De Rerum Natura

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17/20
Nom du groupe Moonlight Haze
Nom de l'album De Rerum Natura
Type Album
Date de parution 21 Juin 2019
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album22

Tracklist

1.
 To the Moon and Back
Ecouter03:39
2.
 Ad Astra
Ecouter03:37
3.
 Odi et Amo
Ecouter04:37
4.
 The Butterfly Effect
Ecouter03:31
5.
 Time (ft. Mark Jansen and Laura Macrì)
Ecouter04:45
6.
 Dark Corners of Myself
Ecouter08:46
7.
 A Restless Mind
Ecouter04:03
8.
 Deceiver
Ecouter04:43
9.
 A Shelter from the Storm
Ecouter06:32
10.
 Goddess
Ecouter04:54

Durée totale : 49:07

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Moonlight Haze



Chronique @ ericb4

15 Septembre 2019

Première esquisse et premier coup de maître insufflé par le combo italien...

Au sein du luxuriant espace metal symphonique à chant féminin s'immisce cet expérimenté quintet italien créé en 2018 par la frontwoman Chiara Tricarico (Sound Storm, ex-Temperance, ex-Teodasia...) et le claviériste/batteur Giulio Capone (5th Element, Betoken, Wild Steel, ex-Temperance...). Prestement rejoints par les guitaristes Marco Falanga (ex-Hammered, ex-Overtures) et Alberto Melinato (ex-Insanity Arise, ex-Teodasia), sans oublier le bassiste Alessandro Jacobi (Elvenking, ex-Tragoedia, ex-Trioxia, ex-Burning Black), nos acolytes orientent leur projet vers un power mélodico-symphonique aux relents folk rock, dans le sillage de Delain, Beyond The Black, Elvellon, Ancient Bards, Lunatica, Kamelot, Serenity et consorts. En quoi nos gladiateurs peuvent-ils espérer s'illustrer, à leur tour, dans ce foisonnant registre metal, au point de constituer de sérieux challengers face à leurs homologues, toujours plus nombreux à venir guerroyer sur ce terrain-là ?

De cette fraîche et fructueuse collaboration naît, un an plus tard, un introductif album full length répondant au nom de « De Rerum Natura », signé chez le puissant label italien Scarlet Records. Une galette d'une durée quasi optimale de 49 minutes où s'enchaînent sereinement dix pistes à la fois vitaminées, pimpantes, épiques, authentiques et romantiques, dont les singles « The Butterfly Effect » et « Ad Astra », sortis quelques semaines plus tôt. Pour l'occasion ont été sollicités des invités de marque, dont Mark Jansen (Epica, Mayan) et Laura Macrì (Mayan) au chant sur l'un des titres ; Fabio Polo (Elvenking) au violon et Fang Yu au guzheng (instrument à cordes pincées traditionnel chinois de la famille des cithares sur table). Indices révélateurs d'une réelle volonté d'en découdre de la part de nos compères...

Harmonisant une technicité éprouvée et de fringantes lignes mélodiques, faisant la part belle aux choeurs, cet opus témoigne, par ailleurs, d'une ingénierie du son particulièrement soignée, à commencer par une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut. Mixé et mastérisé par le guitariste/bassiste Simone Mularoni (DGM, Empyrios, Lalu, Lione-Conti, Sweet Oblivion), connu pour avoir oeuvré auprès d'Ancient Bards, Elvenking, Temperance, Trick Or Treat, entre autres, le méfait jouit d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation. Comme pour mettre les petits plats dans les grands, on observera l'artwork d'inspiration fantastique de la cover, aux délicats contrastes de couleur et au trait affiné, signé Beatrice Demori, Mais montons plutôt à bord du vaisseau amiral...

Le combo trans-alpin semble doté de cette rare faculté de concocter ces séries d'accords qui, le plus souvent, font mouche. Ce dont témoignent, tout d'abord, ses pistes les plus enfiévrées, assimilables à de véritables hits en puissance susceptibles de nous retenir plus que de raison. Aussi, ne mettra-t-on qu'une poignée de secondes pour que se déclenche un headbang subreptice à l'instar de « To the Moon and Back », fringant up tempo à la confluence entre Delain et Lunatica. Vibrant effort voguant sur d'ondulantes nappes synthétiques et où des riffs corrosifs s'adossent à une rythmique frénétique. Laissant entrevoir un délectable filet mélodique sur lequel déambulent les claires et enivrantes inflexions de la sirène ainsi qu'un bref mais sémillant solo de guitare, ce tubesque méfait donne le la de ce qui s'ensuivra. Dans cette mouvance s'inscrit « Ad Astra », impulsif et efficace single au léger tapping, dans la lignée d'Ancient Bards, où des choeurs aux abois n'ont de cesse de répondre en écho aux puissantes inflexions de la déesse. Et comment ne pas se sentir happé par « The Butterfly Effect », ''delainienne'' offrande au refrain catchy et pourvue d'hypnotiques notes exhalant d'un troublant guzheng ?

