Ondskapt est le pire groupe de true black existant selon Kvarforcth, le leader de
Shining et patron du label Selbsmord Services – qui commence à faire parler de lui dans les sphères du true black.
Il n’a pas tort : déjà, rien qu’avec la pochette, on a compris que c’était pas joli joli… Ensuite, en écoutant, quelle surprise ! Pour résumer de façon assez simpliste, je dirai que la musique se situe entre le
Mayhem de la grande époque et les ambiances de
Shining… c’est à dire à la fois très froid et assez violent (comme
Mayhem), et à la fois malsain et puant (comme
Shining)… On se retrouve donc à nouveau dans des ambiances de cimetières après en avoir retourné la terre : les rats fuient, les survivants sont seuls face aux mouches…
Mais cette fois-ci, le groupe énonce clairement sa démarche sur le livret de son CD : en ouvrant la jaquette, on tombe sur une sorte de speach très long, imprimé tout petit, limite illisible (il faut prendre une loupe) qui résume l’esprit du groupe et de leur album… A l’heure actuelle, je ne me souviens plus exactement ce qui est dit, mais tout ce que je puis affirmer, c’est que tout le mal d’une humanité en perdition qui s’exprime, une faiblesse de caractère universelle qui est rejetée, une « bonté idiote » qui est bannie, bref, tout ce qui pourrait être attirant chez l’Homme qui est repoussé au profit de sa part d’ombre, de mauvais, de putride et de méchant ! Tout y passe. Les thèmes abordés ne sont pas joyeux, voire honteux, et pour ne pas prendre de risques, je n’en dis pas plus.
Musicalement, ça s’en ressent surtout dans le chant, tellement haineux pas moments, tellement triste à d’autres qu’il semblerait que c’est un vrai calvaire que le chanteur a subi lors des sessions studio !
Pour le reste, la musique sent le sous bois, le sapin, bref, la mort. Ce n’est pas pour rien que je l’ai comparée à celle de
Mayhem époque « De
Mysteriis Dom Sathanas »… Le son des guitares est très morbide, la batterie présente comme il faut (tantôt blasts, tantôt mid tempo), pas de claviers, et n’allez surtout pas leur parler de chant féminin ! Le vociféreur s’efforce de chasser toute beauté dans ses incantations, et pour cela, la voix n’est pas épargnée. On pourrait même souvent croire que les plaintes qui s’en dégagent sont l’œuvre d’
Attila (le chanteur hein, pas le Hun… encore que…).
Je ne vois rien de plus à dire, sinon que c’est là une des œuvres majeures de l’année 2003.
Ondskapt fait à présent partie des piliers du true black metal, et c’est tout à son honneur. Je pense qu’il a repoussé les limites de l’horreur.
Dur à écouter !
Nattskog
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