Il faut croire que
Tyrant of Death affiche une certaine baisse de régime depuis quelques temps. D'une part, les sorties de ses albums digitaux sont de plus en plus éloignées, et d'autre part, la qualité de la musique en pâtit. Ce one man band canadien est peut-être en train de perdre l'inspiration nécessaire à la création de bons opus, et pour cause. Si l'arrivée de ce « Cyanide » aura été attendue, sa mise en bouche est cependant très amer.
On est loin du génie créatif d'un «
Parasite » ou d'un « Alice's Heroin
Wonderland ».
Tyrant of Death, tout comme le présageait « Re-Connect », s'embourbe dans ses idées, mélangeant ce qui a déjà été fait avec un soupçon de nouveauté. Sur cet opus, le Canadien se libère de Lucem Fero et adopte davantage de samples, comme le montre l'éponyme « Cyanide » ou « Cervical, Ossicle, and the
Root of Unity ».
Il conserve sa patte particulière, ce cyber/math ultra mécanique et polyrythmique aux consonances synthétiques très prononcées sans toutefois innover et apporter ne serait-ce qu'un petit peu de surprise. Les compos, froides au possible, se ressemblent quasiment toutes, sans permettre à l'auditeur de poser ses marques, ce dernier étant perdu dans un flot de riffs stridents et de bidouilles cybernético-industrielles (plutôt bonnes, il faut l'avouer).
Tyrant of Death a de ce fait du mal à nous embarquer dans son monde déshumanisé. On peine à se prendre au jeu tant on connaît la musique. Cependant, il faut reconnaître certaines prises de risque, notamment le côté torturé et brutal de « Unworthy of
Life » avec ces cris et ces bruits proches de ceux des scies chirurgicales, le futuriste et robotique « The
Anatomy » affichant une bonne dose d'éléments cybernétiques, le rapide « The
Invasion » ou le planant «
Trillion's of
Miles Away from
Home », offrant un petit voyage dans l'espace avec une sorte de cyber atmo proche des conclusions de
Sybreed sur ses derniers opus.
La musique du Canadien est à l'image de sa nouvelle pochette : grise, inhumaine mais aussi fade et sans surprise. Malgré une volonté certaine de bien faire, cela ne suffit pas à nous envoûter. Ce multi instrumentiste, non...ce robot (!) a tellement composé en peu de temps qu'il semble avoir perdu un peu de son savoir faire et sa manière de nous faire participer à un ensemble certes original, mais trop exploité ces dernières années. La suite dans quelques mois.
Sinon, oui, j'avais téléchargé "From Hell..." sur le bandcamp, et je reconnais que c'est plus structuré et doté d'une ambiance bien plus envoûtante que n'importe quel morceau de Cyanide.
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