Divine Vision Torn Apart

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17/20
Nom du groupe Nylist
Nom de l'album Divine Vision Torn Apart
Type Album
Date de parution 30 Septembre 2022
Style MusicalDeathcore
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Broken Glass (ft. Mark Heylmun of Suicide Silence)
 03:51
2.
 Claustrophobic (ft. Alan Grnja of Distant)
 04:01
3.
 No Soul (ft. Pablo Viveros of Chelsea Grin & Koko of Oceano)
 04:35
4.
 Anxiety (ft. Chris Whited of Bodysnatcher)
 03:23
5.
 Odd
 03:24
6.
 (Sensory Overload)
 01:30
7.
 Divine (ft. Kyle Anderson of Brand of Sacrifice)
 03:53
8.
 Vision
 02:57
9.
 Torn
 04:11
10.
 Apart
 03:51
11.
 Mutilated
 03:34
12.
 Dead End
 03:06

Durée totale : 42:16

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Nylist


Chronique @ Groaw

22 Décembre 2022

Entre la peur et la malfaisance, il n’y a qu’un pas

En tant que grand amateur de deathcore, j’apprécie tout particulièrement étendre mes découvertes musicales quitte parfois à me plonger dans l’underground à la quête d’une pépite cachée. Pour cela, rien de mieux que de plonger dans une maison promotionnelle spécialiste de la liberté d’expression, de la sincérité et de la créativité qui font opposition à ces conduites plus stéréotypées, plus conformistes, je veux bien entendu parler de Slam Worldwide. J’ai rarement chroniqué de formations en provenance du label parfois à tort car certains collectifs auraient largement mérité un coup de projecteur pour leurs œuvres musicales. Mais aujourd’hui, on va tenter de réparer les pots cassés et de vous présenter un one-man band qui m’a particulièrement séduit et qui n’était pas si loin d’intégrer mon top 10 core de cette année à savoir Nylist.

Formé par Fred Nylist depuis un peu plus d’un an, l’artiste canadien opère dans un style downtempo. Bien qu’il ne s’agisse pas vraiment de mon sous-genre favori en termes de deathcore, de par sa lenteur rythmique, de par sa prévisibilité dans ses mélodies ainsi que par ses prestations vocales relativement classiques et sans grands reliefs, certains combos comme Bound In Fear ou Distant dont j’ai pu faire quelques écrits ont tout de même titillé ma curiosité. Même si mes avis sur ces deux groupes étaient mitigés, j’ai poursuivi mon tour d’horizon sur leur discographie et fait l’exploration de nombreux musiciens. Pour Nylist, l’initiation est un peu le fruit du hasard puisque le Canadien était dans mes recommandations YouTube. C’est par le biais du morceau Suicidal en featuring avec Casey Tyson-Pierce (AngelMaker) issu de l’EP éponyme que ma plongée en enfer a débuté. Et c’est avec le premier full-length du multi-instrumentiste intitulé Divine Vision Torn Apart que nous allons prolonger ce drôle de voyage dans l’univers schizophrène, trippant et sauvage du personnage.

Avant d’être une marque d’animosité et de véhémence, Nylist est avant tout une incarnation de la folie, du psychédélique et de l’effroi. Ces expressions se traduisent tout d’abord par l’impressionnante palette vocale du Canadien qui nous frappe par ses notes suraiguës aussi grinçantes qu’inquiétantes. A l’inverse, l’artiste sait aussi produire des growls d’outre-tombe menaçants, provocateurs et c’est tout l’importance, l’intrigue du groupe avec cette incroyable diversification au niveau du chant. Cette épouvante et anxiété se manifestent tout autant dans les travaux instrumentaux avec de nombreuses distorsions sur les guitares, une présence partielle de bassdrops et sur une lenteur parfois extrême des percussions, intensifiant cette sensation d’inquiétude et d’angoisse. Même sur l’écriture, il n’existe à proprement parler aucune structure musicale, aucune conventionalité ce qui permet outre une imprévisibilité de renforcer une nouvelle fois cette intimidation et cette hantise. Pour cette exode à destination de la déraison et de l’anormalité, Fred Nylist peut compter sur des invités de marque tels que le guitariste de Suicide Silence Mark Heylmun, le vocaliste de Brand Of Sacrifice Kyle Anderson ainsi que la participation de Chelsea Grin ou d’Oceano.

