On ne présente plus
Vesania, poids lourd majeur de la scène extrême polonaise, super groupe actif depuis 1997 et composé de membres de
Behemoth,
Decapitated ou encore
Dimmu Borgir. Officiant dans le black/death symphonique, il s’est, depuis dix sept ans, fait remarquer grâce à des albums efficaces et particuliers, comme le premier «
Firefrost Arcanum », plutôt raw et inspiré par
Emperor, ou encore «
Distractive Killusions », plus propre mais laissant entrevoir des éléments théâtraux et un petit côté
Arcturus, les éléments death et la brutalité en plus. Cela fait près de sept ans que le quintet n’avait rien sorti et l’on peut enfin profiter du nouvel opus en date «
Deus Ex Machina », sorti chez
Metal Blade et masterisé par Scott
Hull aux
Visceral Sound Studios.
Il s’est passé beaucoup de choses en sept ans. Les membres du groupe ont été bien occupés par leurs projets personnels et ont, on dirait, perdu la flamme qui brûlait intensément au sein des compositions de
Vesania. Même si «
Deus Ex Machina » suit logiquement «
Distractive Killusions », avec son côté théâtral et « foufou », les dix morceaux qui le composent n’en restent pas moins fades et linéaires. La faute à une production trop calibrée et trop propre, manquant de basses, mais aussi à une inspiration assez faiblarde de la part des membres qui semblent se reposer sur des riffs ou des lignes de chant tout ce qu’il y a de plus classiques. On le remarque sur « Halflight », morceau d’ouverture, affligeant de banalité malgré sa touche
Behemoth, ou sur «
Disillusion » avec son mid tempo fatiguant.
Les orchestrations grandiloquentes, dont nous avait habitués
Vesania, sont beaucoup plus en arrière plan tandis que le chant d’
Orion prend plus de place : ce dernier semble avoir pris plus d’aisance et module bien ses vocaux, que ce soit les growls, les cris black ou le chant clair, comme sur « Innocence », présentant un côté théâtral à la
Arcturus période « La
Masquerade Infernale », ce qui justifie l’alternance des vocaux. Dommage, toutefois, que
Vesania s’obstine à faire du réchauffé, notamment dans le piano et les synthés.
Difficile d’être surpris par un groupe qui peine à se renouveler. Les Polonais utilisent souvent le même schéma sur cet album, abusant d’éléments ambient typé « horror », de mid tempos qui finissent par lasser et de riffs tantôt entraînants, tantôt basiques («
Vortex »). Ils ont beau moderniser leurs compositions avec des sons venus d’ailleurs, des influences électroniques (« Fading » ou « Scar »), on a du mal à se prendre au jeu, même si parfois, ça marche. La puissance de feu d’un « Aesthesis » ou d’un «
Rage of Reason » nous manque cruellement car la brutalité,
Vesania l’a complètement évacuée. Difficile de retrouver des déflagrations qui nous dévissent la tête, le death a d’ailleurs pratiquement disparu. Seuls «
Disgrace » ou « Notion » semblent légèrement s’extirper de ces nouveaux codes, mais ce ne sont pas des chefs d’œuvre pour autant, malheureusement.
On dirait que le black symphonique polonais fait la gueule en ce moment. Entre le très décevant « Hypnotic
Inferno » de
Luna Ad Noctum,
Hermh qui (semble-t-il) va abandonner ses claviers, et ce
Vesania qui, malgré le titre de son album, ne résout pas le problème. Même si certains moments sont intéressants, on s’ennuie. Autant se repasser un «
Firefrost Arcanum » ou un «
Distractive Killusions », là au moins, il y avait de quoi prendre son pied…
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