Deadborn Dreams

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14/20
Nom du groupe Dreamgrave
Nom de l'album Deadborn Dreams
Type Demo
Date de parution 15 Juillet 2009
Labels Self-Produced
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Deadborn Dreams 07:11
2. Everbleeding Heart 06:04
3. Ruins of Glorious Times 04:25
4. Dearth Deep Within 07:23
5. Autumn 03:50
6. Everbleeding Instruments 05:59
Total playing time 34:52

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Dreamgrave


Chronique @ ericb4

29 Mars 2016

Une première œuvre renfermant son lot de surprises...

Porté par un puissant élan d'inspiration, ce jeune groupe metal gothique hongrois issu de Szeged n'a pas tari d'allant pour venir se frotter à ses homologues stylistiques, souhaitant fouler fièrement à son tour les planches d'une scène metal à chant féminin déjà pléthorique, avec le secret espoir de s'illustrer comme d'autres l'ont fait avant lui. Aussi, les membres fondateurs Dömötör Gyimesi (chant, guitare) et György Katko (batterie) ont oeuvré d'arrache-pied en studio pour nous octroyer leur premier bébé, sorti pas moins de trois ans suite à la création du combo. Pour ce faire, ils ont pu compter sur le concours de Blanka Sutő et Ildiko Farkas au chant (duo obéissant au schéma de la belle et la bête), Zoltán Tamási (claviers), Balázs Antunovics (basse), avec la participation de János 'Sentio Ergo Sum' Mézer (growls) sur « Dearth Deep within ». Ce faisant, le collectif nous invite à goûter à sa première galette auto-produite, « Deadborn Dreams », joufflue démo de cinq titres, dont deux instrumentaux, défilant sur un ruban auditif de trente-cinq minutes d'un metal atmosphérique gothique un poil symphonique teinté de doom, avec une pointe dark, non sans rappeler Trail Of Tears, Draconian ou Tristania. Des compositions savamment élaborées, à l'atmosphère souvent oppressante, pénétrante, et à la technicité déjà éprouvée en ressortent, mises en valeur notamment par un mixage équilibrant parfaitement les parties vocales et instrumentales entre elles, non sans un certain souci du détail et avec, au final, très peu de notes résiduelles.

Tout d'abord, le combo nous immerge dans une ambiance crépusculaire au beau milieu d'espaces dévastés d'une noirceur infinie mais aux charmes insoupçonnés, parvenant ainsi à maintenir intact l'intérêt auditif jusqu'au bout de chacune de ces pistes. Ténébreux et glaçant, « Dearth Deep Within », titre doom gothique à la rythmique émoussée, nous propulse ainsi dans un univers peuplé de gorgones et autres créatures reptiliennes et baveuses. Si la bête (incarnée par Janos), plus menaçante que jamais, semble à son aise dans cette tourbe, la douce, en revanche, n'affiche pas une totale sérénité. La lumière blafarde enveloppant cette piste au tracé mélodique peu emprunté contribue à nous immerger dans cette ambiance glauque, rendue opérante grâce à des arrangements de bonne facture. Dans ce sillage, à la façon de Trail Of Tears, une ambiance à la fois rougeoyante et crépusculaire nous parvient du virulent et obscur « Everbleeding Heart », intrigant morceau doom gothique typé dark au tracé harmonique finement sculpté, sachant réserver son lot de surprises pour nous offrir un énigmatique moment d'une rare intensité. La lead guitare ne tarde pas à rugir, lacérant l'espace sonore de séries de notes ardentes, en doublure de riffs assassins et d'un bestial et solitaire growler en faction. Soudain, un break survient, nous permettant de souffler mais pour peu de temps, la fouettante reprise venant prestement tout balayer sur son passage. Soufflant instant s'il en est...