Nylist ne se contente pas simplement de faire du downtempo et on remarque rapidement une influence forte du neo metal. Dès le riffing d’ouverture de Broken Glass avec la participation du guitariste de Suicide Silence, les cordes sont grasses, sombres, basiques et s’apparente aux premières esquisses d’un KoRn ou d’un Slipknot. Si l’on pousse notre analyse plus loin encore, même l’esthétisme visuel nous remémore les premières années du neo avec ces clowns et autres marionnettes. Ce premier aperçu affiche une mélodie loin d’être technique, assez cyclique, excessivement languissante notamment pendant les breakdowns où les bassdrops viennent prononcer une rusticité et une massiveté déjà bien en place. Notre guitariste complète ce mouvement de frayeur par un solo de guitare dissonant et crade.
La folie se mêle de temps en temps au chaos à l’instar de Claustrophobic avec la contribution d’Alan Grnja de Distant. Le tempo est plus hâtif en atteste la batterie et ses blastbeats et les changements de rythmes sont multiples. Le titre est l’interprétation parfaite des émotions et des troubles que le Canadien a voulu transcrire et surprend sur bon nombre d’aspects, principalement par un court interlude un peu country et dont le dialogue se veut plus enfantin. Par la suite, le musicien nous plonge dans une panne de plus en plus languissante avec un nouveau bassdrop pour toujours plus de morosité. Un passage met en évidence un esprit plus groovy avant que la composition se termine par un énième breakdown toujours aussi torturé et intimidant.

L’artiste canadien accorde une importance évidente à l’ambiance de ses morceaux dont le but reste le même : être le plus angoissant possible. Sur ce terrain, c’est un carton plein de la part de Fred Nylist et plusieurs titres vont parfaitement incorporer cette atmosphère sombre et sinistre. No Soul avec Chelsea Grin et Oceano, une collaboration d’ailleurs inédite, nous prodigue des effets vraisemblablement au synthétiseur en arrière-plan qui caractérisent une nuit hantée où les bruitages peuvent être considérés comme des fantômes. Pour Anxiety en featuring avec le batteur Chris Whited de Bodysnatcher ou Odd, c’est une impression d’horloge déréglée que les sonorités suggèrent. Le groupe nous désoriente aussi sur des attraits plus progressifs avec Divine, une ode à la dépression et à la rythmique particulière. On demeurera tout de même un peu déçu par Kyle Anderson dont on discerne péniblement son passage au chant et par le fait qu’il ne se démarque pas tant du chant growlé de Fred Nylist.

Comme le laisse transparaitre les noms des compositions, Nylist évoque de nombreux sujets liés au suicide, à l’automutilation ou encore à la souffrance physique et morale. Le climat des différents morceaux ne nous mentira pas sur l’aspect irrespirable et nuisible des mélodies. Sur le mixage, pas réellement de miracles ou de surprises pour une autoproduction. Les défauts sont à une ou deux exceptions près les mêmes qu’une grande majorité des groupes de deathcore : batterie très prépondérante, dissonances mises en arrière-plan ou encore équilibres vocaux pas toujours maitrisés. Mais c’est surtout lors des exécutions de bassdrops où la production souffre énormément avec d'énormes grésillements et un certain désordre pas forcément agréable pour l’auditeur.

Hormis une production qui aurait pu être mieux soignée, Divine Vision Torn Apart est à ce jour mon œuvre de référence en downtempo. Les ambiances sont formidablement bien travaillées, les instrumentaux sont certes assez fainéants mais correspondent en tout point à cet aspect discordant voulu par Nylist et les propositions vocales sont spectaculaires, ultra variées et dévastatrices. Même si je suis loin de connaître toutes les formations de downtempo, c’est la première fois qu’un groupe, qui plus est un one-man band, m'a procuré autant de sensations et de sentiments tous très lugubres et plaintifs. Fred Nylist est un musicien en devenir, plein de belles promesses et je n’ai qu’une hâte, pouvoir écouter prochainement ses futures esquisses.

1 Commentaire

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Jibe - 22 Décembre 2022:

Merci de la chro et de la découverte.
Je suis preneur de tes autres recos en down tempo.

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