Nous voici donc de retour avec
Dropdead, cette fois-ci pour le tout premier opus de leur discographie et lui aussi éponyme. Rappelez-vous de ce groupe de powerviolence, mélange entre hardcore, thrash et punk, au rythme effréné et au lyrisme engagé, officiellement formé en 1991 à
Providence, dans le Rhode
Island. Cette première pièce de nos américains fut sorti en 1993 sur le label Selfless Records.
Mais en 2020, une réédition vit le jour.
Signé par Brad Boatright, guitariste et vocaliste de
From Ashes Rise, mais aussi ingénieur de mastering chez Audiosiege, cette reparution, publié par la maison de disques
Armageddon Label, fut fortement influencé par la culture nippone, autant dans l’artwork que dans la production.
Pour leur premier album, nos musiciens américains n’ont absolument pas chômé et nous proposent 34 titres pour une durée totale d’un peu plus de 24 minutes.
Dropdead signe ici des compositions très courtes, qui ne dépassent que très rarement la minute, mais totalement fidèle à la vague thrashcore/powerviolence des années 90. Intensité, hâtiveté et rage sont la parfaite description du travail fourni par notre quintuor. Même si certains morceaux offrent un tempo un peu plus ralenti (Clone,
Life In Chains, A
Nation Sleeps), l’ensemble de l’album respire la haine, la rancœur et la condamnation.
Toute cette frustration, si elle est bien ressentie dans l’instrumental, notamment avec un son complètement pestilentiel et parfois saturé, l’est aussi et surtout dans le travail vocal. Ainsi, nous sommes en présence d’un chant hurlé, sans la moindre gêne et retenue, où toute l’énergie est déversé sans aucune concession et sans aucun relâchement. L’aspect lyrique est assez similaire à la dernière toile des américains, toujours dans un esprit politique et dénonciateur, quoiqu’un peu plus personnelle et un peu plus dans les sujets de l’époque.
Ainsi, on retrouve de violentes critiques sur l’industrie animale et ses atrocités, en témoigne Bullshit Tradition, où l’affaire est comparée à un camp de la mort, un abattoir, une boucherie. Le titre Sheep pourrait traiter de la même thématique mais il parle finalement de la puissance des politiques actuels et du fait que nous sommes contraints de nous soumettre, d’obéir et d’être contrôlé, tels des moutons de panurge.
Nazi Atrocities met en lumière les effroyables crimes du régime allemand et cette volonté d’arrêter ce massacre avant qu’elle reprenne de l’ampleur.
Wake Of
Deception révèle l’emprise des hauts dirigeants, sa domination et sa maîtrise sur la guerre, la religion et la loi. Le morceau final Still You Follow préserve cette pensée tyrannique par l’Etat et du fait que le peuple la suive aveuglément, sans se révolter.
Ce
Dropdead 1993 pose d’ores et déjà le paysage musical du groupe avec des titres certes courts mais d’une violence impressionnante, aux messages choquants mais assumés et à l’honnêteté précieuse. Si l’album n’a pas connu un immense succès lors de sa sortie, le quatuor a pu compter sur la reprise de
Nasum de Bullshit Tradition, qui permettra de donner plus de visibilité à une formation qui était presque vouée à rester underground. Aujourd’hui encore,
Dropdead 1993 reste un must-have pour tout amateur de grind, powerviolence ou hardcore.
Je vais jeter une oreille, par pure curiosité malsaine, hum hum
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire