Daementia

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17/20
Nom du groupe Eternal Dream
Nom de l'album Daementia
Type Album
Date de parution 07 Décembre 2018
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Daementia
Ecouter03:12
2.
 Anxiety
Ecouter03:43
3.
 Euphoria
Ecouter05:07
4.
 Delusion
Ecouter05:11
5.
 Denial
Ecouter03:25
6.
 Wrath
Ecouter05:03
7.
 Obsession
Ecouter04:40
8.
 Amnesia
Ecouter05:05
9.
 Insanity
Ecouter05:23
10.
 Numbness
Ecouter02:46
11.
 Reverie
Ecouter06:14
12.
 Awakening
Ecouter05:02

Durée totale : 54:51

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Eternal Dream



Chronique @ ericb4

16 Décembre 2018

Le temps est venu pour le collectif espagnol de porter l'estocade...

ll n'aura pas fallu patienter bien longtemps pour voir le prolifique sextet espagnol revenir dans la course, accouchant de ce second et plantureux album full length dénommé « Daementia » un an à peine suite à leur troisième et vibrant EP « Inner Strength ». Le temps toutefois pour les natifs de Malaga d'affiner leurs gammes et leurs arpèges et surtout d'affûter leur ingénierie du son. Plus encore, à la lecture des 12 pistes égrainées sur les quelques 55 minutes que compte cet opus, sorti, cette fois, chez le label allemand Pride & Joy Music, il semblerait que le groupe ibérique mené tambour battant par la frontwoman Ana Moronta soit entré dans une tout autre dimension...

En effet, mixé et mastérisé aux Dynamitay Studios (à Asturias, en Espagne) par l'un des producteurs espagnols les plus aguerris en la personne de Dani G, connu pour avoir travaillé entre autres pour Darksun ou encore Last Days Of Eden, cet album bénéficie d'une belle profondeur de champ acoustique et de fort peu de notes résiduelles. Une carte de visite renouvelée nous intimant d'aller explorer plus en profondeur la soute du vaisseau amiral...

Ce faisant, le collectif espagnol nous plonge dans une œuvre introspective, balayant une large palette de sentiments humains, chaque titre évoquant alors un état mental à l'exclusion de tout autre. Ainsi, chacune des pistes se ramenant à un terme générique traduisant une émotion particulière recèle sa propre atmosphère tout en révélant son caractère propre. Si ce concept original trouve sa source dans ses textes, il trouve un prolongement quasi naturel dans sa musique, celle-ci nous faisant voyager au plus profond de nous-mêmes.

Fidèle à ses aspirations premières, le groupe ibérique continue d'officier dans un rock'n'metal mélodico-symphonique gothique au relents power et prog, dans la lignée de Xandria, Sirenia, Delain, Diabulus In Musica, Ancient Bards ou encore Stratovarius. On effeuille ainsi un message musical plutôt vitaminé, relativement accessible, parfois romantique, techniquement plus abouti aujourd'hui qu'hier, doté de lignes mélodiques épurées, à nouveau sous-tendu par le timbre clair, un poil acidulé, de la belle (à mi-chemin entre Laura Tracey (The Fall Of Eve) et Ailyn (ex-Sirenia)). Mais entrons sans plus attendre dans la danse...


Si, comme souvent dans ce registre metal, le rideau s'ouvre sur une cinématique et progressive entame instrumentale, le combo ne s'y est pas réduit exclusivement. Ainsi, à l'instar du substantiel et ''nightwishien'' « Daementia », d'insoupçonnés effets de contraste se font jour. Aussi, de douces notes échappées d'une boîte à musique s'opposent au déchaînement des éléments telluriques. Le propos laisse parallèlement entrevoir de fugaces et angéliques vocalises prestement aspirées par de gorgonesques créatures et une double caisse qui peu à peu s'ensanglante. Mais ce n'est là qu'une mise en bouche...