Parfois, nos acolytes ont témoigné d'un message musical plus engageant et propice à une adhésion quasi immédiate. Ainsi, des nappes synthétiques nous enlacent sur « Deadborn Dreams », mystérieux titre gothique en mid tempo au caractère magyar bien trempé. On suit une instrumentation à la rythmique à la fois souple et libertine, escortée de riffs acérés à la distorsion bien marquée, le long d'un cheminement mélodique séduisant, fait de jeux de nuances atmosphériques du plus bel effet. En outre, cette plage est mise en exergue par les contrastes vocaux entre un gracile et ondulant filet de dispensé par la belle et les profonds et incisifs growls de son viril comparse. De plus, un joli solo de guitare ainsi que de fines perles de pluie d'un piano romantique contribuent à rendre le climat encore plus serein, auquel se conjugue une pointe d'amertume qui en fait tout le sel. Un fin dégradé de l'intensité du relief acoustique s'observe en bout de piste, témoignant d'un souci accolé aux finitions de la production.

On ne passera pas non plus outre les mots bleus délicatement posés sur l'une de leurs partitions, conférant alors à l'offrande une touche romantique. Ainsi, quelques fines gouttelettes synthétiques perlent, introduisant « Ruins of Glorious Times », agréable ballade progressive à la suave empreinte mélodique et aux riffs arrondis, à laquelle sont requis nos deux vocalistes, se livrant à quelques échanges sensuels sur un mode tamisé. D'inattendues et bienvenues variations de tonalité et de gammes rajoutent à la magie de l'instant posé, la délicate ritournelle se faisant à la fois légère et feutrée. En outre, s'inscrit un somptueux solo de guitare à l'expert délié que se plait à relayer le maître instrument à touches, fermant la marche, pianissimo.

Mais, contrairement à nombre de ses homologues générationnels, pour compléter son offre et ouvrir le champ des possibles stylistiques, le groupe a su jouer sur un autre tableau : celui des instrumentaux. Ainsi, de sensibles arpèges au piano d'inspiration néo-classique ouvrent la marche sur l'instrumental « Autumn ». Celui-ci se fait seconder par un serpent synthétique évoluant au fil de mouvantes et soyeuses rampes, suivant des portées rigoureuses dans leur principe d'émission et qui sauront attirer quelques tympans alanguis, Et ce, à la façon d'un générique de grande production cinématographique, dans l'esprit de « The Life and Times of Scrooge », œuvre de Tuomas Holopainen (Nightwish). On restera rivé aux accords déployés d'une justesse confondante autant qu'à l'invitante ligne mélodique. L'enchaînement à son voisin s'opère en douceur, second instrumental, d'inspiration symphonique gothique. Aussi, l'outro en mid tempo « Everbleeding Instruments » laisse également glisser quelques vibes au synthé, nous calant cette fois dans un univers à la fois lunaire et fantasmagorique, peuplé de chimères, symbolisées par une nuée de clochettes fort bien harmonisées. La pièce s'égraine alors tout en fines modulations et en jeux de nuances atmosphériques. D'amples et sinueuses séries de notes s'extirpent ainsi de l'habile doigté de Zoltan, suivant scrupuleusement ses portées à la note près pour une restitution quasi optimale de sa partition.

Au final, on découvre là les prémisses d'un projet solidement ancré dans des arpèges relativement immersifs, construits avec minutie, et des gammes éminemment effilées. Varié tant dans ses ambiances que dans ses effets et ses lignes harmoniques, le skeud se parcourt d'un seul tenant, nous livrant des premiers émois frissonnants mais non tremblotants, communiquant leur lot d'effroi ou de sérénité, selon l'orientation choisie par ses auteurs. Forts d'un brin de maturité autorisant un certain recul par rapport à ses prérogatives, les Hongrois n'ont tari ni d'imagination, ni de compétences individuelles et cohésives pour doter cette création artistique d'un supplément d'âme qui, précisément, en fonde son caractère et ses particularismes. Si le message musical se montre parfois complexe, voire difficile d'accès, les passages de cette nature ne sont pas légion et apparaissent assez souvent contrebalancés par une atmosphère enivrante mais non sulfureuse. Ainsi l'équilibre des forces est atteint, bien qu'un poil d'originalité eût été appréciable pour rendre ces moments plus captateurs de nos émotions encore. Mais, pour un premier essai, le groupe s'en sort fort honorablement et nul doute que cette offrande devrait lui permettre de se construire une fan base fidèle et durable. On attend maintenant une confirmation de ce potentiel à l'aune d'un album full length qui, d'ailleurs, est déjà en préparation...

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