S'offrant parfois moins aisément, mais sans jamais nous débouter pour autant, le propos n'en perd nullement de sa superbe. Ce qu'illustre, tout d'abord, « Odi et Amo », mid/up tempo syncopé à mi-chemin entre Delain et Ancient Bards. Abondant en variations rythmiques et où de truculentes rampes au piano et un violon larmoyant s'invitent à la danse, le manifeste délivre également une sidérante dynamique percussive ainsi qu'un entêtant refrain, contrastant avec des couplets plus en retenue. Dans cette lignée, on retiendra également le ''xandrien'' « A Restless Mind », et ce, tant pour ses truculents gimmicks guitaristiques qu'au regard de ses multiples variations rythmiques et son refrain certes prévisible mais d'une efficacité redoutable. Recelant un fringant solo de guitare et des couplets bien customisés, l'aérien et ''delainien'' « Deceiver » décoche, lui aussi, quelques flèches enflammées susceptibles de rester longtemps ancrées dans les mémoires. Dans l'ombre de ses voisins s'inscrit « Goddess », manifeste doté d'une headbangante tonicité, de ponts instrumentaux bien amenés mais concédant quelques linéarités mélodiques.

Le collectif italien a, par ailleurs, misé ses espoirs de séduction à l'aune de ses passages endiablés où le corps oratoire s'est densifié d'un cran. Ainsi, le tonique et ''nightwishien'' « Time » offre une belle triangulation entre les franches attaques en voix claire de Chiara, les envolées lyriques de Laura Macri et les growls ombrageux de Mark Jansen. Renforcé par une muraille de choeurs, le trio ainsi constitué et bien harmonisé gagne en teneur ce qu'il ne perd nullement en finesse d'exécution. D'autre part, disséminant un tapping résolument martelant, l'offensif effort réserve également de fulgurantes montées en puissance du convoi orchestral. Bref, un galvanisant bal des vampires auquel nous convient nos hôtes...

Que les aficionados d'instants tamisés se rassurent, s'ils se sont le plus souvent avérés pulsionnels, nos gladiateurs ont également su se muer en bourreaux des cœurs. Aussi, nous livrent-ils leurs mots bleus les plus sensibles à l'aune de « A Shelter from the Storm », ballade romantique jusqu'au bout des ongles voguant sur un sillon mélodique propice au total enivrement de nos sens. Dans ce bain orchestral aux doux remous d'où s'extirpe un touchant solo de guitare, évolue une sirène dont le câlinant appel pourra faire plier l'échine à plus d'une âme rétive. Un moment de profonde zénitude, fortement chargé en émotions, que pourraient leur envier Beyond The Black, Elvellon ou encore Sleeping romance.

Mais ce serait dans le secteur des pièces en actes d'obédience power symphonique progressif que la troupe se transcende littéralement. Maîtrisant son sujet comme personne, c'est un véritable tour de force qu'elle réalise, et ce, dans un registre ô combien exigeant, et d'ailleurs souvent redouté par ses pairs. Aussi, marchant dans les pas d'Edenbridge, « Dark Corners of Myself » déroule ses 9 minutes d'un spectacle épique, romanesque, un brin orientalisant, où chaque instrument trouve naturellement sa place et où les coups de théâtre sont loin de manquer à l'appel. Ainsi, un joli pont d'inspiration jazzy s'immisce en plein cœur d'une épaisse forêt instrumentale qui, peu ou prou, tend à s'embraser. Témoignant d'arrangements d'excellente facture, glissant sur une sente mélodique infiltrante, et finissant crescendo, la fresque nous mène en de radieuses contrées, in fine. A la maîtresse de cérémonie, au regard de ses fines modulations, d'achever de nous convaincre que l'on détient sans doute là le gemme de l'opus.

On l'aura compris, le collectif trans-alpin n'aura guère tari d'arguments pour asseoir sa défense, nous plongeant au cœur d'une œuvre aussi puissante qu'invitante, agrémentée d'ensorcelantes sonorités orientales et parée d'une dévorante mélodicité. Ayant su diversifier tant ses ambiances et ses phases rythmiques que ses joutes oratoires, l'opus se dote également d'une rutilante ingénierie du son et d'exercices de style des plus variés. Si l'on peut regretter le peu de prises de risques et des sources d'influence qui ne sauraient se faire oublier, le chaland appréciera, en revanche, la judicieuse fusion de styles et une technicité instrumentale que d'aucuns pourraient leur envier. C'est dire qu'à l'instar de ce méfait, nos acolytes signent un message musical d'envergure, à la fois vitaminé et charismatique, poussant à une remise en selle aussitôt les dernières mesures envolées. Première esquisse et premier coup de maître insufflé par le combo italien...

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