Animus

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17/20
Nom du groupe Moonlight Haze
Nom de l'album Animus
Type Album
Date de parution 18 Mars 2022
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album20

Tracklist

1.
 The Nothing
Ecouter03:59
2.
 It’s Insane
Ecouter03:34
3.
 Kintsugi
Ecouter04:11
4.
 Animus
Ecouter03:41
5.
 The Thief and the Moon
Ecouter03:28
6.
 Midnight Haze
Ecouter03:53
7.
 Tonight
Ecouter03:35
8.
 Never Say Never
Ecouter04:26
9.
 We’ll Be Free
Ecouter04:02
10.
 A Ritual of Fire
Ecouter03:52
11.
 Horror & Thunder
Ecouter03:30

Durée totale : 42:11

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Moonlight Haze



Chronique @ ericb4

02 Avril 2022

Un bouillonnant effort, un brin stéréotypé, à mettre à l'actif du collectif italien...

Catapulté par un rayonnant « De Rerum Natura », en 2019, suivi d'un non moins palpitant « Lunaris », ses deux premiers albums studio, le prolifique quintet italien créé en 2018 par la frontwoman Chiara Tricarico (Ravenword, Sound Storm, ex-Temperance, ex-Teodasia...) et le claviériste et batteur Giulio Capone (Betoken, ex-5th Element, ex-Bejelit, ex-Wild Steel, ex-Temperance...) n'allait pas s'arrêter en si bon chemin... Le voici donc de retour, deux ans plus tard, pourvu de son troisième et présent album studio, « Animus », signé, tout comme ses illustres devanciers, chez le puissant label italien Scarlet Records. Les 11 pistes de ce nouvel arrivage, incluant la bagatelle de quatre singles (« Animus », « We’ll Be Free », « It’s Insane » et « Never Say Never » successivement), constitueraient-elles autant d'armes de jet pour espérer voir nos cinq gladiateurs guerroyer sereinement parmi les valeurs confirmées du si couru espace metal symphonique à chant féminin ? Jamais deux sans trois, dit-on...

Dans ce dessein, l'équipage du cargo précédent se trouve à nouveau réuni. Ainsi, aux côtés de nos deux maîtres d'oeuvre, continuent de s'illustrer : Marco Falanga (ex-Hammered, ex-Overtures) et Alberto Melinato (ex-Insanity Arise, ex-Teodasia) aux guitares, ainsi qu' Alessandro Jacobi (Elvenking, The Black Lodge, ex-Tragoedia, ex-Trioxia, ex-Burning Black) à la basse. De cette indéfectible collaboration émane un propos rock'n'metal mélodico-symphonique à la fois pulsionnel, solaire et épique, où les influences de Delain, Beyond The Black, Ancient Bards, Lunatica, Temperance et Xandria se font tour à tour sentir, celles-ci se voyant, là encore, assorties de sonorités électroniques de leur cru, nous rapprochant d'autant de Volturian et de Metalite. A nouveau, une technicité instrumentale et vocale bien huilée se dessine au moment où les lignes mélodiques s'avèrent des plus immersives, les 42 minutes de la galette témoignant parallèlement d'arrangements de fort bonne facture.

Lui aussi finement mixé et mastérisé par le guitariste/bassiste Simone Mularoni (DGM, Empyrios, Lalu, Lione-Conti, Sweet Oblivion), connu pour avoir oeuvré auprès d'Ancient Bards, Elvenking, Temperance, Trick Or Treat, entre autres, le manifeste équilibre à parités égales lignes de chant et instrumentation, ne concède que fort peu de sonorités parasites tout en offrant une belle profondeur de champ acoustique. Pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork d'inspiration fantastique de la cover relève, lui également, et tout comme pour Edran et Epinikion, de la riche palette graphique de Beatrice Demori. Un bis repetita à l'exclusion de toute autre alternative qui en fonderait précisément son originalité serait-il alors à mettre à l'actif de ce troisième mouvement ? Exploration...


