Dropdead est un groupe formé en Janvier 1991 à
Providence, dans le Rhode
Island. La formation initiale existe pourtant depuis 1989 et était composée à la base de quatre musiciens. Ces derniers ont joué de la musique ensemble pendant un an avant qu’un changement de lineup n’ait vu Bob Otis (chanteur) et Ben Barnett (guitare) changer d’instruments, de nom et de proposer une musique plus impactante, à la fois en termes de vitesse et d’intensité et d’une sincérité forte. L’idée de notre quatuor était de jouer du thrash hardcore à tendance punk, également appelé powerviolence, énervé, agressif et très axé sur la politique.
En fin 2019, et 22 ans après leur seconde toile,
Dropdead venait de terminer son travail sur son troisième album studio, tout bonnement appelé
Dropdead 2020. C’est en cette fin d’année que ce troisième opus verra le jour. En comparaison à ses précédentes compositions, nos américains nous propose des morceaux assez différents, à la fois en termes de style mais aussi dans le registre vocal. Moins hurlé, beaucoup plus varié dans le tempo, nos musiciens ne résument plus leurs narrations uniquement comme de simples cris et assurent un résultat plus hétérogène, sans pour autant négliger ses influences (
Infest,
Siege,
Negative FX).
Avec 23 titres en un peu plus de 24 minutes, dépassant rarement la minute, l’ensemble s’enchaîne, comme à l’accoutumée, à une vitesse folle avec une musique suffocante et sans compromis. Cependant, la formation s’éloigne un peu de son powerviolence habituel pour proposer un trash hardcore moins brutal et hâtif, même si toujours impressionnant. Côté production, on ressent également un son moins underground, un peu plus assagi et moins crade. En ce qui concerne le travail vocal, l’accent
Metallica est clairement mis à l’honneur avec quelques similitudes avec James Hetfield.
Pour ce qui est du lyrique,
Dropdead persiste dans sa veine politique et s’exprime avec hargne sur des sujets d’actualité : la montée de l’extrême droite, la maltraitance des animaux ou encore le racisme. Ainsi, des morceaux comme
Road To
Absolution ou
Warfare State appellent à la révolte, au combat face aux actuels hommes au pouvoir.
Nothing Remains ou Abbatoir Of
Pain dénoncent, quant à eux, les tests contre les animaux et l’horreur des fermes industrielles. Certains titres parlent d’eux même, comme c’est le cas de
United States Of
Corruption, The Future Is Yours ou
Corrupt.
Difficile de donner un avis objectif sur cette troisième pièce de nos américains, tant il est complexe d’analyser des titres aussi courts les uns que les autres. Si
Dropdead a décidé de faire évoluer son paysage musical, quitte à perdre son identité, le quatuor continue à faire brandir des sujets et des messages forts dans ses titres et parvient à nous tenir en haleine pendant près d’une demi-heure. Ce
Dropdead version 2020 trouvera sans aucun problème son public dans les amateurs de thrash et d’hardcore. En tout cas, après près de trente années d’activité, les américains semblent encore avoir de belles années devant eux.
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