C'est à un déferlement d'offensives offrandes auquel le chaland devra se préparer, avec quelques pépites placées çà et là sur son chemin. Ainsi, dans la mouvance de Diabulus In Musica, le magnétique up tempo « Anxiety », tout comme le sensuel et ''sirenien'' « Euphoria », nous propulsent tous deux dans un chaudron bouillonnant où la section rythmique se fait meurtrière et les gimmicks guitaristiques ondoyants à souhait. Pour leur part, à la façon d'Ancient Bards, le tempétueux « Wrath » et le bien-nommé « Obsession » imposeront sans jambage leur tapping martelant, leurs grisantes variations rythmiques, leurs soudaines montées en puissance et les ensorcelantes envolées lyriques de la déesse.

Parfois, le combo complexifie son propos, empruntant des chemins de traverse que ne suivront que les pavillons les plus chevronnés. D'une part, le polyrythmique et énigmatique « Amnesia » se plaît à alterner ses accélérations et ralentissements, nous écartant par moments de la route mélodique initiale. Ce faisant, le méfait nous réserve un subtil legato à la lead guitare corrélativement à d'élégantes gammes au maître instrument à touches. A la maîtresse de cérémonie, au regard de ses enchanteresses patines, d'achever de nous convaincre d'aller jusqu'au terme de notre périple. D'autre part, on restera rivé aux grisantes séries d'accords du dévorant mid tempo progressif et syncopé « Insanity », sanguin effort recelant en prime un flamboyant solo de guitare et une sidérante gradation du corps orchestral.

Par ailleurs, nos acolytes se sont également adonnés à la réalisation d'une pièce en actes d'obédience symphonico-progressive, témoignant de la féconde inspiration de ses auteurs. Aussi, l'épique et romantique fresque « Reverie » fait montre d'une technicité instrumentale difficile à prendre en défaut, à commencer par un hypnotique picking à la lead guitare. A la fois chevaleresque et tonique, ce ''nightwishien'' manifeste laisse échapper ses riffs épais et moult changements de tonalité. Un break opportun s'intercale, d'où jaillissent de cristallines inflexions corrélativement à une instrumentation qui progressivement se densifie, la pièce finissant crescendo.

Lorsqu'il desserre la bride, le combo parvient là encore à trouver les clés pour nous rallier à sa cause. Dans cette énergie, on retiendra le ''xandrien'' mid tempo progressif d'obédience gothico-symphonique « Delusion » à la fois pour ses riffs crochetés, son fuligineux solo de guitare et ses savoureux refrains mis en habits de lumière par les volutes haut perchées de la sirène. D'autre part, dans un souci de diversification atmosphérique, une voix masculine tout en profondeur enivre le tympan sur le lancinant low tempo « Numbness », titre dark gothique nous calant dans une ambiance à la fois souffreteuse et mystique.

Quand elle nous octroie ses mots bleus les plus sensibles, comme elle nous y avait accoutumés, la troupe ira jusqu'à déclencher la petite larme au coin de l'oeil de l'aficionado du genre. Dans cette veine, sur fond d'un délectable piano/guitare acoustique/voix, la ballade a-rythmique et romantique « Denial » jouit d'un aérien et frissonnant cheminement harmonique doublé d'une sente mélodique des plus radieuses. On appréciera également tant le féerique paysage de notes que les troublantes variations imprégnant la somptueuse et touchante ballade atmosphérique « Awakening ». Un moment privilégié magnifié par les limpides impulsions de la diva susceptible de laisser quelques traces dans la mémoire de ceux qui y auront goûté...


A l'issue de notre parcours, force est d'observer que cette nouvelle livraison témoigne d'un potentiel technique et mélodique difficile à prendre en défaut et judicieusement exploité par la formation ibérique. Varié dans ses exercices de style, diversifié dans ses ambiances, pluraliste dans ses effets, original dans son concept, cet effort jouit également d'une production d'ensemble particulièrement soignée, de quelques prises de risques parfaitement assumées et d'une meilleure tenue de note de la part de la frontwoman. Ainsi, nos gladiateurs signent-là une œuvre forte, rythmiquement bien équilibrée, parfois innovante, voire complexe, mais exempte de passage technicistes susceptibles d'en alourdir le contenu. On effeuille ainsi un message musical porteur de nouveaux espoirs, qui pourrait dores et déjà les placer parmi les valeurs confirmées du metal symphonique à chant féminin. Le temps est donc venu pour l'expérimenté collectif espagnol de porter l'estocade...


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