Comme il nous y avait accoutumés, le collectif transalpin interpelle par sa singulière faculté à concocter ces séries de notes des plus frissonnantes, que l'on tenterait bien d'esquiver, en vain. A commencer par ses plages les plus magmatiques. Ainsi, le chaland ne mettra qu'une poignée de secondes pour se voir happé par les refrains catchy dont se parent « The Nothing », « Midnight Haze » et « Tonight », énergisants et ''delainiens'' efforts pop metal symphonique, tous trois mis en exergue par les fluides inflexions de la sirène. Difficile également d'ignorer l'enjoué et ''therionien'' « Horror & Thunder » eu égard à ses sémillantes joutes oratoires. Dans cette lignée, l'impulsif et souriant « Kintsugi » dissémine ses riffs crochetés et, par effet de contraste, ses délicats arpèges au piano, tout en glissant le long d'une radieuse rivière mélodique. Et ce ne sera pas son grisant solo de guitare en bout de course qui démentira l'agréable sentiment de se trouver aux prises avec l'une des gemmes de l'opus.

Mais nos compères ont accéléré d'un cran le rythme de leurs pas, nous livrant alors de saisissants espaces d'obédience power symphonique. Dans cette mouvance, comment ne pas retenir le mordant « A Ritual of Fire » tant pour ses incisifs et inaltérables coups de boutoir que pour sa sente mélodique certes convenue mais des plus entêtantes, ni le vitaminé « We’ll Be Free » au regard de ses riffs acérés adossés à une frondeuse rythmique et de la soudaineté de ses accélérations... A la confluence d' Ancient Bards, Lunatica et Delain, ces torrentiels et mélodieux méfaits se voient, en prime, encensés par les puissantes impulsions d'une princesse ici muée en une redoutable prédatrice. Mais nos acolytes sont encore loin d'être à bout d'arguments pour assurer leur défense...

Tout aussi vitaminés mais plus en légèreté, d'autres passages pourront à leur tour nous assigner à résidence. Ce qu'atteste, d'une part, « It’s Insane », tubesque et headbangante offrande à la croisée des chemins entre Delain, Xandria et Volturian, où couplets bien customisés et refrains accrocheurs glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. Dans cette mouvance, on ne pourra davantage éluder l'épique et seyant « Animus » tant pour son infiltrant cheminement d'harmoniques que pour la qualité de ses enchaînements intra-piste. A la déesse eu égard à ses angéliques modulations de contribuer à magnifier chacune des sémillantes portées de ce hit en puissance. C'est également cheveux au vent que se parcourra « The Thief and the Moon », savoureuse plage symphonico-atmosphérique aux riffs irisés et recelant un fin legato dispensé par le lead guitariste, que ne renieraient ni Temperance ni Beyond The Black. Dans une orientation rock'n'metal symphonique moderne, non sans rappeler Metalite, le trépident « Never Say Never », lui, dissémine de sinueuses rampes synthétiques tout en ne relâchant pas la vivifiante cadence d'un iota. Et la magie opère, une fois encore.


Apparemment, pas une auréole pour venir ternir le tableau, et pourtant... S'il s'avère d'une redoutable efficacité mélodique et d'une technicité instrumentale et vocale éprouvée, et s'il bénéficie, en prime, d'une ingénierie du son rutilante, ce troisième mouvement se fait bien moins diversifié que ses prédécesseurs sur les plans atmosphérique et rythmique, au moment où ses exercices de style tendent à une certaine uniformité. Ballades et fresques symphonico-progressives qui pourtant avaient parsemé et enorgueilli ses deux aînés se sont ainsi vu substituées par moult plages pop metal certes grisantes mais des plus convenues, au point d'y perdre un peu de leur âme. De plus, l'ombre de leurs maîtres inspirateurs continue de planer sur nombre d'harmoniques quand les prises de risques se font toujours aussi timides qu'autrefois.

Un potentiel réel certes mais insuffisamment exploité doublé d'une recette quasi inchangée quant aux séries d'accords dispensées font comprendre que le combo transalpin se devra d'étoffer davantage sa palette compositionnelle s'il souhaite pérenniser son projet, et ce, dans un espace metal en proie à une graduelle concurrence. Aussi, s'il lui permet de se hisser, de justesse, parmi les valeurs confirmées de ce registre metal, cet opus se situant en-deçà de ses illustres devanciers, la prolifique troupe transalpine se fera fort de créer des espaces d'expression vierges de toute incursion, histoire de se démarquer de ses si nombreux homologues. Bref, un bouillonnant effort, un brin stéréotypé, à mettre à l'actif du collectif italien...

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