Desdemona

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15/20
Nom du groupe Rossometile
Nom de l'album Desdemona
Type Album
Date de parution 11 Avril 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Desdemona
 03:23
2.
 Oblivion
 04:00
3.
 Hela e il Corvo
 04:25
4.
 Sole Che Cammini
 05:12
5.
 Storie d'Amore e Peste
 03:32
6.
 Rosaspina
 03:27
7.
 Mist
 01:45
8.
 Nox Arcana
 04:33
9.
 Whales of the Baltic Sea Orchestra
 05:06
10.
 Boia Misericordioso
 05:46
11.
 Canzone del Tramonto
 04:47

Durée totale : 45:56

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Rossometile


Chronique @ ericb4

05 Juin 2020

Un cinquième élément d'une rare intensité émotionnelle, à réserver toutefois aux férus d'intimistes espaces...

Pourvoyeuse en formations metal symphonique à chant féminin depuis près de deux décennies déjà, l'Italie continue d'en enfanter, portant aujourd'hui le regard sur un expérimenté quartet cofondé à Salerne en 1996 par le guitariste Rosario Runes Reina et le batteur Gennaro Rino Balletta. Si l'idée directrice est de partir d'une base metal et de l'assortir d'une large palette de genres, les changements de line-up essuyés par le combo n'ont pas été sans effet sur l'évolution de son style propre, aujourd'hui orienté vers un rock'n'metal mélodico-symphonique gothique, aux touches power, folk et atmosphérique dans le sillage de Nightwish, Xandria, Delain, Lyriel, Ancient Bards, Sleeping Romance et Diabulus In Musica. Ce que révèle leur cinquième et présent album full length « Desdemona » ; auto-production d'une durée quasi optimale de 46 minutes où s'enchaînent sereinement 11 compositions aux paroles, pour l'essentiel et à l'instar de ses aînés, en langue italienne. Quelque 24 ans suite à sa sortie de terre, la formation transalpine aurait-elle les armes requises pour opposer une farouche résistance face à ses homologues, toujours plus nombreux à affluer ?

Conscient des risques courus à trop vouloir précipiter les événements, le collectif salernitain a veillé à espacer ses sorties d'albums, ouvrant les hostilités avec « Ultimaria » (2004), suivi de « Terrenica » (2008), « Plusvalenze » (2012) et « Alchemica » (2015). Cinq ans plus tard naît enfin ce cinquième élément, où ont à nouveau été requis les talents du bassiste Pasquale Pat Murino (violoniste chez Poemisia) et ceux, en 2019, de la frontwoman aux claires et puissantes impulsions, Ilaria Hela Bernardini. Pour l'occasion, ont été sollicités les apports d'Emilio Antonio Cozza à la cornemuse, à la flûte irlandaise et à la vielle à roue, Danilo Lupi au bouzouki, Francesco Tedesco à la batterie, Gianluca Quinto en qualité de guitariste soliste et Lucrezia Ardito à la narration. De cette étroite collaboration émane une œuvre à la fois fringante, enjouée, altière, énigmatique et surtout romantique, aux arrangements de bonne facture. Enregistré, mixé et mastérisé par Francesco Tedesco (IMRecording Studio, en Nucère Inférieure), ses parties orchestrales étant enregistrées par Umberto D'Auria (Mozart Studios, à Salerne), le méfait bénéficie d'une belle profondeur de champ acoustique tout en ne concédant que bien peu de sonorités parasites. Mais embarquons plutôt à bord du navire...

C'est sur des charbons ardents que nous projette parfois le combo italien, disséminant dès lors quelques pépites sur son chemin. Ainsi, c'est d'un battement de cils que la sanguine section rythmique tout comme le refrain catchy mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène exhalant de l'entraînant et ''delainien'' « Desdemona » happeront le pavillon du chaland. Un poil plus échevelant, l'opératique, impulsif et ''nightwishien'' « Hela e il Corvo », pour sa part, livre un fin legato à la lead guitare, de saisissantes accélérations du corps orchestral et l'opportune adjonction de choeurs, ces derniers escortant la belle dans ses pérégrinations. Enfin, à mi-chemin entre Diabulus In Musica et Delain, ne lâchant pas sa proie d'un iota, le fringant et pulsionnel « Rosaspina » nous plonge au cœur d'un luxuriant et tortueux paysage de notes. Mais là s'arrêtent les hostilités, le combo nous conviant volontiers en d'intimistes espaces...

Lorsque les tensions s'apaisent et que les lumières se font tamisées, nos acolytes trouvent sans mal les clés pour générer cette émotion que l'on feindrait d'ignorer et qui finit par nous étreindre. Ce qu'illustrent, tout d'abord, « Oblivion » et « Canzone del Tramonto », fringantes ballades voguant toutes deux sur une enchanteresse sente mélodique doublée d'un infiltrant cheminement d'harmoniques et mises en habits de soie par les limpides et magnétiques patines de la maîtresse de cérémonie. Deux instants privilégiés recelant une charge émotionnelle difficile à endiguer, que n'auraient reniés ni Ancient Bards ni Sleeping Romance. On ne saurait davantage esquiver « Boia Misericordioso », opératique et ''therionienne'' ballade où une muraille de choeurs vient opportunément escorter les envolées lyriques de la princesse. Tout aussi apaisant et pénétrant, non sans rappeler Kingfisher Sky, le félin « Nox Arcana » n'est pas en reste, délivrant un refrain immersif à souhait ainsi qu'un délectable solo de guitare signé Gianluca Quinto.

Répondant à un souhait collectif d'élargissement du spectre atmosphérique, tout aussi feutrées et non moins frissonnantes, d'autres pistes ne sauraient être éludées par l'aficionado du genre intimiste. A commencer par la classique mais pénétrante ballade « Storie d'Amore e Peste » eu égard à son insoupçonnée touche folk et à son refrain certes prévisible mais des plus fondants. Par ailleurs, c'est en totale apesanteur que nous élève « Sole Che Cammini », enivrant low tempo introduit par un récitatif en voix féminine, évoluant sur d'enveloppantes nappes synthétiques et laissant entrevoir un frémissant picking au bouzouki signé Danilo Lupi. Enfin, c'est au cœur d'une mer limpide à la profonde quiétude que nous immerge « Whales of the Baltic Sea Orchestra », instrumental cinématique et folk symphonique aux faux airs de « Grand Bleu ». Porté par la cornemuse et le souffle éolien du flûtiste Emilio Antonio Cozza, et une double grosse caisse émoussée et d'une régularité métronomique dispensée par Francesco Tedesco, c'est en d'oniriques contrées que nous mène cet hypnotique propos.

Au final, le combo italien nous livre un message musical à la fois rayonnant, élégant et troublant, transpirant la féconde inspiration de ses auteurs. D'une qualité de production difficile à prendre en défaut, témoignant d'un réel potentiel technique et dévoilant une créativité mélodique que pourraient leur envier bien de leurs pairs, le méfait se parcourt d'un seul tenant. S'il a veillé à diversifier ses ambiances, le quartet italien n'octroie, en revanche, que peu de variations rythmiques et vocales, faisant ainsi la part belle aux instants tamisés, et bien souvent l'exercice de style demeure convenu. De plus, il lui faudra s'affranchir de l'empreinte de ses maîtres inspirateurs pour conférer à son propos davantage d'épaisseur artistique, et surtout consentir à l'une ou l'autre prise de risque afin de se démarquer d'une concurrence qui ne faiblit guère au fil des ans. Bref, un cinquième élément d'une rare intensité émotionnelle, à réserver toutefois aux férus d'intimistes espaces...

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