combinaisons de metal moderne comme Meshuggah ou Animals As Leaders, de résonances contemporaines à la limite du réel qui rappellent certains accords de Rings Of Saturn ou Cosmophobe, ou encore d’airs atmosphériques et planantes qui font références à Born Of Osiris ou encore Cynic.
Nos Américains avaient montré un visage très moyen lors de sa toute première parution Mount of Sacrifice en 2015 avant de franchir un cap avec Solem Vatem trois ans plus tard. La sortie de A Memoir of Free Will l’année de la pandémie a été l’album de la division entre un death carabiné et une apparence plus assagie, délicate. E.V.I.L, quatrième opus de nos musiciens aura donc comme lourde tâche de trouver un équilibre et un compromis entre intensité et poésie.

Sorti sous le label Seek & Strike pour lequel nous avons eu le droit à des éclosions de haute classe comme Orbit Culture ou Words Of Farewell et sous forme d’EP, le quintet américain marque immédiatement le coup avec le premier titre Amaranthus (Love Lies Bleeding) avec un deathcore fulminant par sa batterie hâtive contrastée par une ambiance bien plus limpide, notamment grâce à ces guitares aigues. Les Américains ne se privent pas d’un esprit plus épique avec ces chœurs qui évoqueraient presque une fin du monde imminent.
On se réjouit également d’un travail vocal assez varié, d’un chant guttural lors des passages tranchants à une voix claire sur les instants les plus paisibles. On tolérera une production parfois cacophonique, notamment lorsque tous les éléments viendront se combiner entre eux mais rien de comparable par rapport à la précédente toile.

A la différence de ses prédécesseurs, cette nouvelle offrande surenchérit dans sa perception progressive, avec des transitions marquées par de belles orchestrations, des synthétiseurs plutôt surprenants ainsi qu’un jeu de solos de guitare léger et gracieux. Tous ces leitmotivs façonnent l’image du groupe et lui fournissent à la fois un intérêt grandissant mais également une imprévisibilité enchanteresse.
Begonia est à ce niveau exemplaire. Malgré une durée relativement classique, le morceau se renouvelle tellement qu’il semble éphémère. De même, sa mélodie groovy et ses guitares pures offrent au titre une atmosphère enivrante. Seule ombre au tableau : un chant parlé qui brise quelque peu cet instant voyageur.

La structure du disque bouleverse la dynamique de l’ensemble des titres. Bien que les morceaux affichent un temps d’écoute relativement conventionnel, la présence de Loss et de Mors Voluntaria font partie de ces exceptions. La premier est une entracte dont les acoustiques orientales mystérieuses nous emmènent aux temps des Pharaons. Malheureusement, les notes viennent à s’éterniser pour un résultat finalement dispensable.
Le second est aussi un intermède qui ressemble en tout point à un paysage de désolation et de morosité en témoigne les crépitements des flammes et ce chant faible, fatigué qui pourrait être assimilé à une personne dont la fin est proche. Même si le souffle inquiétant presque angoissant de cet interlude est attirant, cette ambiance a finalement tendance à durer et à être même à contre-courant des autres morceaux.

Every Virtue Is Lost, composition d’un peu plus de six minutes, voit son introduction reprendre les mêmes bases que Mors Voluntaria. L’orchestration et l’anxiété de la mélodie sont véritablement captivantes, toujours ponctués par ces paragraphes harmonieux et rassurants. Le quintet ne résigne pas sur ses origines avec un breakdown qui ne mise non pas sur sa lenteur et sa férocité mais par sa signature solennelle, accentuée par des chœurs que l’on pourrait rattacher à un environnement religieux mais aussi par une lueur d’espoir dans un monde de chaos.

E.V.I.L n’est pas encore la grande consécration tant attendue de la part de Krosis mais elle est une nouvelle étape dans la construction de son identité. Toujours dans un deathcore mélodique authentique, les Américains se sont permis de renforcer leur marque progressive pour un rendu inattendu et déroutant. Bien que la production soit encore cafouilleuse par moments et malgré un chant parfois parlé qui endommage l’atmosphère des titres, cet EP est une base à préserver pour les futures exercices du quintet, une source qui devrait lui permettre de toucher les étoiles.

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