Cet album a réussi une chose incroyable : mettre tout
le monde d’accord. Il n’y aura pas un seul fan du genre (ou des genres
apparentés) qui pourra dire le contraire.
Malsain, lent, lourd, poisseux, les
termes enjôleurs pleuvent telle une avalanche de déchets radioactifs après
l’explosion d’une centrale. Heureusement pour nous nous, le nuage a passé la
Manche.
Dopethrone est donc le troisième méfait du combo anglais et si il a
fait date c’est bien parce que le groupe a su trouvé définitivement son style. Et
ce style piétine allègrement sur les platebandes des ses confrères. Dommage
toute fois que le coté stoner soit mis en retrait dans cette mixture final mais
un coté plus crade emprunté au sludge et un aspect plus monolithique font que
ce disque est une sculpture à la gloire de la noirceur. 71 minutes (durée de la
réédition qui vaut le coup) c’est le temps que vous allez passer en apnée,
alors prenez votre respiration on y va……
« Vinum Sabbathi » marque avec brio l’ouverture de ce
disque. Enfin peut on vraiment parler d’ouverture. Parlons plutôt d’entré en
matière. En effet le vrombissement de la basse s’entende a des kilomètres à la
ronde. Mais non amis voisins la fi n du monde n’est pas arrivée, enfin pas
encore. Le coté plus sludge se fait entendre d’emblé, la voix de Jus Oborn
étant totalement noyé dans les méandres des riffs plombés. Le résultat plus que
probant marque le début d’un règne, celui du noir, du sombre du sale.
« Funeralopolis » est un titre des plus évocateur.
Une cité où il ne ferait pas bon vivre selon moi. Mais est on loin de notre
monde actuel, monde qui pourrait disparaître en une pression sur un bouton…..
Jus en a marre et il le fait entendre a travers les riffs seventies hyper lourd
et les passages pysché huper sombre de ce second titre. Imposant, pesant voir
même dérangeant voici les mots qui collent tel de la crasse a
« Funeralopolis ». J’espère que le voyage vous plait car il vous
reste encore une heure d’album…..
« Weird Tales » fait directement référence a Lovecraft
(le magazine publia les premiers textes du maître) et la musique semble
s’épaissir de plus en plus. Découpé en trois parties ce titre épique nous
englue un peu plus dans le marécage dans lequel nous avons mis les pieds. En
effet il n’y a guère de lumière ou même quel sorte de salut ici. Le son hyper
vintage contribue véritablement a l’ambiance. Le fuzz de la basse est toujours
aussi malsain et l’on en redemande encore. Nous voulons être écrasé par ce
bloque épais. Heureusement que «
Barbarian » est là pour nous sortir
de cette mélasse. Je vois que vous ne me croyez pas et vous avez raison.
Simplement ce titre se montre plus « rapide » voir plus « rentre
dedans ». Très efficace ce titre nous replace sur le bas coté de notre
marécage, mais rassurez vous, vous n’y resterez pas longtemps…..
Retour dans l’univers Lovecraft avec le non moins lourd
« I, The Witchfinder ». Bon bah la rien redire de plus. C’est tout
simplement 11 minutes écrasantes qui collent parfaitement au reste de l’album.
Le meilleur est a venir. Après une petite transition glauque à souhait (« The
Hills Have Eyes »),
Electric Wizard nous balance
un diptyque monstrueux « We
Hate You » et l’éponyme Dopthrone.
L’ombre de
Black Sabbath plane délibérément sur ce final. Lourd et seventies
avec une bonne dose de noirceur. Bonus non négligeable « Mind
Transferral » dont les 13 minutes instrumentales nous achèvent. On n’en
demandait pas tant mais si c’est vendu avec on les prend ces minutes
d’obscurité en plus.
Comme dit souvent dans cette chronique le son fait partie intégrante
de la musique. Véritable reflet des années 70, il se montre aussi sale que
vintage. En ces années 2000 ou il faut avoir un son réglé au poil de millimètre
Electric Wizard nous prouve que l’organique prendra toujours le pas sur le
faux…..
Cutlissime jusqu'à la dernière seconde ce troisième opus
scelle a jamais le destin du groupe, un destin de renommé mondial. Avec un
style plus affirmé et une volonté d’aller toujours en avant il y a fort a
parier que le groupe passera à la postérité comme un certain
Black Sabbath….
un plaisir.
C'est du Stoner Doom en même temps, normal que le tempo soit lent ! C'te comparaison bancale avec le Grunge n'a pas lieu d'être, par ailleurs !
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